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Le 16 septembre à Clermont-Ferrand
20 000 éleveurs rassemblés pour défendre leur métier

Environ 20 000 éleveurs se sont retrouvés à Clermont-Ferrand pour réclamer un plan d’urgence pour soutenir leur revenu, et la mise en place de soutiens aux surfaces herbagères par le biais du premier pilier de la PAC.

Côté mobilisation, l’objectif était réussi. Quelque 20 000 éleveurs venus d’une bonne trentaine de départements d’un très large Massif central sont venus clamer leur désarroi le 16 septembre dernier sur la grand-place de la capitale auvergnate, au pied de la statue du tribun gaulois Vercingétorix. L’obtention de mesures d’urgence pour faire face à la crise actuelle mais aussi le redéploiement des aides compensatoires dans le cadre du bilan de santé de la PAC constituaient les principales revendications de cette action. Elle visait à attirer l’attention des pouvoirspublics sur le marasme traversé par les différentes productions concernées par l’élevage herbager mais aussi sur le cruel manque de lisibilité quant au devenir de toute une profession. Les difficultés économiques liées à la fièvre catarrhale constituant la goutte d’eau supplémentaire qui fait déborder le vase. « Pour le secteur bovins viande, la hausse massive des charges et un marché déstabilisé vont se traduire par une baisse de 50 % des revenus en deux ans, comme le confirment les travaux de l’Institut de l’élevage », explique la Fédération nationale bovine.

Un plan d'urgence

D’une même voix, les responsables professionnels qui se sont exprimés ont donc réclamé un plan pour les revenus agricoles. « L’urgence est de mise, car la situation des éleveurs n’attendra pas 2 010. » L’autre principale revendication concerne la politique à mettre en place pour l’élevage herbager dans le cadre de la révision de la Politique agricole commune aujourd’hui en négociation. « L’herbe a été la grande oubliée de la réforme de 1992 », a rappelé Jacques Chazalet, président de le FRSEA Massif central. Cette révision de la PAC doit être l’occasion de lui donner une nouvelle efficacité et une nouvelle légitimité tout en corrigeant les déséquilibres les plus flagrants qu’elle a générés. L’instauration d’un soutien économique significatif aux hectares de prairie est donc considéré comme une nécessité absolue par les responsables du Massif central. Certes, le ministère de l’Agriculture avait déjà avancé au 15 septembre le paiement des trois quarts de l’indemnité compensatoire de handicap naturel. Mais face à cette mobilisation, Michel Barnier a annoncé le soir même de la manifestation qu’il recevrait dès la semaine suivante ses organisateurs. Au lendemain de cette rencontre avec le ministre, la FRSEA Massif central expliquait donc que « des mesures de court terme d’une ampleur suffisante pour permettre aux exploitations de passer ce cap sont à l’étude. Ces mesures devraient combiner accompagnement gouvernemental et solidarité professionnelle. D’autre part, le ministre Barnier a manifesté de la confiance pour un bilan de santé de la PAC qui permet une réorientation des soutiens vers l’élevage, l’herbe et l’élevage laitier en zones difficiles. » « Néanmoins, aucune décision concrète n’est pour le moment actée et la situation des éleveurs continue de s’aggraver de jour en jour », ajoutent dans un communiqué les éleveurs de race à viande du Massif central. Par ailleurs, un rendez-vous à l’Elysée a également été sollicité par les éleveurs organisateurs de la manifestation de Clermont-Ferrand.

Jacques Chazalet, président de la FRSEA Massif central et initiateur de cette manifestation

"Les éleveurs n'attendront pas une année de plus."

« Cette mobilisation de masse nous encourage à poursuivre notre action en faveur des productions herbagères et d’une refondation de la Politique agricole commune. Certes, tout ne va pas changer d’un seul coup avec le bilan de santé de la PAC, c’est pourquoi nos revendications s’inscrivent aussi dans le débat sur l’après 2013. Il appartient maintenant au gouvernement de prendre ses responsabilités et de mettre en place rapidement un plan d’urgence en faveur des éleveurs. L’attente est forte ! Les disparités de revenus entre régions et secteurs de production sont trop importantes. Il est urgent d’envisager une PAC qui corresponde à la situation des marchés et à la réalité économique. Les éleveurs du Massif central n’attendront pas une année de plus. »

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