Campagnol terrestre : des projets de recherche porteurs d’espoir mais toujours en phase de tests
Pour en venir à bout du campagnol terrestre, de nombreux programmes de recherche sont menés. Mais si les essais avancent à bon train, aucune échéance n’est encore fixée pour une mise en route opérationnelle.
Pour en venir à bout du campagnol terrestre, de nombreux programmes de recherche sont menés. Mais si les essais avancent à bon train, aucune échéance n’est encore fixée pour une mise en route opérationnelle.
Le premier, intitulé Contracamp, concerne la contraception vaccinale. Les expériences réalisées par l’Université Clermont Auvergne ont permis « d’identifier 33 peptides qui peuvent, en théorie, causer l’apparition d’anticorps anti-spermatozoïdes chez les campagnols terrestres », avaient rapporté l’Inrae et la Chambre d’Agriculture du Cantal lors d’une journée technique en septembre 2022. « Cette technique complémentaire permettrait d’abaisser significativement la densité de population et de rendre plus efficace les autres moyens de lutte », explique Pierre Lestrade, conseiller spécialisé à la FDGDON du Cantal.
Multiplier les possibilités de lutte
Le second projet, Phérocamp, porte sur la communication entre les campagnols. Une équipe de l’Inrae a identifié des composés volatils olfactifs contenus dans l’urine et les glandes abdominales qui permettent aux campagnols de communiquer entre eux. Des essais sont en cours pour utiliser certains composés sur des pièges et ainsi augmenter le taux de capture.
Une autre étude est menée par l’école VetAgro Sup sur les préférences alimentaires. Les chercheurs souhaitent caractériser les espèces florales déterminant la colonisation des parcelles. L’un des objectifs est de manipuler la flore prairiale pour « limiter l’attractivité des parcelles pour les campagnols et d’identifier des appâts plus appétants qui seraient alors consommés préférentiellement par les rongeurs ».
Un dernier programme, Robotcats, se rapporte à la robotisation de la lutte. L’Inrae en partenariat avec des industriels travaille sur la mise au point d’un premier prototype : un tracteur électrique de 50 chevaux télécommandé par un drone pour déposer les appâts en autonomie sur les parcelles. La mise en service d’un tel outil, capable d’assurer seul la lutte mécanique et chimique, représenterait un gain de temps considérable pour les éleveurs. Mais pour l’heure, le prototype est toujours à l’état de test et aucun chiffrage économique n’a été communiqué.