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Sécuriser la mise-bas
Cinq outils d'aide à la détection des vêlages

Être là au bon moment lors d’un vêlage n’est pas toujours facile. Des moyens existent pour faciliter le travail. Tour d’horizon des techniques de détection existantes.

© F. Alteroche

1- La Vel’Box de Gènes Diffusion

Après la Heat’Box (détecteur de chaleurs), Gènes Diffusion a développé la Vel’Box, nouveau système fondé sur l’analyse de la température des animaux grâce à une sonde vaginale et permettant le suivi du vêlage. Sa commercialisation a débuté en janvier, en production laitière (taux de détection 94 %). Il est testé depuis six mois en allaitant (Charolais, Blonde d’Aquitaine, Blanc Bleu, Limousin et Salers). Après une dernière phase de validation des essais, il devrait être disponible à la commercialisation fin 2012 - début 2013. La sonde est à poser une semaine à 10 jours avant le vêlage. « C’est un capteur de type bolus (anneau avec pétale). Il en existe de différentes tailles et rigidités. La sonde peut être placée avec un applicateur ou à la main. Une fois le capteur activé, la température est envoyée toutes les dix minutes. Les valeurs sont ensuite transmises par ondes radio, dans un rayon de 80 mètres, sur une ou plusieurs antennes analysant les données, avant l’envoi à l’éleveur.

Le message reçu contient le numéro de travail de la vache », explique Vincent Delcloy, responsable commercial et marketing. L’éleveur peut consulter par un point d’accès Internet les courbes de température et modifier l’état des capteurs. Le boîtier est sur pupitre, donc déplaçable et séparable de l’antenne. Son coût est de 3 500 € (pas besoin d’un abonnement supplémentaire) pour cinq sondes. « À noter que l’éleveur reste propriétaire de ces données - elles ne transitent pas à l’extérieur de l’élevage – et un logiciel unique permet l’utilisation de plusieurs outils (identique à la Heat’Box ou autres). »


2- Créavia lance le SmartVel

Outil d’aide à la détection des vêlages, il est basé sur l’activité des vaches dans les trois dimensions de l’espace. Il a été testé dans 13 élevages soit 300 vêlages et sur six races (Charolaise, Limousine, Blonde d’Aquitaine, Prim’Holstein, Montbéliarde et Normande). Il a démontré une fiabilité de détection des vêlages de 95 %. « Les 5 % restants concernent des vêlages rapides ou des vaches sans activité », note Matthieu Le Broc, chef produit SmartVel avant de poursuivre « cet équipement enregistre en permanence, grâce à un capteur installé verticalement sur le haut de la queue, les mouvements spécifiques de la mise bas : contractions, levers de queue, coliques... » Le capteur traite l’information et la transmet par ondes radio au collecteur qui avertit l’éleveur. La distance de réception du collecteur mural va de 300 mètres à 800 selon les obstacles à franchir.


« Je suis prévenu par message vocal dès le début de la phase d’expulsion du veau et reçoit un SMS avec le numéro de capteur concerné. J’attends dix à quinze minutes avant d’aller voir la vache. Souvent le veau est déjà là. Dans le cas d’un vêlage plus délicat, on ne voit que les pattes. J’interviens alors », explique Jean-Michel Thuard, éleveur de 60 mères charolaises à Saint-Jean d’Assé dans la Sarthe. Une seconde alerte est adressée deux heures après si le vêlage n’est pas terminé. « J’ai été équipé du SmartVel en février 2012. J’ai eu 30 mises bas avec cet outil. Je suis très sensible à ce type de matériel qui permet de sécuriser le vêlage et donc le revenu. Sa simplicité et le fait qu’il soit non invasif m’ont séduit », poursuit l’agriculteur.


Le capteur se met en place en moins d’une minute grâce à de la colle imprégnée dans le poil et de l’adhésif. Il s’active et se met en veille automatiquement. Il peut détecter un vêlage dans les minutes qui suivent son installation. « Je n’ai pas constaté de problèmes de perte de capteurs. La moitié du troupeau est mise au taureau. En période de vêlages, je bloque les vaches au cornadis tous les soirs et utilise la méthode des températures pour cibler celles qui recevront un capteur », explique Jean-Michel Thuard. En termes de coût, quatre capteurs, un collecteur avec un abonnement de trois ans pour la transmission des alarmes valent 3 347 €. Lorsque le capteur arrive en fin de vie, une alarme est envoyée à l’éleveur. En janvier 2013, Créavia sortira une version sur batteries pour les vêlages extérieurs.


3- Medria propose le Vel'Phone

Solution fondée sur l’analyse de la température des animaux pour un suivi du vêlage à distance, le Vel’Phone est proposé depuis 2007. Le système est simple : un thermomètre est à positionner sept à dix jours avant le vêlage, dans le canal vaginal (l’objectif étant de pouvoir observer l’expulsion, dans les 15 jours qui suivent la mise en place). « Il existe des thermomètres de tailles et de rigidités différentes pour s’adapter aux différentes catégories d’animaux. Le Vel’phone va ensuite communiquer en permanence les températures à une base GSM qui collecte et enregistre ces données jusqu’à 200 mètres de distance », explique Emmanuel Mounier, directeur de Medria. Il informe ensuite l’éleveur par SMS de l’expulsion du thermomètre et donc de la poche des eaux. Pour une génisse, il est conseillé d’attendre près de deux heures entre l’expulsion de la poche des eaux et l’assistance au vêlage. Pour une vache, ce délai peut être réduit à une heure. Sa fiabilité est supérieure à 90 %. Il faut compter un investissement de 2 980 € pour la base, puis de 100 € par capteur. La base GSM est identique pour tous les équipements (Heat’Phone, San’Phone et Vel’Phone).


4- Databel Technics fabrique Agrimonitor

C’est un système de monitoring de vêlage, semblable au monitoring de maternité humaine. Il est disponible depuis 1988. Il se compose d’une ceinture abdominale équipée d’un boîtier qui enregistre l’activité utérine de la vache. Un module de contrôle installé chez l’éleveur reçoit ensuite les informations récoltées par la ceinture. « Il détecte le démarrage du vêlage et les complications (torsion de matrice, col non dilaté, veau en siège, veau trop lourd...) qui peuvent survenir et avertit l’exploitant sur son portable (un appel de surveillance et un d’urgence) », note Philippe Berhin commercial de la société belge.

« À la réception de l’alerte, on sait que le vêlage doit être effectué dans les trois heures. On attend une heure et demie à deux heures avant d’aller voir l’animal. Si rien ne se passe, la vache est fouillée et en cas de problèmes, il est encore temps d’appeler le vétérinaire », note Angèle Barbaz, éleveuse de 60 mères blondes d’Aquitaine à Coudray le Perche en Eure-et-Loir. L’observation des contractions et l’analyse de leur évolution donnent des indications, que le vêlage soit normal ou pathologique. Sur un vêlage sans problème, les alarmes sont données en fin de vêlage. Sur un vêlage pathologique, l’évolution des contractions (intensité, durée, fréquence) est anormale. L’ordinateur le décèle et émet des alarmes d’urgence. « Une fois installée, la ceinture va enregistrer les paramètres propres de la vache. Il établit une ligne de base individualisée. » Ce travail nécessite de deux à six heures. « Pour poser la ceinture au moment opportun, on utilise la méthode des températures. Pour l’ensemble du troupeau, une ceinture est suffisante et assez facile à placer avec un peu d’habitude », poursuit Angèle Barbaz. Le contrôleur peut recevoir l’information de 1 à 8 ceintures simultanément, que les animaux soient à l’étable ou au pré (avec une antenne extérieure). Agrimonitor vérifie l’état des piles, le maintien de la ceinture et la transmission des messages. En cas de problèmes, il les signale. Son coût de base est de 2 200 € pour la centrale et une ceinture, mais en moyenne le coût revient à 3 900 € (rajout de ceintures). Il n’y a pas besoin d’un abonnement téléphonique.

 

 

5- L'Alert'Vel d'ALB innovation

Il est basé sur les mouvements de la queue de la vache (inclinaison, accélération). Un émetteur, clippé sur le haut de la queue et maintenu par un ruban adhésif, transmet l’information de l’imminence du vêlage, à un récepteur. « Celui-ci prévient l’éleveur par message vocal au moment opportun qui coïncide avec la perte de la poche des eaux, soit environ une heure et demie avant le vêlage », commente Philippe Vialla d’ALB innovation. L’éleveur a par ailleurs la possibilité de régler le moment de l’appel. Il n’y a pas de temps de pose nécessaire pour que l’appareil soit opérationnel avant la mise bas. L’Alert’Vel s’utilise en bâtiments ou en prairies. Des accessoires sont disponibles en cas de grandes distances ou s’il y a plusieurs bâtiments à gérer. La distance de réception peut aller jusqu’à deux kilomètres. Sa fiabilité atteint 90 %.

« L’éleveur peut utiliser huit émetteurs simultanément. En moyenne, on compte un émetteur pour 20 vêlages », note Séverine Teyssot d’ALB Innovation. Le coût pour un ensemble complet s’élève à 3 524 € (une base, une antenne de réception et un émetteur). « Je me suis installé en septembre 2011 sur l’exploitation de mon père et j’ai opté tout de suite pour un outil d’aide à la détection. Le bâtiment se situant à un kilomètre de la maison, je voulais éviter les déplacements inutiles la nuit. D’autant plus que les vêlages sont répartis sur toute l’année. Certains ayant lieu dehors, je suis prévenu même si je travaille dans les champs », commence Clément Tallerie, éleveur de 45 mères limousines à Varetz en Corrèze. L’exploitant dispose de deux détecteurs ce qui est suffisant. Il fixe l’Alert’Vel en moyenne deux à trois jours avant terme, à l’aide d’un ruban adhésif positionné en croix. « La première année, j’ai choisi par sécurité d’être averti dès les premiers efforts de la vache pour être sûr d’être présent au bon moment. J’observe alors mais n’interviens que si besoin. Cette année, je compte retarder l’alerte d’au moins un quart d’heure. »

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