Veaux sous la mère : « La salle de tétée avec logettes et cases à veaux alternées est très fonctionnelle »
En Dordogne, le bâtiment pour veaux sous la mère de Marie-France et Emmanuel Jarry du Gaec De La Petrenne était un prototype lorsqu’il a été construit en 2007. Pour la tétée, les vaches viennent s’installer dans des logettes de chaque côté des cases des veaux.
À la Petrenne, sur la commune d’Anlhiac en Dordogne, des veaux sous la mère sont élevés depuis plusieurs générations. Depuis 2007, l’organisation du système est particulièrement originale. À cette date a été inauguré un bâtiment prototype : la salle de tétée est organisée avec des logettes pour vaches alternant avec les cases logeant chacune deux veaux. « Les barres coudées des cases, en particulier, ont été conçues pour que les veaux, du plus petit au plus grand, accèdent facilement aux quatre trayons de leur mère en position physiologique pour bien téter. Elles sont réglables en hauteur. Un système de fixe-biberon sur les barres qui se relève a aussi été mis au point », explique Emmanuel Jarry. Ce travail avait à l'époque été mené avec Francis Rousseau, alors animateur du Civo.
Les 150 limousines vêlent sur toute l’année. Celles qui ont des veaux sont triées selon leur stade de lactation en quatre lots (un cinquième lot de douze vaches étant dirigé vers l’ancienne salle de tétée). Lot après lot, elles entrent depuis leur aire paillée de 64 places dans la salle de tétée et vont seules s'installer dans la logette à côté de la case de leur veau. Deux rangées de 16 cases et deux rangées de 12 cases s'alignent sur toute la longueur de l’aire paillée des vaches. Les veaux sont logés par deux, et chacun accède à deux vaches. Des abreuvoirs pipettes et des plaques en contreplaqué sur le bas des cases des veaux côté couloir d’alimentation ont complété l’équipement.
La tétée seule en 1 h 15 de travail
« Rentrer les vaches pour la tétée, leur distribuer leur ration et pailler les veaux représente 2 h 15 à 2 h 30 de travail. La tétée seule demande 1 h 15 de travail pour une personne », estime Emmanuel Jarry. Depuis dix ans, il n’y a pas de tétée le dimanche soir.
Les veaux sont paillés deux fois par jour depuis la passerelle. « On roule les bottes rondes pour les y stocker, et pour les bottes carrées il y a un palan. » Les cases des veaux se curent avec la pelle arrière du tracteur.
« Les veaux sont pesés durant les six dernières semaines de leur engraissement pour planifier leurs ventes », remarque Ludivine Martial, technicienne de la coopérative La Périgourdine.
Des génisses pleines pour vêler à 30 mois sont achetées pour le renouvellement. La reproduction est assurée par des taureaux de monte naturelle.
Les vaches pâturent du 15 avril au 15 décembre à peu près, sur 80 hectares qui sont situés au plus loin à 2 km du bâtiment. La ration des limousines l’hiver est composée de 10 kg d’enrubannage avec 2,5 kg de maïs grain humide et du foin à volonté. Celles qui sont en pleine lactation reçoivent selon la qualité des fourrages de l’année 1 kg par jour d’un aliment complémentaire azoté acheté.
Les vaches de réforme sont engraissées pour la filière Label rouge avec du foin, les céréales de l’exploitation (seigle hybride et triticale) et un aliment complémentaire azoté acheté. « En moyenne, elles donnent 400 à 410 kg C. Nous ne cherchons pas de gros gabarit, mais la qualité bouchère des veaux par la précocité. »