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Elevage bovin
Dans l´Orléanais, un mode d´élevage prudent sur une zone où les bovins allaitants se font rares

Dans le Loiret près d´Orléans, Yves Prud´homme et son fils Jean élèvent 75 Charolaises. Sur des sols à faible potentiel, le système fourrager est basé sur des prairies naturelles et sécurisé par du maïs irrigué. Deux poulaillers apportent un complément de revenu.


Le Loiret compte environ 9000 vaches allaitantes. Yves Prud´homme et son fils Jean, éleveurs de Charolaises à Saint-Martin-d´Abbat, répondent à ce relatif isolement au sein de la profession agricole locale par une forte implication dans les systèmes coopératifs de commercialisation et d´élevage. Une autre caractéristique de leur élevage est le souci de se prémunir contre les aléas : sécurisation des cultures contre la sécheresse par la mise en place de l´irrigation sur une partie des parcelles, et sécurisation par rapport à la conjoncture avec la mise en place d´un atelier avicole, il y a une dizaine d´années. Aujourd´hui, une salariée s´occupe à temps plein des deux élevages de poules reproductrices (850 m2 et 1100 m2). Yves et Jean (ce dernier installé depuis 2001), se consacrent au troupeau allaitant. Le système fourrager est peu chargé, à 1,25 UGB/ha SFP. Les sols sont sableux sur argile, très hétérogènes, très humides en hiver et très séchants l´été. D´ailleurs c´est la forêt d´Orléans qui entoure pratiquement l´exploitation. « Il n´est de toute façon pas possible de conduire un système intensif sur ces sols, et puis c´est aussi notre choix », expliquent Jean et Yves.

Les 112 hectares de prairies naturelles sont d´un seul tenant et entourent les bâtiments (à part 8 hectares de prés qui sont situés à un kilomètre). La moitié des surfaces en cultures, environ trente hectares, se situe plus loin, en bord de Loire, et est cultivée en blé et maïs irrigués. « Nous avons essayé à partir d´un deuxième forage, que nous avons fait faire cette fois-ci sur le siège de l´exploitation, d´irriguer des prairies, mais les résultats ne nous ont pas satisfaits. Seulement vingt hectares de cultures voisinant les bâtiments, dont le maïs ensilage sur cinq à 6 hectares, sont irrigués. Ceci permet d´assurer le rendement. » Ce forage alimente aussi en eau d´abreuvement et de lavage tous les bâtiments d´élevage et constitue une réserve anti-incendie.

La ration de base du troupeau est constituée de foin. Une bonne cinquantaine d´hectares est récoltée chaque année soit la moitié de la surface en herbe. « Nous pouvons récolter pratiquement toutes les surfaces et nous faisons tourner celles destinées au foin. On observe un effet bénéfique sur la qualité », expliquent les éleveurs. Les prairies naturelles sont conservées en principe une dizaine d´années. Le maïs ensilage est destiné à l´engraissement des jeunes bovins et des vaches de réforme, et aux vaches en lactation. Quinze hectares de prairie destinés à la fauche reçoivent chaque année dix tonnes par hectare de fumier de volailles. Le reste du fumier de volailles est épandu sur les parcelles de maïs ensilage. Le fumier de bovins quant à lui est épandu en grande partie sur les parcelles de maïs grain et aussi sur une quinzaine d´hectares de prairies naturelles (30 tonnes par hectare). L´élevage produit la moitié de la paille dont il a besoin et se fournit pour le reste à une trentaine de kilomètres.
©S. Bourgeois


Insémination artificielle depuis une vingtaine d´années
Pratiquement toutes les vaches sont inséminées entre le 1er janvier et la mise à l´herbe, puis trois taureaux de rattrapage choisis parmi les mâles nés sur l´exploitation assurent les retours. Yves et Jean Prud´homme participent au programme Union charolais croissance basé à Migennes dans l´Yonne et la majeure partie des vaches sont en accouplements raisonnés. Pour les génisses, les éleveurs ont souvent choisi au cours des dernières campagnes Lorsini et Malicieux. Ils utilisent aussi tous les taureaux de testage. Le nombre de taureaux d´insémination utilisés est donc assez important.

Le choix des taureaux privilégie les qualités d´élevage. « Nous pratiquons l´insémination depuis les années quatre-vingt sur le troupeau et nous sommes très satisfaits de la progression régulière obtenue », racontent Yves et Jean Prud´homme. Avec un Ivmat moyen de 102,4 en 2002, les éleveurs sont classés 15ème sur 109 élevages adhérents à Bovins croissance au sein de la Caiac (coopérative interdépartemental de l´Aube, Yonne et Loiret d´amélioration du cheptel). Pratiquement tous les animaux sont inscrits au Herd Book Charolais. Neuf vaches sont qualifiées RR4S et vingt-huit sont RR2. Quelques mâles sont d´autre part évalués en station chaque année et quelques reproducteurs sont vendus. « Avec l´installation de Jean, nous avons augmenté le nombre de mères. Maintenant nous atteignons notre objectif avec 80 vêlages et nous allons pouvoir trier encore davantage. » Yves et Jean Prud´homme cherchent aussi à regrouper les vêlages qui vont actuellement d´octobre à mars (ce qui permettra d´obtenir davantage de veaux d´IA), et à raccourcir les cycles d´élevage. Pour ceci, ils font vêler quelques génisses à 2 ans.
©S. Bourgeois

Jeunes bovins et femelles tous certifiés
En 2001, beaucoup de dossiers ont été traités simultanément : l´installation de Jean avec la création d´un Gaec, la construction d´une stabulation dans le cadre de la mise aux normes à la fin du premier programme, et la signature d´un CTE. Les principales mesures composant le CTE sont la gestion extensive des prairies et l´entretien des fossés et des haies. « Par rapport à nos pratiques habituelles, le principal changement a été d´implanter sur 20 hectares un couvert de RGI derrière blé et maïs ensilage », explique Yves Prud´homme. Sur le volet économique, les éleveurs vendaient déjà la grande majorité des bovins via des circuits « qualité ». « Ce fort chargement au sein de la coopérative dans les circuits de qualité a permis de surmonter la crise de l´ESB ». Les femelles passent pour les plus conformées et selon les débouchés disponibles en Charolais label rouge , et les autres en CCP « sélection Auchan », « Filière qualité Carrefour », ou en marque BTP-BVP (Boeuf tradition bouchère-Boeuf verte prairie).
©S. Bourgeois

Les jeunes bovins sont aussi tous certifiés via la filière CCP « Elevages de France » qui avait été mise en place par Promodès en 1996. « Nous travaillons en apport total avec la CAPBC à Fleury-les-Aubrais depuis de longues années. » L´installation de Jean avait été anticipée depuis plusieurs années au travers des choix d´investissements faits. Jean a beaucoup préparé son installation pendant ses études qu´il a mené jusqu´à un BTS ACSE. En particulier plusieurs stages choisis toujours en élevage Charolais, en Lorraine, en Saône-et-Loire et au Canada dans le Saskatchewan, lui ont permis de voir des systèmes très variés.


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