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Sélection de la race Salers
Améliorer le muscle dans des proportions raisonnables

En avril dernier, le Herd-book et l´Upra Salers ont défini et validé un programme visant à remédier à l´une des principales lacunes actuelles de la race : sa conformation.


Le standard d´une race bovine et ses objectifs de sélection ne sont pas immuables. Ils sont susceptibles de modifications et d´adaptations afin d´être mieux à même de répondre aux exigences du marché. C´est ce que vient de faire l´Upra Salers avec ses partenaires. Des orientations de sélection ont été choisies puis validées en avril afin de donner une ligne directrice claire. Les différents acteurs de la sélection Salers avaient besoin d´objectifs précis qui soient partagés par tous les partenaires de la filière. Il fallait donc se donner les moyens de répondre aux attentes que ce soit sur le marché du maigre ou sur celui de la viande. Les décisions qui ont été prises vont dans le sens des préconisations faites par Pierre Fouillade, contrôleur général des Offices agricoles. Un rapport présenté en juin dernier intitulé «Des orientations génétiques pour la race Salers», fait état de différentes propositions qui dans l´ensemble rejoignent les objectifs que s´est fixé l´Upra. « Nous avons travaillé sur 4 volets : le standard, les objectifs de sélection, les orientations de la race et le schéma de sélection », explique Hugues Dauzet, directeur du Herd-book et de l´Upra Salers.

Améliorer le DM, la croissance et les qualités de race
Le standard n´a été que « retoiletté ». Il n´a bien entendu pas été question de modifier les caractéristiques fondamentales de la race qui permettent de la reconnaître du premier coup d´oil. En matière d´objectifs de sélection et d´orientation de la race, les modifications apportées sont plus nettes avec notamment l´affirmation de la volonté d´aller vers des animaux légèrement plus conformés de façon à être en phase avec la demande et les cahiers des charges des démarches qualité. « En gros, nous souhaitons gagner une classe de conformation sur toutes les catégories, tout en maintenant le potentiel de croissance. Mais pour ce qui est de la conformation, ce sont avant tout les épaisseurs de dessus que nous allons chercher à améliorer. Pas question en revanche de trop alourdir les poids de carcasse. Pour les génisses et vaches de réforme, il faut rester dans la fourchette de 350 à 450 kilos maximum. C´est un créneau qui correspond bien à la demande du marché. »

L´ambition est bien entendu de faire le maximum pour maintenir et si possible améliorer les points forts de la race, à savoir facilité de vêlage, fertilité, bonne mamelle (bien suspendue et pas de gros trayons), production laitière avec persistance de la lactation sur 305 jours, aplombs solides et docilité. « Tous ces points sont pour nous fondamentaux. C´est un peu notre fonds de commerce ! », rappelle Hugues Dauzet. L´Upra Salers précise également que « tout ce qui peut contribuer à réduire ou à faciliter les interventions humaines et permettre la conduite en grands troupeaux sera favorisé. On pourra évoquer par exemple la qualité des aplombs et des sabots (peu de boiteries) et la docilité avec des animaux qui restent manipulables. »
©F. d´Alteroche


Un schéma de sélection à été mis en place
Vouloir améliorer la conformation est une chose. Encore faut-il trouver les moyens pour y arriver rapidement. Pour cela, c´est la voie mâle qui sera logiquement privilégiée. Un schéma de sélection a donc été mis en place, afin de procréer de jeunes taureaux de bonne conformation susceptibles d´améliorer, dans des proportions raisonnables, les aptitudes bouchères de leur descendance tout en présentant un maximum de garanties sur le plan des qualités maternelles. Cette stratégie encore embryonnaire a été définie avec un ensemble d´organisations intervenant en amont de la filière (Herd-book, UALC, Bovins Croissance 15, Celvia, Genesia, Ede 63, Institut de l´élevage et Inra). Différents seuils minimums de niveau d´indexation ont donc été retenus . Ils ont permis une première sélection, sur le papier, de quelque 700 vaches et génisses réparties sur 187 élevages dans 27 départements. Ces reproductrices ont ensuite elles-mêmes été divisées en 2 lots toujours en fonction du niveau de leur indexation. Ces 2 lots de reproductrices jugées comme étant les plus intéressantes en fonction des objectifs retenus sont (ou seront) ensuite vues sur les exploitations de leurs propriétaires.

Cela a permis (ou permettra) de procéder à un examen morphologique, de façon à pouvoir procéder à des éliminations à la vue d´éventuels points faibles (caractère, bassin, aplombs, mamelle...) jugés non compatibles avec les orientations recherchées. Après cette dernière sélection, il est ensuite proposé aux propriétaires des animaux retenus de mettre en place des accouplements raisonnés avec des taureaux d´insémination ou de monte naturelle eux-mêmes favorablement indexés. Pour les 255 vaches jugées les plus intéressantes, 5 taureaux d´IA (Gitan, Hurleur, Igor, Numéro et Giscard) ont été choisis. D´autres taureaux pourront uensuite être ajoutés à cette liste à la vue du niveau de leur indexation Iboval et de l´examen d´au moins une partie de leur descendance. Ils devront également répondre aux exigences des protocoles sanitaires de façon à pouvoir être prélevés, puis diffusés. Pour ces vaches particulièrement intéressantes, l´Union Auvergne Limousin Charente (UALC) financera les inséminations artificielles (mise en place et dose) sur les zones des coopératives d´Insémination Celvia (Cantal, Lot, Corrèze) et Génésia (Puy de Dôme, Allier) qui adhèrent à l´UALC pour le schéma Salers.

Pour celles dont l´élevage est situé dans d´autres départements, seule la dose de semence sera gratuite. Malheureusement, ce projet n´a été validé qu´à la fin du mois d´avril de cette année. A cette date une bonne partie des vaches repérées avaient donc déjà été mises à la reproduction. Quoi qu´il en soit, les veaux mâles issus de ces vaches seront dès cette année observés avec particulièrement d´attention. Et ils le seront d´autant plus dans les années à venir dès lors qu´il s´agira d´animaux issus de ces accouplements raisonnés. « Nos objectifs sont clairs. Dans la mesure où les veaux naîtront de décembre à mars, nous inciterons les propriétaires à proposer ces géniteurs potentiels pour les faire évaluer à la station de Sansac-Veinazes qui doit également être considérée comme l´une des pierres angulaires de notre programme. » Au vu des résultats, ces jeunes taureaux seront retenus pour l´IA ou proposés à la vente en vue d´une utilisation en monte naturelle dans les élevages. Leur descendance devrait pouvoir hériter d´un « plus » en matière de développement musculaire, de croissance et de qualité de race.
©F. d´Alteroche

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