La DNC poursuit sa progression dans les Pyrénées-Orientales
La dermatose nodulaire contagieuse a pris pied dans les Pyrénées-Orientales après avoir été découverte non loin de là, dans le nord de l’Espagne, en Catalogne.
La dermatose nodulaire contagieuse a pris pied dans les Pyrénées-Orientales après avoir été découverte non loin de là, dans le nord de l’Espagne, en Catalogne.
S’il est une question qui taraude le monde de l’élevage des Pyrénées-Orientales, c’est bien comment des troupeaux en estive ont pu contracter la dermatose nodulaire contagieuse découverte début octobre au pied du massif du Canigó. En deux semaines, ce sont huit cas, sur des troupeaux allaitants, principalement des races rustiques, Aubrac et Gasconne des Pyrénées, qui ont été officiellement détectés, provenant d’une même zone de quelques kilomètres carrés.
Huit troupeaux ont été ou sont encore en cours d’abattage en cette fin octobre et, malheureusement, d’autres analyses étaient encore en cours pour des cas suspects. L’heure est à la course contre la montre pour tenter de contenir la maladie dans sa zone d’éruption. Lundi 27 octobre, 8 cas étaient donc confirmés dans le département et la vaccination inégalement avancée. Elle approchait les 100 % dans la première zone concernée par les mesures de vigilance, dans le sud du département mais pour l’ensemble des Pyrénées-Orientales, elle n’était que de 41 %.
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Avec la crainte qu’elle atteigne maintenant les hauts cantons, Cerdagne et Capcir qui concentrent les deux tiers du troupeau des Pyrénées-Orientales. Les derniers cas ne sont qu’à quelques kilomètres et cela mettrait la DNC aux portes de l’Ariège et sa centaine de milliers de bovins. Reste maintenant à essayer de comprendre l’origine de la contamination, même si l’on sait que la souche est la même que celle qui circule dans l’est de la France et en Italie.
Pour les éleveurs, il faut regarder du côté du tourisme. Le premier veau malade a été découvert à Los Masos de Valmanya dans une estive à environ 1 000 mètres d’altitude. Estive située à une centaine de mètres d’un important parking, départ d’une des principales voies d’accès au Canigó qui attire des dizaines de milliers de randonneurs chaque année.
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Les races rustiques touchées dans les Pyrénées-Orientales remettent sur la table les débats du début de l’été sur l’abattage total. La Confédération paysanne et les syndicats locaux d’éleveurs ont tenté d’obtenir, sans succès, la fin de l’abattage total. A également été demandée la possibilité de conduire les animaux à l’abattoir pour que la viande puisse être commercialisée au lieu qu’elle prenne le chemin de l’équarrissage, sans succès également.
Président de la race Gasconne et du collectif des races locales de massif, Christian Asna insiste encore sur la nécessité de changement de méthode. « Au-delà de la perte pour l’éleveur, qui reste traumatisante, il faut bien considérer que dans les races à grands effectifs on peut reconstituer un troupeau de niveau peu ou prou équivalent » plaide-t-il. « Ce qui n’est pas le cas pour nos petites races pour lesquelles la perte de patrimoine génétique est irremplaçable… » Et l’éleveur de plaider également pour une vaccination collective et volontaire plus large, « pour ne plus courir après la maladie. »