Aller au contenu principal

Le sucre de betterave bio français connait des débuts prometteurs

Que ce soit chez Tereos ou Cristal Union, le marché du sucre bio confirme son potentiel, avec des surfaces qui progressent fortement après un lancement de production de sucre certifié bio en 2019. Les deux coopératives s'attaquent désormais au marché du sucre français bio en sachet en magasins.

Betterave en agriculture biologique
Les coopératives Tereos et Cristal Union visent un doublement annuel des surfaces de betteraves bio dans les années à venir pour répondre à la demande
© G. Omnès

Le marché du bio est en pleine croissance en France, et suscite les convoitises des producteurs de sucre. Les deux coopératives françaises, Tereos et Cristal Union, annoncent des surfaces de betteraves bio en hausse en 2020 et comptent bien rester sur cette lancée.

Source de satisfaction pour Tereos, la campagne 2019-2020 "a démontré qu'il était possible de produire du sucre bio avec des outils existants, en séparant bien la production bio et traditionnelle", avec une qualité de produit totalement satisfaisante. Plusieurs jours ont ainsi été consacrés à la production de sucre bio sur son site d'Attin, dans le Pas-de-Calais.

500 hectares chez Tereos, 1000 hectares chez Cristal Union... mais ce n'est qu'un début

Pour les deux coopératives, l'objectif est d'accroître les surfaces de cette niche encore très confidentielle. Chez Tereos, les surfaces sont passées de 200 hectares pour la récolte 2019 à 500 hectares cette année, le nombre d'agriculteurs ayant lui aussi doublé pour atteindre la soixantaine. Chez Cristal Union, 1000 hectares de betteraves sont conduits en bio pour la récolte 2020. "Nous espérons continuer à doubler ces surfaces année après année", a affirmé Olivier de Bohan, président du groupe Cristal Union, le 23 juin. Le groupe coopératif revendique 3 000 tonnes de sucre bio commercialisé, tandis que Tereos se retranche derrière la confidentialité concernant les volumes. Les deux structures affichent toutefois leur volontarisme sur la montée en puissance de ce créneau.

Au-delà des surfaces, les coopératives entendent déployer la gamme. Toutes deux vont attaquer le créneau de la vente au détail. Cristal Union va lancer dans les prochains jours son sucre bio Daddy en magasin. Pour Cristal Union, l'assaut des grandes surfaces se fera avec les betteraves de la récolte à venir, avec un packaging mettant l'accent sur le "local". La production d'alcool bio est elle aussi dans le viseur. "En plus du sucre bio, il y aura une production d'alcool bio sur le site d'Arcis-sur-Aube pour répondre à une attente commerciale forte", explique Olivier de Bohan.

La délicate question du désherbage et du recours à la main d'oeuvre

Il faudra toutefois convaincre les agriculteurs de se lancer. Pour cette culture très sensible à l'enherbement, les résultats sont très dépendants de la maîtrise des mauvaises herbes. Le recours aux faux-semis et aux passages multiples d'outils de travail du sol sont souvent insuffisants. Selon les données collectées par Patrice Kerckove, du service agronomique de Tereos, l'utilisation de main d'oeuvre manuelle fait gagner en moyenne 30 tonnes à l'hectare. "L'objectif est de travailler au maximum avec le désherbage mécanique, et de compléter avec du désherbage manuel, en ne dépassant pas 100 ou 150 heures par hectares", explique l'ingénieur.

L'autre défi sera celui des pucerons et de la jaunisse, qui sera probablement relevé dans les années à venir grâce à la génétique variétale. Mais compte tenu de l'intensité et de la précocité des attaques en 2020, "on ne constate pas de grandes différences entre le bio et le conventionnel cette année", rapporte Olivier de Bohan, président de Cristal Union.

La rémunération sera l'une des clés. Tereos a fait le choix d'une formule incitative, avec une prix fixe de 80 euros la tonne et d'une prime de 200 euros à l'hectare, auxquels peut s'ajouter une prime additionnelle de valorisation selon les prix du sucre bio. Pour l'heure, l'engagement des producteurs est annuel, pour une surface minimale de 2 hectares.

Les plus lus

Parcelle de colza mi-octobre, stade 4 feuilles, dans l'Eure
Fertilisation azotée du colza : dans quel cas peut-on apporter 30 unités d’azote minéral en végétation à l’automne en 2025 ?

Le 7e programme national d’actions nitrates donne la possibilité d’apporter 30 unités d'azote minéral sur…

<em class="placeholder">Ecran d&#039;ordinateur montrant un registre phytosanitaire. </em>
Registre phytosanitaire numérique : quelles garanties de sécurité pour les données de l’agriculteur à partir de 2026 ?

Au 1er janvier 2026, l’enregistrement des traitements phytosanitaires devra obligatoirement se faire par voie numérique.…

<em class="placeholder">Moisson de blé tendre dans le nord de l&#039;Eure-et-Loir (Marchezais).</em>
Moisson 2025 : des blés tendres avec de bons rendements et un taux de protéines dans la norme

La récolte 2025 du blé tendre se termine. Les volumes collectés remontent fortement par rapport à 2024 sans pour autant…

<em class="placeholder">Pulvérisateur sur parcelle nue avant la levée de la culture</em>
Colza : comment réduire la pression des graminées adventices ?
Lors d’un webinaire organisé par Terres Inovia sur la gestion des graminées (vulpin et ray-grass) en colza, les experts de l’…
<em class="placeholder">Champ de betteraves sucrières. </em>
Betterave sucrière : un potentiel de rendement 2025 qui reste élevé à l’échelle nationale

Après l’alerte à la jaunisse lancée mi-juillet dans plusieurs régions betteravières par la Confédération générale des…

Parcelle en jachère.
Jachères et PAC : qu'implique le maintien de jachères dans l'assolement 2025-2026 ?

La jachère n’est plus obligatoire dans le cadre de la PAC. Néanmoins certains agriculteurs peuvent décider de laisser des…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures