DNC : le point sur l’évolution de la stratégie sanitaire face à la dermatose nodulaire contagieuse bovine

• Combien d’animaux ont été vaccinés contre la DNC ?
• Lancement d’une vaccination obligatoire en Corse
• La DNC peut-elle être éradiquée ?
• Quand la zone réglementée sera-t-elle levée ?
• Combien d’animaux abattus à cause de la DNC ?
• Combien d’éleveurs ont-ils été indemnisés ?
• Quelles conditions pour les épandages de lisier et de fumier dans la zone réglementée ?
• Quel est le délai d’immunité des bovins contre la DNC ?
• Quelle gestion des animaux en alpages en zone réglementée ? 

Alors qu’un 77^ème foyer de dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) a été détecté dans l’Ain le 23 août, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a réuni le « Parlement du sanitaire » le jeudi 28 août. Après un point de situation, les acteurs du comité national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (Cnopsav) ont décidé de nouvelles mesures de lutte contre la maladie. 

Selon le ministère de l’Agriculture, plus de 90 % des bovins des élevages présents en zone réglementée ont été vaccinés. Ce qui représente plus de 220 000 bovins vaccinés, sur les 263 000 présents dans la zone réglementée actualisée après le nouveau cas dans l’Ain détecté le 23 août. Le ministère de l’Agriculture indique poursuivre la campagne vaccinale pour arriver à une vaccination de l'ensemble des animaux de la zone réglementée. 

À l’issue du Parlement du sanitaire réuni aujourd’hui, je salue l’engagement de tous les acteurs mobilisés contre la Dermatose Nodulaire Contagieuse.
 
La stratégie déployée porte ses fruits avec plus de 90 % des bovins vaccinés dans les zones concernées en moins de six semaines,… pic.twitter.com/mnudWMPB2E

— Annie Genevard (@AnnieGenevard) August 28, 2025

Les acteurs du Cnopsav se sont prononcé à l’unanimité en faveur d’une campagne de vaccination obligatoire en Corse, répondant positivement à la demande des acteurs sanitaires de l’île. Ces derniers justifiaient ce besoin de vaccination par la proximité géographique avec l'île italienne de Sardaigne, aussi touchée par la DNC, avec laquelle la Corse a des liaisons maritimes. De plus, les acteurs régionaux ont mis en avant les races bovines présentes en Corse, « des races locales avec une importance génétique à préserver », a indiqué le ministère de l’Agriculture lors d’un point à la presse. Enfin, la Corse a la particularité d’avoir des animaux « féraux », « c'est-à-dire des animaux qui sont désormais sauvages, […] plus difficiles à surveiller. Or la surveillance est le premier point clé pour pouvoir repérer toute éventuelle maladie et pouvoir agir », soutient le ministère. La vaccination de l’ensemble des bovins détenus en Corse débutera le 1^er septembre pour une durée de 4 mois.

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« Le chemin vers l’éradication de la maladie est le bon, et l’éradication est possible », affirme le ministère de l’Agriculture. « La dynamique de la maladie est en décroissance, le nombre de foyers hebdomadaire est en forte chute depuis quelques semaines », explique la Rue de Varenne, mettant en avant le « plateau de 10 jours sans foyer entre l'avant-dernier et le dernier foyer ». 

Concernant ce cas dans l’Ain, le premier dans ce département, le ministère explique que la commune touchée « se trouve à moins de 10 kilomètres de la commune de Savoie qui était également porteuse d'un foyer ». Ce qui correspond à « la même dynamique de zone, circonscrite à ces quelques kilomètres ». 

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Plus globalement, le ministère rappelle que la zone réglementée sera levée si aucun nouveau foyer est détecté au bout de 45 jours après le dépeuplement du dernier foyer. À partir de là, les mouvements de bovins vaccinés pourront reprendre en France, tout comme les exports vers les autres États membres de l'Europe et les pays tiers si ces pays le souhaitent. À plus long terme, la fin de la vaccination ouvrera une période de 14 mois à l’issue de laquelle la France pourra retrouver le statut indemne pour la DNC et lever toutes les restrictions. 

Et la Rue de Varenne d’affirmer de nouveau sa stratégie de lutte contre la DNC, reposant notamment sur l’abattage total des animaux d’un foyer, et sur laquelle tous les membres du Cnopsav dont tous les syndicats agricoles se sont alignés le 28 août. 

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Depuis le premier foyer de DNC détecté fin juin en France, 1718 animaux ont été « dépeuplés » en lien avec la stratégie de lutte adoptée, ce qui concerne 45 élevages indique le ministère de l’Agriculture.

En date du 27 août, 2,4 millions d’euros d’indemnités ont été versées à 42 éleveurs dont les animaux ont été abattus après la détection d’un cas de DNC. Le ministère se félicite de ces premières indemnisations, qui montrent son engagement « pour accompagner les éleveurs qui ont été touchés et qui ont besoin d'avoir des perspectives par rapport à la suite de leur élevage, et notamment quand le repeuplement pourra avoir lieu ». 

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Les épandages de lisier et de fumier dans la zone réglementée « sont désormais possibles sous différentes conditions » qui ont été « diffusées aux éleveurs » annonce le ministère de l’Agriculture. La fiche est disponible ici.

Après vaccination, l'immunité des bovins contre la DNC est acquise au bout de 21 jours, indique le ministère de l’Agriculture. La durée d’incubation du virus est quant à elle « jusqu’à 28 jours, au-delà de la période d’immunité ». « Ce qui peut expliquer qu'il y a des animaux vaccinés, et pour autant qui peuvent être malades et générer un foyer », justifie le ministère. Car dans ces situations, l’animal peut avoir été infecté soit juste avant la vaccination, soit juste après sa vaccination, « mais à un moment où elle n'a pas encore rempli complètement ses effets » précise la Rue de Varenne. 

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Concernant la descente des animaux en alpage en zone réglementée, sachant que les mouvements d’animaux y sont interdits, le ministère indique que ce sujet « fait partie des sujets qui sont actuellement examinés par les équipes du ministère en lien avec les professionnels ». « Nous avons complètement conscience que la descente d'alpages va arriver dans les jours prochains […] il y a également les vêlages qui vont démarrer, avec l'intérêt de protéger les veaux nouvellement nés et la capacité à traire les vaches », affirme la Rue de Varenne. Notamment pour les veaux à l’intérieur de la zone, le ministère est en lien avec les professionnels locaux afin « de trouver des places pour ces veaux si certaines zones sont saturées ». Une réponse sur ces sujets sera rapidement apportée.

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