Votre production laitière a-t-elle augmenté suite à l'installation d'un robot d’alimentation ?
L’installation d’un robot d’alimentation s’est-elle traduite par une hausse de l'ingestion et de la production laitière chez vous ? Quels sont ses autres avantages ?
L’installation d’un robot d’alimentation s’est-elle traduite par une hausse de l'ingestion et de la production laitière chez vous ? Quels sont ses autres avantages ?


« J'ai pu faire deux lots de vaches en lactation et la fécondité s'est améliorée »
Denis Jossaume, dans la Manche - « J’ai investi à l’été 2024 dans un robot d’alimentation GEA pour 120 vaches laitières et leur suite, ainsi que des veaux engraissés, soit 350 animaux à alimenter chaque jour. L’ingestion de mes prim’Holstein à 10 000 kg lait/VL/an a augmenté de 10 % en moyenne par rapport à la mélangeuse automotrice qui distribuait une fois par jour. Pour la production laitière, je suis plus nuancé. Les vaches ont produit 5 % de lait en plus durant l’automne et l’hiver 2024. Je donnais encore l’ensilage de maïs et d’herbe de 2023. Mais depuis que j’apporte les fourrages récoltés en 2024, de moins bonne qualité, la production laitière est retombée au niveau d’avant le robot. Ce que je ne sais pas, c’est si la production aurait été pire sans le robot.
Par contre, je suis satisfait du travail du robot et j’estime que mon investissement, de 300 000 € environ, est payant grâce à une ration mieux valorisée, du fait de l’amélioration de la fréquence et de la régularité de distribution. Pour chacun des deux lots de vaches traites, le robot distribue cinq fois entre 2h et 21h, et il repousse la ration à 22h. Les animaux ont donc toujours une ration accessible et non souillée par leur bave. Le robot est régulier dans sa distribution par rapport à l’humain. Avant le robot d’alimentation, selon la personne qui distribuait - j’ai cinq salariés -, ce ne sont pas tout à fait les mêmes quantités ni les mêmes temps de mélange. Cette irrégularité, même faible, doit jouer sur l’ingestion et les refus. Enfin, un capteur au niveau de l’auge permet au robot d’ajuster la quantité distribuée la fois suivante. Cela évite de gaspiller de la ration.
Le gros avantage est le gain de temps et l’amélioration du confort de travail. Cela a permis de gérer deux lots : début et fin de lactation. Il y a 20 % d’écart d’ingestion entre les deux lots. Le robot distribue les quantités adaptées à chaque lot. Les vaches en début de lactation sont aujourd’hui nourries à volonté, perdent moins d’état et leur fécondité s’est améliorée. Et il y a moins de gaspillage alimentaire pour les fins de lactation. À noter aussi une économie de carburant, supérieure au coût en électricité du robot. »
« L'ingestion est stimulée, surtout en été quand il fait chaud »

Anthony Piveteau, en Vendée - « Notre Gaec a acheté un robot d’alimentation Lely vector en 2018, en remplacement de notre mélangeuse, pour alimenter plus de 200 UGB, dont 143 vaches traites à 33 l/VL/j en moyenne. Les deux premiers mois, pour voir si le robot d’alimentation conduirait à une hausse de la production laitière, nous n’avons rien changé d’autre. La production a augmenté de 1,5 l/VL/j en moyenne, soit 5 % de plus, sans que les taux baissent (44 de TB et 34 de TP). Nous attribuons cette hausse à la fréquence de distribution de la ration. Avec la mélangeuse, je ne distribuais qu’une fois par jour. Le robot stimule l’ingestion par la présentation de ration fraîche 11 fois par 24 heures. Les vaches se sont habituées à ne jamais manquer de ration fraîche, donc elles ne se lèvent pas toutes dès que le robot passe ; elles se répartissent les tournées. Nous voyons la différence surtout en été quand il fait chaud : les vaches sont plus motivées à se lever pour aller manger. Pour éviter le gaspillage, le capteur à l’auge permet au robot d’ajuster la quantité distribuée en fonction de ce qu’il reste dans l’auge.
Les autres intérêts du robot sont le gain de temps et de confort de travail : c’est beaucoup moins fatigant physiquement par rapport à charger une mélangeuse, surtout quand on a une diversité d’aliments comme nous : ensilage de maïs, ensilage de sorgho, enrubannage de trèfle incarnat, betterave fourragère, tourteau de colza. L’organisation est plus souple : je fais la cuisine quand je veux, une fois par semaine en hiver et trois fois par semaine en été. Autre conséquence : le matériel associé à la mélangeuse (un tracteur et un télescopique) a pu être revendu et la consommation de carburant a baissé.
Avant d’investir, nous avions calculé à l’époque qu’il fallait gagner un peu moins de 0,4 litre de lait par vache et par jour pour rentabiliser dès le premier jour le robot. Nous avons pris en compte pour le calcul le prix du robot, des éléments stockeurs et pour la recharge électrique et la consommation d’électricité (2 €/jour pour 200 UGB). Nous n’avions pas de frais de bâtiment car nous avons récupéré un ancien bâtiment génisse pour y abriter la cuisine. Nous avons déduit la vente de la mélangeuse, d’un de nos deux téléscopiques et du tracteur qui était sur la mélangeuse, le temps de travail gagné, l’économie de carburant. »