Aller au contenu principal

Antibiotiques : une baisse de 45 % et une nouvelle campagne pour poursuivre la dynamique dans les élevages

Toutes filières animales confondues, le volume d’antibiotiques vétérinaires a baissé de 45% depuis 2012, date à laquelle a été initié le plan Ecoantibio. La lutte contre l’antibiorésistance est un défi majeur et mondial de santé publique. Il faut poursuivre cette politique. C’est pourquoi le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation lance une nouvelle campagne de sensibilisation : « Les antibios, comme il faut, quand il faut ».

© Damien Hardy

Le 18 novembre, s’est tenue la Journée européenne 2020 de sensibilisation aux antibiotiques. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) organise également une semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens du 18 au 24 novembre.

Santé animale et santé humaine liées

L’enjeu est celui de la lutte contre l’antibiorésistance pour préserver l’efficacité des antibiotiques et combattre les infections bactériennes. La lutte contre l’antibiorésistance est « un défi majeur et mondial de santé publique, » rappelle le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Un défi à relever sous une approche « One health. Une seule santé », précisent les instances gouvernementales. Santé humaine et santé animale forment un tout et « la perte d'efficacité des antibiotiques vis-à-vis de bactéries pathogènes a un impact sur la santé humaine, la santé animale et celle des écosystèmes », explique le ministère.

Réduction de 45 % du volume d’antibiotiques vétérinaires depuis 2012

L’agriculture a donc un rôle primordial à jouer dans cette lutte contre l’antibiorésistance. Pour le monde de l’élevage (comme pour celui des animaux de compagnie), l’objectif est de « diminuer l’exposition des animaux aux antibiotiques afin de limiter le risque d’apparition de bactéries résistantes et préserver l’efficacité des traitements vétérinaires », précise le ministère.

La politique de réduction, lancée en 2012 dans le cadre du plan Ecoantibio, porte ses fruits. Selon le ministère, elle a permis de « réduire de 45 % le volume d’antibiotiques vétérinaires, toutes filières animales confondues ».

Voir aussi « [Infographie] Les chiffres clés de la réduction des antibiotiques vétérinaires »

Ces bons résultats ont été encouragés par le financement de plus de 200 projets de recherche : recherche appliquée, formations, développement d’outils pour les professionnels… Une tendance qui doit s’inscrire dans la durée. C’est pourquoi « la mobilisation doit se poursuivre », martèle le ministère.

Une campagne 2020 pour renforcer la prévention

La campagne lancée en 2020 doit y contribuer. « Les antibios, comme il faut, quand il faut », ce sont les mots choisis pour inviter les éleveurs, mais aussi les propriétaires d’animaux de compagnie, à « renforcer la prévention des maladies bactériennes via l’amélioration des conditions de vie des animaux, l’adoption de meilleures pratiques d’hygiène et la vaccination des animaux ». Tous ces moyens mis en œuvre peuvent « contribuer à limiter le recours aux antibiotique ». Les vétérinaires, qui jouent un rôle de conseil et de prescription, sont un maillon essentiel pour atteindre ces objectifs d’usage raisonné des antibiotiques.

Lire aussi « [Antibiotiques] La baisse des traitements intramammaires continue » dans Réussir Lait

 

Des professionnels engagés : exemple des Eleveurs Brocéliande, en Bretagne                                                             Le groupement de 323 producteurs de porcs du Grand Ouest s’est mobilisé dès 2011 pour élaborer et valider un cahier des charges excluant toute utilisation d’antibiotiques dès la fin du sevrage. La démarche a abouti après 3 ans de recherche et développement et de tests en élevage. Fin 2014, une cinquantaine d’éleveurs du groupement élevaient leurs cochons sans antibiotique dès la fin du sevrage. En 2018, les Eleveurs Brocéliande sont parvenus à exclure l’usage des antibiotiques sur toute la durée de vie de l’animal. Aujourd’hui, 143 éleveurs du groupement sont engagés dans cette démarche.

 

Les plus lus

Carte de l’évolution des prix des terres et prés libres entre 2023 et 2024
Quel prix des terres agricoles 2024 par département ?

Comment a évolué le prix des terres agricoles et prés libres en 2024 dans votre région ou votre département ? Réponse avec les…

Eleveurs regardant leur troupeau de vaches allaitantes.
« Contrairement aux idées reçues, qu’ils soient issus ou non issus du milieu agricole les nouveaux installés se ressemblent beaucoup »

Les projets d’installation des non issus du milieu agricole ressemblent bien plus qu’on le croit aux projets des actifs issus…

Moissonneuse-batteuse New-Holland CR dans un champ d'orge
Moisson 2025 : c’est parti pour la nouvelle récolte des céréales !

Le top départ de la moisson 2025 vient d’être donné, en commençant sans surprises par la récolte d’orges d’hiver en Nouvelle-…

Champ de noisetiers à Cancon, capitale de la noisette.
Interdiction de l’acétamipride : le Conseil d’État rejette un recours de Phyteis

Le Conseil d’État a rejeté, dans une décision rendue publique le 5 juin, la demande du syndicat Phyteis d’annuler un décret de…

Parcelles agricoles et prairies dans la Somme
Comment l’Académie de l’agriculture propose de revoir la gouvernance du foncier agricole et le statut du fermage ?

Estimant la gouvernance foncière agricole obsolète et le statut du fermage inadapté, un rapport de l’Académie de l’agriculture…

Récolte de petits pois chez un maraîcher de la Manche.
Qui s’installe sur des micro-fermes en France ?

Entre 2010 et 2020, les installations « dans un cadre familial » restent majoritaires, même dans les microfermes (60%), révèle…

Publicité