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Depuis l’Allier
228 charolais pour le Kazakhstan

Mi-décembre, cinq camions ont emporté 222 génisses et 6 taureaux charolais vers les steppes kazakhes. Autant d’animaux destinés à faire évoluer le cheptel allaitant de ce pays qui entend développer l’exportation sur la Chine et la Russie.

© F. Alteroche

Après le départ de 347 Aubracs pour le Kazakhstan début novembre depuis l’Aveyron, 228 reproducteurs Charolais ont eux aussi pris la direction de ce pays le 13 décembre dernier en partance de l’Allier. Un voyage de 8000 km via l’Allemagne, la Pologne, le Biélorusse et la Russie.

Une expédition à mettre au crédit de la société Intergenes dirigée par Laurent Antignac. Ce dernier s’est appuyé sur Global et Socaviac, deux des principales organisations de producteurs du bassin Charolais pour trouver les 222 génisses correspondant au cahier des charges requis : plus ou moins un an, de 330 à 400 kilos, trois générations d’ascendants connus et second rappel FCO réalisé depuis au moins 60 jours.

Tout s’est finalisé les derniers jours d’octobre pour que les animaux puissent être expédiés avant la fin de l’année après la quarantaine réglementaire. « Nous avons été sollicité début novembre. Nous n’avons donc eu que quelques jours pour trouver la totalité des animaux. » explique Raphaël Colas, responsable de l’antenne de Villefranche d’Allier pour Socaviac. Réglées aux naisseurs français une moyenne de 1000 €/tête, elles sont accompagnées de six taureaux de deux ans choisis par Charolais Expansion pour leur bonne prédisposition à des vêlages faciles.

« Tous ces animaux partent dans l’élevage Algabas situé à Urdzar dans le nord est du Kazakhstan. Cette exploitation se compose de 13 000 ha dont 3000 de cultures mais il s’agit de surfaces qui n’ont rien de comparable avec ce que l’on peut voir dans le centre de la France. » s’empresse de préciser Smagulov Agybai Kusmanovich, Zootechnicien Kazakh qui suit, supervise et conseille pour ce projet Mauletbek Kaliev l’acquéreur de ces animaux. « Je possède déjà des bovins allaitants. Il s’agit d’animaux « Aulecol ». C’est une race synthétique. » explique d’ailleurs ce nouvel éleveur ce charolais. L’Aulecol a été créé à partir des premiers charolais qui ont été importés par le Kazakhstan dans les années 1960 en les croisant ensuite avec de l’Angus et la tête blanche Kazakh, une race ressemblant fort à la Hereford. Il s’agit d’animaux dont le format est moins important que les charolais français. Les génisses pèsent autour de 400 kg lors de la mise à la reproduction à deux ans et les taureaux adultes avoisinent la tonne.

« Les Kazakh ont l’intention d’importer 75 000 génisses d’ici 5 ans pour reconstituer les bases d’un cheptel allaitant et améliorer la génétique de leurs troupeaux. Même si la concurrence est rude avec d’autres pays fournisseurs, les animaux français ont toute leur place. A nous de trouver les animaux adéquats qui donneront satisfaction et inciteront les Kazakh à continuer à travailler avec nous. » explique Laurent Antignac. « Au Kazakhstan, la demande a longtemps porté sur des viandes très grasses. L’Angus convenait bien pour celà. Mais la demande tend à se porter sur des carcasses moins couvertes. Les principales races françaises sont mieux adaptées que les races anglo-saxonnes pour répondre à cette évolution de la demande.

En développant notre cheptel allaitant, l’un de nos objectifs est aussi de chercher à répondre à la demande croissante de nos grands voisins Russes, mais surtout Chinois.

» Après avoir été hivernées en bâtiment, ces génisses devront ensuite s’accommoder de mai à novembre d’un système très extensif avec un climat sub désertique très continental où il faut tabler sur environ 10 ha pour nourrir un bovin. Ces maigres pâtures ressemblent d’ailleurs davantage aux vastes parcours caillouteux du Larzac qu’aux vertes parcelles bocagères du Bourbonnais ou du Charolais.

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