Aller au contenu principal

Bâtir un projet cohérent et évolutif pour réussir

Un projet guidé par ses attentes, selon les possibilités de son exploitation, à l’écoute des attentes de la société, voilà les critères de réussite, avancés lors du forum Bâtissons votre avenir, organisé par Sanders Ouest.

paysage élevage
© E.Bignon

Comme tout chef d’entreprise, un agriculteur doit avoir des projets pour son exploitation, une vision de ce vers quoi il veut aller, explique Jean-Pierre Moreau, directeur d’Altéor Stratégie, à un parterre d’éleveurs réunis par Sanders pour son premier forum projets. Cette perspective à cinq ou dix ans va guider ses choix, comme un fil rouge. Pour que ce fil rouge ne se transforme pas en fil à la patte, il faudra rester à l’écoute de l’évolution de son environnement, des attentes du marché. » Petit ou grand, tout projet débute par un objectif que l’on souhaite atteindre : agrandir son élevage pour préparer l’arrivée d’un jeune, investir dans un nouveau matériel pour améliorer ses conditions de travail… Depuis une dizaine d’années, Frédéric Le Garnec, éleveur à La Vraie Croix dans le Morbihan mène un projet à long terme, celui de diversifier son exploitation dans la production d’énergie. Dans son Gaec à trois associés, des panneaux photovoltaïques ont été installés. « D’abord sur des bâtiments existants. Puis, dans un second temps, c’est le solaire qui a financé le montage de nouveaux bâtiments pour développer l’élevage. » Cette nouvelle production d’énergie intéresse son fils qui prévoit de rejoindre le Gaec.

 

Si un projet doit être bâti en fonction de ses motivations, de ses valeurs personnelles, il est important de l’étayer par un diagnostic de l’exploitation. Quelles sont ses forces, ses faiblesses en interne, les opportunités, les menaces en externe. « Il faut veiller à la cohérence de son projet, rappelle Jean-Pierre Moreau. Cohérence en termes d’attentes, de temps de travail, de possibilités de l’exploitation mais aussi de marchés, de contexte. » Si on est loin des axes de circulation mais que l’on veut se lancer dans de la transformation, mieux vaut envisager de vendre dans un magasin de producteurs plutôt qu’à la ferme. De même, saisir une opportunité de volume n’a pas le même intérêt selon qu’il faille ou non réinvestir. Dès le début de sa réflexion, mieux vaut intégrer les inévitables aléas.

 

Inscrire son projet dans l’agriculture durable

Pour la réussite de son projet, l’écoute des attentes de la société est indispensable. « Six à quinze ans sont nécessaires pour adapter une filière aux nouvelles exigences des consommateurs, explique Pierre Simonet, du service marketing Avril filières animales. Autant que possible, il faut anticiper et garder une certaine flexibilité pour répondre aux attentes qui émergent, par exemple sur les conditions d’élevage ou l’alimentation. »

Ne pas hésiter à parler de son projet

Aussi bien construit soit son projet, s’il n’est pas accepté au niveau local, il peut être retardé, voire rejeté. « On voit se multiplier les interpellations sociétales autour des projets d’élevage, explique Marie-Laurence Grannec, de la chambre d’agriculture de Bretagne. Nous avons identifié quatre facteurs qui exacerbent ces oppositions. Le premier porte sur l’utilisation du territoire, quand l’agriculture est en concurrence avec l’urbanisation, le tourisme. Dans les zones à tension environnementale, les critiques sont aussi plus virulentes. La nature du projet joue sur la virulence des critiques. Comme la personnalité du porteur de projet. Un responsable professionnel devra s’attendre à davantage de critiques. » C’est souvent dans les zones les moins denses en élevage qu’il est plus difficile d’en implanter. « Les gens ne connaissent pas. Donc par crainte, ils font opposition au projet ». Face à ces oppositions, la seule conformité juridique ne suffit pas à faire accepter son projet, il faut établir le dialogue en amont, ouvrir ses portes. « Rien de tel qu’un contact direct avec ses voisins », conseille Marie-Laurence Grannec.

Les plus lus

Camion d'abattoir mobile du Boeuf ethique
L’abattoir mobile du Bœuf éthique vendu aux enchères 152 000 euros

Plus d’un an après la liquidation du Bœuf Ethique, premier outil d’abattage mobile en France, son matériel a été mis en vente…

parage fonctionnel des pieds bovins
Boiteries : « Je me suis formé au parage fonctionnel »

Guillaume Sansoit, éleveur de charolaises dans la Nièvre, a suivi avec un de ses salariés une journée de formation sur le…

L’implantation de la cage est à raisonner pour qu’un homme seul puisse y amener ses bovins en sécurité.
Boiteries : choisir une cage de parage adaptée aux vaches allaitantes

La cage de parage devient un équipement incontournable pour les exploitations touchées par la dermatite digitale. Veillez à…

Les prix d'honneur ont été difficiles à départager au concours de Varennes-sur-Allier (Allier), tenu les 15, 16 et 17 mars en race charolaise. « Une série d'une vingtaine de génisses, aux conformation et qualité de viande hors-normes, s'est particulièrement démarquée. Le lot était très homogène, avec des volumes de carcasse qui dépassaient les 650 kg », rapporte Olivier Chaveroche, responsable au concours.
Bovins de boucherie : les concours de Pâques enregistrent de belles ventes

Après une édition 2023 en demi-teinte, les organisateurs des traditionnels concours de Pâques tirent un bilan plutôt positif…

jeunes bovins charolais boiteries morbihan bretagne
Boiteries : « Nous avons dû jouer sur plusieurs fronts pour lutter contre panaris, Mortellaro et fourbure »

Gwendal Marchand a résolu une bonne partie des problèmes de boiteries sur son exploitation grâce à un audit approfondi avec…

Assurance prairies : l’indice Airbus doit encore convaincre

Les interrogations sur la fiabilité de l’indice satellitaire d’Airbus qui mesure la pousse de l’herbe freinent le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande