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Bovins viande : quel est l’impact économique du taux de mortalité des veaux avant sevrage ?

La mortalité des veaux allaitants avant sevrage varie de 5 à 13 % selon les races. Afin d’objectiver les performances de cet indicateur, un zoom spécifique a été réalisé dans le référentiel national Bovins croissance 2022.

veau nouveau-né de race Charolaise, élevage situé dans la Meuse
veau nouveau né
© S.Bourgeois

Des écarts observés entre races

taux de mortalité des veaux races allaitantes

La moitié des pertes de veaux sont périnatales. Elles interviennent entre 0 et 2 jours d’âge. Les races rustiques (aubrac, salers, gasconne des Pyrénées) sont les moins touchées par la mortinatalité, ce que l’on peut mettre en relation avec leurs facilités naturelles de vêlage.

taux moyen de mortalité veaux races allaitantes

Des variations d’une année à l’autre

Sur un échantillon d’élevages identiques pendant dix ans et pour une race donnée, les taux moyens de mortalité des veaux varient de 0,8 à 2,9 % d’une année à l’autre (moyenne générale de 1,5 %).

La mortalité périnatale montre une tendance à l’augmentation dans deux races principalement : la limousine (voir graphique) et la blonde d’Aquitaine. Les races charolaise, aubrac, et rouge des prés voient leur taux moyen de mortalité des veaux régresser légèrement sur les dix dernières campagnes, et pour les autres races, il reste stable.

Graphique : Une tendance à l’augmentation de la mortalité périnatale en race limousineÉvolution du taux de mortalité des veaux limousins selon l’année sur dix ans

Une forte variation intrarace d’un troupeau à l’autre

Au sein d’une même race, entre le quart supérieur et le quart inférieur des élevages triés sur la mortalité globale des veaux avant sevrage, les écarts sont importants. En race rustique, ils varient de 0,8 % pour le quart supérieur des élevages à 13 % pour le quart inférieur. Pour la charolaise et la limousine, ces repères s’établissent à 3 % et 17 % respectivement. Enfin pour la blonde, la parthenaise et la rouge des prés, ils affichent 3,6 % et 21,2 %.

Un effet favorable du regroupement des vêlages et de l’insémination

Quelle que soit la race, le regroupement des vêlages sur des périodes courtes de moins de trois mois diminue globalement le taux de mortalité des veaux. Exemple ci-dessous en race charolaise.

Graphique : 62 % des élevages charolais ayant un taux de mortalité des veaux inférieur à 3 % ontdes vêlages bien groupésRépartition des élevages sur le taux de ...

L’insémination est également un facteur favorable à la diminution de la mortalité, car les périodes de reproduction et donc de vêlage sont plus courtes. Aussi, le recours aux plans d’accouplement permet de choisir des taureaux à naissance facile.

Un impact économique à ne pas sous-estimer

L’impact économique de la mortalité des veaux est calculé ici par l’écart entre la moyenne pour chaque race et le seuil d’alerte de mortalité (5 % en aubrac, salers, gasconne et 8 % pour les autres races). Il permet d’estimer un bonus ou un malus de veaux qui auraient pu être commercialisés, en prenant pour leur prix une valeur moyenne par race dans la conjoncture de l’année 2022.

 

 

Avis d’expert - Hélène Roques, vétérinaire et responsable pôle santé animale Terana Puy-de-Dôme

« Les laboratoires vétérinaires indispensables à la lutte contre la mortalité

 

 
Hélène Roques, vétérinaire et responsable pôle santé animale Terana Puy-de-Dôme
Hélène Roques, vétérinaire et responsable pôle santé animale Terana Puy-de-Dôme © Terana 63

« Nous sommes sollicités par le binôme éleveur/vétérinaire en cas de mortalités groupées ou répétées, de difficultés de diagnostic, d’échecs thérapeutiques ou de pathologies récurrentes sources de retards de croissance. L’éleveur nous fournit le plus tôt possible pour autopsie un veau mort bien représentatif du lot, de préférence sans traitement antibiotique, accompagné d’un commémoratif des conditions de la mort afin d’éclairer les investigations à poursuivre.

Un échange avec l’éleveur et/ou le vétérinaire définit les prélèvements à effectuer et à orienter vers des analyses toxicologiques, bactériologiques ou parasitaires. Les éleveurs apprécient le rapport d’analyses émis. C’est pour eux un troisième avis, un élément de traçabilité sanitaire et une base de réflexion pour le choix du protocole thérapeutique à engager avec le vétérinaire. Les éleveurs sont souvent accompagnés financièrement dans ces démarches. Par exemple, le GDS du Puy-de-Dôme prend en charge pour ses adhérents 80 % des frais de ramassage, d’autopsie et d’analyses bactériologiques. Un accompagnement post-analyses peut même être envisagé dans les situations les plus difficiles. »

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