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Bovins viande
Dans le Pas de Calais, des Limousines élevées aux betteraves fourragères

Dans le Ternois, au sud-ouest du Pas de Calais, Yves Fauquembergue élève quarante-cinq mères limousines sur cinquante-sept hectares. Au menu : betteraves fourragères pour les femelles à l´élevage et à l´engrais, et maïs pour les taurillons.


Les parents d´Yves Fauquembergue ont monté un troupeau limousin à partir de 1973, à l´occasion d´une campagne de cessation d´activité laitière. Trente ans plus tard, l´élevage suivi par la Chambre d´agriculture du Pas de Calais, fait preuve d´une bonne santé technique et économique. L´un des objectifs d´Yves Fauquembergue, qui a repris l´exploitation en 1997, est de faire progresser le niveau génétique du troupeau afin de se placer sur le marché des reproducteurs, si la demande venait à se développer dans son secteur géographique. Actuellement, le nombre de troupeaux de race limousine ayant plus de cinquante vêlages dans le département du Pas de Calais est confidentiel. « J´achète des taureaux inscrits, en règle générale dans le berceau de race, pour préparer une éventuelle inscription de mon troupeau », explique l´éleveur. Son troupeau est de type mixte. « J´utilise deux taureaux de type mixte pour un taureau de type viande afin d´obtenir l´équilibre recherché. » Car Yves Fauquembergue est un engraisseur. Tous les animaux vendus sont finis, les taurillons à vingt mois, les génisses à trois ans et les vaches quand elles ne donnent plus satisfaction.

Croissance compensatrice des génisses
Les quarante-cinq vêlages sont concentrés sur janvier, février et mars. « Je suis juste en surface fourragère et il est plus intéressant dans mon cas de minimiser le fourrage distribué en hiver. Les vaches et les veaux sortent en avril pour faire coïncider le pic de lactation avec la disponibilité en herbe, puis les veaux sont sevrés en août pour décharger les pâtures », explique Yves Fauquembergue. L´éleveur s´applique aussi à rationner au plus juste les génisses d´élevage en période hivernale et de profiter de leur croissance compensatrice à l´herbe. « L´objectif de croissance pour les génisses en hiver est de 600 grammes par jour. »Les génisses reçoivent du foin à volonté, 500 grammes de complément azoté et des minéraux, avec 7 kilos d´ensilage de maïs pour celles d´un an et 5 kilos de betteraves fourragères pour celles de deux ans. Elles vêlent entre trente-quatre et trente-six mois en moyenne pour la première fois en ayant rattrapé le gabarit du reste des mères.

Une dizaine de génisses sont engraissées à trois ans. Elles sont vendues par le biais de l´Association des éleveurs du Pas de Calais en général à un chevillard qui demande à l´éleveur de les engraisser avec du tourteau de lin pression à 12 % de matière grasse. « Je me fournis en ce tourteau de lin de qualité dans une petite usine locale ». Les quelques génisses qui donnent une carcasse plus légère, en-dessous de 300 kilos, Yves Fauquembergue les vend à sept ou huit particuliers. Elles sont ainsi valorisées au même prix ramené au kilo que les autres. Elles sont vendues par demi-carcasse et sont ensuite découpées chez le client par un boucher qui détient une patente à domicile. Les taurillons sont vendus en général pour partie pour le marché régional sous la marque BTB via l´Association de éleveurs du Pas de Calais. Ils sont abattus à Noeux les Mines.

Une autre partie des jeunes bovins est commercialisée par ABS Qualinord pour l´exportation. Les taurillons sont engraissés au maïs ensilage à volonté avec 1 kilo de foin, 1,5 kilo de blé, 900 grammes d´un complément azoté et des minéraux. En finition, la ration monte à 2,5 kilos de blé et 400 grammes en plus de tourteau de lin. « Tous mes animaux consomment le même complément azoté que je choisis PCR négatif (1). L´objectif étant de produire de la viande de qualité. »
©S. Bourgeois

Système fourrager chargé
Yves Fauquembergue achète autant de paille qu´il en produit. Il achète de la paille d´escourgeon qui est moins recherchée et s´en sert pour la litière, et il réserve sa paille de blé pour l´alimentation des bovins. Les cinq hectares de maïs ensilage rendent 14 tonnes de matière sèche par hectare (30 à 35 % de MS) et sont cultivés pour un coût de 512 euros/hectare (200 euros de semences, 30 euros d´engrais, 55 euros de produits phyto, 227 euros pour ensilage par entreprise). Yves Fauquembergue récolte quatre des vingt-deux hectares de prairie permanente et un hectare de RGI en foin. Si les conditions sont mauvaises, il a recours à une entreprise pour faire de l´enrubannage. « Je fais pâturer les animaux en continu. Je ne tiens pas à les changer souvent de parcelles. » Le chargement est calculé en kilos de poids vif à l´hectare et varie peu finalement au cours de la campagne : 45 ares/UGB au printemps contre 60 ares/UGB en été. « Les vaches font l´accordéon. »

Yves Fauquembergue habite, avec son épouse qui travaille à l´extérieur et ses deux jeunes enfants, à deux kilomètres des bâtiments. Il ne se déplace pas pour faire un vêlage le soir, mais il n´a connu que deux césariennes en six ans et la mortalité des veaux était de 3 % en 2002. L´un de ses projets est de transformer, pour l´engraissement des Limousins, un ancien bâtiment pour porcs. Les taurillons sont en effet bien à l´étroit pendant une partie de l´année. Il pense aussi améliorer les installations de contention et chercher une pailleuse. Objectif : faciliter son travail.
Des résultats comparables à 1999 et 2000.


(1) PCR : méthode de test de la présence d´OGM

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