Faire parler les données
Les partenariats entre les intervenants en élevage se développent pour capter, stocker, partager et analyser la masse de données de plus en plus importante produite sur les exploitations.
Les partenariats entre les intervenants en élevage se développent pour capter, stocker, partager et analyser la masse de données de plus en plus importante produite sur les exploitations.
Les filières ruminants sont les filières agricoles où les données sont aujourd’hui les plus disséminées. Les sources sont multiples : alimentation, repro, santé, contrôle de performances, quantité et qualité du lait…. L’enjeu aujourd’hui pour tous les intervenants en élevage est de croiser ces données pour créer de nouveaux services. Ces évolutions ne sont pas non plus sans susciter des interrogations dans la mesure où des données issues des élevages et appartenant donc à des éleveurs vont être utilisées à des fins commerciales sans pour autant que ces mêmes éleveurs soient rémunérés pour la mise à disposition de leurs données.
Connue au travers de ses capteurs Vel’phone, Heat’phone, FeedPhone et San’Phon, l’entreprise Medria a été rachetée fin 2016 par la société ITK et un consortium de partenaires. Le modèle économique de ce spécialiste de l’agri-intelligence est de travailler avec des partenaires sur des projets définis. L’objectif est d’élargir l’exploitation des capteurs Medria à de nouveaux usages autour des performances lait, santé et alimentation en croisant leurs données. C’est aussi de proposer une offre « ferme connectée » intégrant de nouveaux capteurs (thermomètres d’ambiance bâtiments, capteurs tank à lait, station météo, capteurs au champ…) dans une même box Medria. Celle-ci deviendra une passerelle unique entre internet et tous les objets connectés de l’exploitation (y compris des capteurs non Medria) grâce à la nouvelle technologie Lora qu’elle utilise depuis 2015.
Le consortium est pour le moment constitué de CCPA, un spécialiste de la nutrition et santé animale, du groupe Seenergi (Union des entreprises de conseil en élevage de Normandie et des Pays de Loire, et d’Origenplus), avec le soutien financier de Sofiproteol (branche investissement du groupe Avril). Une réflexion est en cours pour intégrer de nouveaux acteurs. Le métier d’ITK, c’est de mettre de l’intelligence avant et après les capteurs, jusqu’à présent dans le domaine des cultures. « Nous faisons de la modélisation de précision : nous mettons en équation le fonctionnement du système et de son environnement », a expliqué Philippe Stoop, directeur recherche et innovation d’ITK. La société emploie une centaine de docteurs et ingénieurs et investit un tiers de son chiffre d'affaires (9M€) dans la R&D. Fort logiquement, la Recherche&développement de Medria vient d’être confiée à une société où ITK est majoritaire (New Medria), tandis que la commercialisation des services est prise en main par une société où Seenergi est majoritaire (Medria Solutions).
A. C. et F. A.