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Elevage bovin
Dans le Perche, un système raisonné proche de l´autonomie alimentaire

L´élevage de Christine et Michel Roguet, dans l´Orne, est en pleine mutation. Dans le cadre de l´installation de Christine, ils ont doublé le cheptel et la surface et mettent en place un système extensif et proche de l´autonomie alimentaire.


Jusqu´en 2000, Michel Roguet faisait vêler une trentaine de Charolaises et engraissait des jeunes bovins, dont trente à quarante par an achetés broutards. Après la naissance de leur troisième enfant, sa femme Christine a souhaité s´installer avec lui. L´opportunité de reprendre des surfaces proches de leur exploitation il y a 2 ans et la crise de l´ESB les décident à se lancer dans un système extensif et le plus autonome possible.

Un nombre de mères doublé
« Nous avons doublé le nombre de mères en achetant un troupeau dans la Nièvre, expliquent Christine et Michel Roguet. Nous n´achetons plus d´animaux maigres à l´extérieur, mais nous engraissons nos veaux mâles en jeunes bovins car nous croyons toujours en cette production. » Si une quinzaine de broutards ont été castrés au cours de la crise, les éleveurs n´envisagent pas pour autant de produire des boufs. Les génisses sont élevées pour viser un taux de renouvellement de 20 % et les autres engraissées en génisses de 3 ans. Pour loger tout ce monde, un projet de construction de bâtiment a été étudié dans le cadre de l´installation de Christine. La crise les a empêché de le faire monter pour l´arrivée du nouveau troupeau et il a fallu passer 2 hivers avec les moyens du bord, en logeant des animaux un peu partout. « Nous avons perdu pas mal de veaux à cause de ces conditions de logement. Le taux de mortalité a été de 20 % ces 2 années. Cet hiver le nouveau bâtiment sera normalement fini et nous travaillerons dans de bonnes conditions. »
©S. Bourgeois

Les vaches achetées pleines portaient des cornes et avaient toujours été hivernées attachées. Quand Michel Roguet les a mises en stabulation, elles ont été assez agitées.« Je n´ai pas voulu les écorner à leur arrivée car elles étaient toutes en fin de gestation. Mais je le regrette car elles se seraient mieux habituées. Même le climat et le goût de l´herbe a semblé les perturber au printemps suivant. » C´est à la mise à l´herbe que l´éleveur a mis ensemble ses vaches et les Bourguignonnes. Aujourd´hui le troupeau semble uni. «  Il y avait du pique et du carreau dans le troupeau de 60 mères ainsi constitué. Les réformes m´ont permis de faire un certain tri. » Les Nivernaises apportent du cadre et du coffre au troupeau de Christine et Michel Roguet qui ont éliminé la plupart des croisées de souche normande qu´il leur restait. Seules quelques bonnes mères à la robe jaune sont encore présentes.
Au moment de l´installation de Christine, la surface en herbe est passée à 90 hectares dont une douzaine en mélange fétuque, ray-grass et trèfle blanc.

La féverole en complément du foin et du maïs
Les éleveurs ont implanté de l´herbe dans des parcelles jusque-là labourées avec des aides dans le cadre d´un CTE. Le maïs grain a été remplacé dans l´assolement par de l´avoine. « Actuellement la vente d´avoine est intéressante », commente Michel Roguet. Pour l´alimentation du troupeau, il cultive depuis deux ans cinq hectares de féverole. « Cette année, j´ai essayé une variété d´hiver qui m´a donnée un bon résultat malgré un peu de verse. » L´éleveur apprécie aussi que la féverole permette de mieux étaler le travail par rapport au maïs grain, et de dégager le sol de bonne heure pour implanter une céréale ensuite. La féverole permettra cette année de subvenir en grande partie aux besoins en protéines des animaux en complément du foin et du maïs ensilage. Seulement un concentré pour finir les taurillons devrait être acheté a priori.
©S. Bourgeois

La récolte de foin a été faite cette année sur quarante hectares. Les éleveurs possèdent en propre tout le matériel nécessaire. « Dans le cadre du CTE, nous sommes tenus à ne pas dépasser un apport de trente unités d´azote de moyenne sur toute la surface en herbe. Cette année a été favorable à la pousse de l´herbe, et sur certaines parcelles, j´ai obtenu des rendements allant jusqu´à 8 tonnes de MS par hectare sur lesquelles j´avais apporté trente unités d´azote minéral. » La plupart des prairies sont à tendance humide, sur sol argileux. Les animaux ne sortent pas avant la mi-avril et les parcelles de fauche ne sont pas déprimées. Particularité normande, l´herbe reste très fournie jusqu´au moins la mi-juillet. Michel et Christine Roguet font tourner les animaux sur deux à trois parcelles, en les changeant tous les quinze jours au printemps.
A partir de l´année prochaine, les vaches de réforme devraient être vendues dans le cadre d´une CCP « Association Charolais du Bocage de l´Ouest » mise en place par l´organisation de producteurs Union Set (ex. CADS) à laquelle l´EARL de Maure adhère. « Nous espérons aussi vendre quelques-unes des génisses en label. »


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