Dernier recours

Pour quelle raison le traitement de la laryngite de ce veau ne s'est-il pas montré à la hauteur ? Parce qu'il avait reçu auparavant un autre traitement qui avait retardé sa prise en charge correcte. Toujours est-il qu'on l'entendait de loin lorsqu'il inspirait.
Là, le bruit s'entendait en permanence, ce qui n'était pas vraiment rassurant et laissait présager que ce qui n'était au départ qu'une simple inflammation était sûrement passé au stade d'abcès laryngé, ou pire au stade de suppuration des cartilages, ce qui était une complication sans issue. Après douze jours de traitement soutenu, c'était l'échec. Ce veau était donc condamné à mourir à court terme par étouffement, parce que le larynx est un organe fragile qui supporte très mal l'inflammation, et qui y réagit en refusant de s'ouvrir. Ce qui pose évidemment problème au passage de l'air ! La situation devenant préoccupante, il fallait faire sans tarder un trou dans la trachée qui puisse la mettre directement en communication avec l'air, et signer ainsi au larynx un arrêt de travail pour plusieurs semaines, seule manière pour lui d'espérer se rétablir.
Mort à court terme par étouffement
Anesthésier totalement le veau pour pratiquer cette courte intervention aurait été à coup sûr le condamner à mort du fait des difficultés respiratoires. Il fallait au contraire le laisser debout et vigilant, sans stress supplémentaire pour qu'il continue à assurer lui-même sa ventilation, sous couvert d'une bonne anesthésie locale complétée par une vaporisation dans la trachée. Son ouverture chirurgicale lui a permis instantanément de respirer normalement, sans bruit et sans effort.
Quelques minutes plus tard, il était avec sa mère en train de téter. Après quatre semaines et quelques soins locaux, la plaie de la trachée s'est peu à peu comblée et le veau, qui avait bien poussé, avait définitivement cessé de faire du bruit en respirant. Avec un peu de chance cette histoire a bien fini, mais il aurait bien mieux valu pour lui recevoir le bon traitement du premier coup.