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Grands troupeaux
D´après les bilans travail, l´organisation est primordiale pour gagner du temps

Les bilans travail révèlent d es marges de progrès importantes en matière d´organisation du travail. Notamment autour des tâches quotidiennes, les plus gourmandes en main-d´oeuvre.


Le problème de la charge de travail en élevage allaitant est bien une réalité de plus en plus aiguë. Au fil d´agrandissements successifs, beaucoup d´exploitations ont atteint une taille critique en la matière tandis que la main-d´oeuvre se raréfie. Le travail est une notion complexe à appréhender et il n´est pas toujours facile de faire la part des choses entre le ressenti et la réalité vécue par l´éleveur. Depuis une dizaine d´années, une méthode mise au point par l´Inra et l´Institut de l´élevage, permet d´évaluer la charge de travail dans les exploitations d´élevage. Elle quantifie les temps de travaux sur l´année à partir des dires de l´éleveur, selon leur nature : travail d´astreinte, travail de saison et temps disponible calculé. Utilisée dans toutes les régions et tous les systèmes de production, elle a contribué à accumuler de nombreuses références, partant, à mieux connaître la réalité du travail dans les exploitations allaitantes.
En Aquitaine, le travail d´astreinte se situe entre 16 et 20 h par UGB pour les naisseurs - engraisseurs et atteint 26 h par UGB pour les naisseurs. ©B. Griffoul

Des écarts très importants entre élevages
Ainsi, les réseaux d´élevages de Bretagne ont chiffré le travail d´astreinte, entre 4 et 5 h par jour et par personne, quelle que soit la taille ou l´orientation de l´exploitation. Ramené à l´UGB, l´astreinte quotidienne, consacrée principalement à l´alimentation, se situe entre 15 et 17 h par an. Toutefois, ces chiffres moyens masquent des écarts très importants entre troupeaux, indépendamment de la taille. Ainsi, l´astreinte varie de 8 à 25 h par UGB. « Au-delà de 100 UGB viande, une certaine organisation est mise en place avec en particulier une gestion des animaux par lot. L´effet d´économie d´échelle leur permet d´être plus efficaces avec en moyenne 12,5 h de travail d´astreinte par UGB contre 17 h pour les moins de 100 UGB », analysent les auteurs de l´enquête. Les engraisseurs de jeunes bovins consacrent 13 h par UGB (ou 8 h par animal). Mais, de manière logique, il ressort que « les élevages qui passent le plus de temps sont aussi ceux qui ont le plus de contraintes concernant l´agencement des stabulations, le parcellaire, la facilité d´affourragement, l´équipement en contention. »
Quelles que soient les régions et les systèmes de production, les résultats sont assez proches. Dans le Limousin, on estime qu´un travail d´astreinte optimisé se situe entre 13 et 15 h par UGB. Deux exceptions toutefois. Chez les producteurs de veaux sous la mère où le travail d´astreinte grimpe à plus de 60 h par UGB. Et, en Aquitaine où une récente enquête donne des résultats quelque peu surprenants. Si l´on s´en tient au travail d´astreinte ramené à l´UGB, les éleveurs de cette zone consacrent de 20 à 50 % de temps en plus que ceux des autres régions allaitantes pour soigner les animaux. De plus, les écarts entre éleveurs vont de un à cinq. Toutefois, à y regarder de plus près, on constate comme en Bretagne que les éleveurs du Sud-Ouest consacrent de 4 à 5 h par jour au troupeau, ceci, malgré un travail d´astreinte ramené à l´UGB supérieur. Ils ont donc un peu plus de main-d´oeuvre disponible et moins d´animaux à soigner.
Le travail de saison « consomme » autour de 150 à 160 jours par an dans les élevages spécialisés, avec des écarts assez importants entre exploitations. Une fois retranché le travail de saison et le travail d´astreinte du temps de travail total, il reste le temps disponible calculé qui est consacré aux tâches non quantifiées comme l´entretien des bâtiments et du matériel, les obligations administratives, etc. C´est aussi du temps libre mis à profit pour d´autres activités. On considère qu´à moins de 1000 h par personne et par an, la situation est tendue et fragile par rapport au travail. En Bretagne, seulement un tiers des éleveurs enquêtés dépassent ce seuil. Par contre, en Aquitaine, 60 % sont dans une situation favorable. Dans la plupart des enquêtes, la moyenne se situe autour de 1000 h.
S´équiper ou déléguer certaines tâches
En tout état de cause, ces chiffres montrent qu´il reste des marges de progrès importantes, dans la limite bien sûr des contraintes de chaque exploitation. Tout se passe comme si chacun adaptait son organisation à la main-d´oeuvre disponible et au travail à faire. Mais, aujourd´hui, pour faire face à une charge de travail croissante, il ne suffit plus de prendre le boulot comme il vient. Son organisation doit devenir une priorité. Trois pistes sont souvent évoquées. En premier lieu rationnaliser le travail, notamment les tâches d´astreinte. La conduite du troupeau, le système fourrager, les productions qui doivent être adaptées le mieux possible aux contraintes de l´exploitation en jouant par exemple sur les périodes de mise-bas, l´allotements des animaux. et en simplifiant les conduites. S´équiper, dans la limite des disponibilités financières, permet aussi de gagner du temps et de réduire la pénibilité du travail, en particulier pour la distribution de l´alimentation. Et enfin, si cela ne suffit pas, il reste la solution de déléguer certaines tâches, en particulier le travail de saison, à de la main-d´oeuvre extérieure : Cuma, entreprise, salarié de groupement d´employeurs.
Pour en savoir plus : voir dossier de Réussir Bovins Viande, de janvier 2005.
« Grands troupeaux : la rigueur est de mise dans la conduite du cheptel » titre la revue qui explique que « face à l´agrandissement des troupeaux, l´organisation et la simplification du mode de conduite sont souhaitables pour ne pas se faire déborder par le travail. » (RBV nº112, 19 pages)

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