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« Déléguer pour être plus disponible pour les animaux »

À l’EARL Breizlait, dans les Côtes-d’Armor, Wilfrid Perquis adhère à une Cuma intégrale. Du temps gagné et des fourrages récoltés avec du matériel performant.

Pour Wilfrid Perquis et sa salariée, Émilie Rondel, la délégation de la récolte de l'herbe leur permet d'être toujours présents pour leurs 35 Limousines et les 75 laitières.
© V. Quartier

Avec un double troupeau de 35 Limousines et 75 vaches laitières, Wilfrid Perquis veut se consacrer à son élevage. Depuis son installation en 1999, et comme son père avant lui, il délègue tous les travaux des cultures et de l’herbe en Cuma. L’EARL Breizlait ne possède que deux tracteurs moyenne puissance, un 90 et un 100 chevaux. Tout le matériel nécessaire à l’exploitation des 150 hectares de SAU est en Cuma, mais aussi remorques, télescopique, désileuse… La Cuma la Rouillacaise emploie trois salariés à plein temps et compte 25 adhérents. Elle dispose de deux faucheuses 8 assiettes, de deux faneuses (une 6 et une 4 toupies), d’un petit andaineur 3,5 m et d’un andaineur soleil de 8,5 m. « Nous sommes très bien équipés pour la récolte de l’herbe. Ce n’est pas du matériel que je pourrais acheter seul, avec un débit de chantier important. Ces outils permettent d’être efficace, de bloquer moins de temps pour la récolte de l’herbe et de profiter de fenêtres météo réduites. Il est renouvelé tous les cinq ans environ. L’entretien et les réparations sont assurés par les trois salariés de la Cuma. C’est une vraie tranquillité d’esprit. » Il y a aussi quatre tracteurs grande puissance, deux télescopiques, une ensileuse… Wilfrid Perquis est responsable de l’activité fauche-fenaison. « Ce n’est pas une contrainte. Il faut se répartir les tâches au sein d’une Cuma. Elle travaille dans l’intérêt de ses adhérents. »

Être plus efficace sur l'élevage et avoir des fourrages de qualité

Sur les 150 hectares de l’exploitation, 30 sont en céréales, 35 en maïs, 5 en pois et féverole, et 80 en herbe. Sur la surface en herbe, 5 hectares de luzerne et autant de trèfle sont réservés à la fauche. Wilfrid pratique le pâturage au fil avant, et débraye régulièrement des parcelles pour la fauche en cours de saison. « Déléguer le travail de l’herbe et des cultures me permet d’être plus efficace sur mon exploitation pour m’occuper des animaux. Je peux faire la traite et le suivi du troupeau allaitant le matin. Pendant ce temps, le salarié de la Cuma débute la fauche. Il connaît bien mon exploitation et est efficace. Si j’ai une contrainte sur l’élevage, le travail se fait quand même. Quand le travail sur l’élevage est terminé, je prends la faneuse et c’est parti. Je commence par la luzerne et le trèfle, plus fragiles. J’essaie de faner deux fois dans la journée. L’objectif est d’ensiler à 50% de matière sèche, quatre jours après la fauche. Cela permet d’avoir un ensilage de bonne qualité, sans pertes de jus ni de moisissures. Nous utilisons également l’ensileuse et les remorques de la Cuma pour la récolte, et le télescopique pour tasser le silo. » Seule la dernière coupe de trèfle et de luzerne est enrubannée, avec le matériel et le chauffeur d'une Cuma voisine. « C’est un autre avantage des Cuma : le réseau. Nous pouvons utiliser le matériel entre Cuma, mais aussi échanger sur nos expériences. »

Tenir compte des contraintes de chacun

Côté organisation, les adhérents de la Cuma se réunissent tous les lundis soirs à partir du mois de février. Le planning de la semaine est établi collectivement. Il faut répartir les tracteurs, le matériel et les salariés pour la semaine, en fonction des besoins de chacun, mais aussi de façon à optimiser leurs déplacements. « Être en Cuma, c’est aussi parfois faire abstraction de ses propres besoins, c’est accepter de décaler en fonction des contraintes des uns et des autres. Le fait de se rencontrer est important pour le bon fonctionnement du groupe, la compréhension des difficultés de chacun. »

Il est difficile de comparer les charges de mécanisation d’un éleveur qui possède son matériel d’un éleveur qui délègue. « C’est vrai qu’on ne peut pas amortir le matériel ni déduire les charges de personnel, mais pour moi, les bénéfices sont beaucoup plus importants que ces deux aspects. Adhérer à une Cuma, c’est aussi une philosophie. »

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