Bien choisir son chien de troupeau
Pour obtenir d’un chien les services attendus, son choix doit être effectué avec attention. Race, lignée, sélection du chiot dans la portée… sont autant de points à considérer.
Pour obtenir d’un chien les services attendus, son choix doit être effectué avec attention. Race, lignée, sélection du chiot dans la portée… sont autant de points à considérer.
Plus les aptitudes naturelles du chien de troupeau seront bonnes, plus il sera facile de le dresser. Il ne s’achète donc pas au hasard ! « Un chien de conduite travaille par instinct, il faut donc le choisir de race bergère, et de préférence de race pure. On ne doit pas acheter un chien par opportunité, ni par praticité. Le chiot de la chienne du voisin par exemple. Il ne s’acquiert pas non plus par téléphone. Il faut se déplacer pour le voir au milieu de la portée, dans son environnement habituel », avertit Gaëtan Lefeuvre, formateur agréé par l’Institut de l’élevage.
La lignée est primordiale. Quelle que soit la race, il est impératif de choisir un chiot issu de parents reconnus pour leurs aptitudes au troupeau et travaillant régulièrement sur troupeaux. Leur inscription au livre des origines françaises (LOF) offre une garantie supplémentaire (aptitudes naturelles et race pure). La race Border Collie est la seule à être encore confirmée pour ses aptitudes au travail sur troupeaux. Elle attire aujourd’hui un large public, pas forcément intéressé par ses qualités de travail. Tous les Border Collie qui naissent en France sont donc loin d'être issus de lignées qui travaillent. En revanche, pour être inscrit au LOF, le chien doit passer un examen de confirmation comportant un test physique et une évaluation de travail. Un chiot né de parents inscrits dispose d’un pedigree provisoire. À partir de l’âge de 1 an révolu, un expert le confirmera ou non. Un chien confirmé verra son pedigree provisoire se transformer en pedigree définitif. Une journée de confirmation est organisée par région.
Idéalement entre 8 et 12 semaines
Le meilleur âge pour acquérir un chiot se situe entre 8 et 12 semaines. À cet âge, il est sevré et peut facilement s’intégrer à un nouvel environnement. De plus, son tempérament commence à s’affirmer. Certains chiots sont plus dégourdis que d’autres. Il faut éviter de prendre le plus petit ou le plus gros. « Si, au sein d’une portée, aucun chiot ne vous interpelle, mieux vaut ne pas en choisir un par défaut car il sera votre partenaire de travail pendant près de dix ans », insiste Gaëtan Lefeuvre. Le chiot doit être en bonne santé (déparasitage), pucé et vacciné. « Il faut prendre le temps d’observer la portée, de demander au naisseur de sortir les chiots de leur espace de vie habituel et de choisir parmi les chiots curieux, joueurs qui viennent spontanément vers vous. Il faut éviter les chiots méfiants, demander à voir travailler les parents (la mère des chiots est généralement sur place) ou les collatéraux (frères, sœurs, demi-frères, demi-sœurs). » Il est également important de vérifier les résultats de détections de tares (oculaires, dysplasie…). La couleur de la robe n’est pas à privilégier même s’il faut essayer de respecter le standard de la race.
Le sexe de l’animal n’a pas de réelle importance. C’est une question de goût, mâles et femelles ont les mêmes aptitudes au travail.
Les associations départementales d’utilisateurs de chiens de troupeaux (AUCT) sont des relais utiles pour un accompagnement lors de l’achat de son premier chien.
Des vidéos pour aider au choix du chien sont visibles sur la chaîne MSA TV (www.msatv.fr/video/bien-choisir-son-chien-de-troupeau/) et sur le site de l’Institut de l’élevage (http://idele.fr ; recherche par mot-clé chien).
Un logement à lui
Un chien de troupeau est un outil de travail et non un chien de compagnie. Il lui faut un « chez lui ! » en dehors des périodes d’activité, il doit être enfermé dans un endroit propre, sec et calme — surtout pas à proximité des bovins — et où il disposera d’eau claire et recevra ses croquettes. Le chenil n’empêche pas pour autant de le sortir, de le caresser, en un mot de le sociabiliser. « Il sera content de retrouver son maître et apprendra d’autant plus vite à travailler », précise Gaëtan Lefeuvre. Chaque chien doit disposer d’un box individuel de 5 m2.
« Il faut compter en moyenne 450 à 500 € pour un chien LOF de 2 mois », note Barbara Ducreux. Ce tarif est variable en fonction de la race, des origines... Certaines associations fixent un prix. « Pour un éleveur adhérent qui passe par l’association, on demande pour un chien identifié et vacciné 370 €, ce qui permet de rémunérer le naisseur pour la main-d’œuvre et le coût du chien », informe Alexis Claisse, de l’AUCT de Loire-Atlantique.
Plusieurs races ont des aptitudes
Aujourd’hui, le Border Collie est la race de chiens de berger la plus sollicitée tant sur ovins que sur bovins (90 % des chiens de conduite). C’est une valeur sûre car l’obtention du pedigree est conditionnée à un test d’aptitude au travail.
Mais d’autres races montrent aussi de bonnes aptitudes : Beauceron, Berger des Pyrénées, Kelpie australien… Il existe de bons comme de mauvais chiens dans toutes les races. « L’essentiel reste de s’assurer qu’ils sont bien issus d’une lignée d’animaux de travail et de passer du temps à l’éducation. Le choix de la race est ensuite une affaire de goût », souligne Gaëtan Lefeuvre.