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Italie : les surfaces bio doublent alors que la consommation est à la peine

Les surfaces bio continuent de progresser en Italie. En parallèle, la consommation se contracte, victime de l’inflation, de la préférence au local, de l’abondance des labels. Les Italiens dans leur programme de promotion européen Made in Nature veulent y remédier par « une bio identité forte ».

Les Italiens sont engagés dans le programme de promotion Made in Nature. Ils mettent en débat le bio, ses freins et les points sur lesquels communiquer. Photo : extrait de l'affiche de campagne de Made in Nature.
© Made in Nature

Inquiets de la crise de la consommation bio en Italie, alors que les surfaces en bio sont en pleine progression, les Italiens sont engagés dans le programme de promotion Made in Nature. Ils mettent en débat le bio, ses freins et les points sur lesquels communiquer. 

Le projet Made In Nature. Le programme de promotion “Made in Nature : Découvrez les valeurs du bio européen” est financé par l’UE et par le CSO Italy (2,2 M€ pour la période triennale 2022-2025 : 1er février 2022 au 31 janvier 2025) et vise à renforcer auprès des consommateurs et des opérateurs les connaissances sur la qualité et la valeur de l’agriculture biologique et pousser les dynamiques de production et de consommation. Le programme vise les marchés italiens, allemands, français et danois. Les entreprises italiennes participantes au projet sont : Brio, Orogel Fresco, Canova, Conserve Italia, Ceradini Group, Veritas Bio frutta.

 

Croissance exponentielle des surfaces bio en Italie

En 2022, les surfaces en bio en Italie (toutes cultures) ont dépassé les 2,3 millions d'hectares, avec une croissance de 7,5 %, soit « presque le double du taux de croissance enregistré en 2021 ! ». Et toujours selon les chiffres relayés par Tomas Bosi, expert en productions au CSO Italy, depuis 2010, la superficie des cultures bio a plus que doublé (+111 %, soit plus de 1,2 million d'hectares supplémentaires), représentant aujourd'hui près de 19 % de la superficie agricole totale répertoriée par l'Istat (Statistiques italiennes).

Cette croissance de l’offre agricole bio, tant en Italie que dans d’autres pays européens, a été encouragée notamment par les objectifs européens fixés par la Stratégie Farm to Fork (25 % de la SAU en bio d’ici 2030) et l’intérêt grandissant des consommateurs pour une alimentation saine et durable.

 

En Italie, contraction des volumes achetés et hausse des prix des fruits bio

Sauf que, inflation oblige, la consommation de produits bio est en crise dans la plupart des pays européens. En Italie, selon le rapport de CSO Italy sur la consommation en 2022, le bio subit les effets de la situation actuelle, avec un total de 310 000 tonnes achetées, soit 5,7 % du total des fruits et légumes. 

Les fruits sont la composante la plus importante du bio, mais c'est aussi celle qui a le plus souffert de la crise au cours de l'année considérée, avec une baisse de 9 % des volumes, passant de 301 000 tonnes à 273 000 tonnes. Cette baisse s'accompagne d'une augmentation du prix moyen de 3 % (2,14 euros/kg). 

En ce qui concerne les légumes, en revanche, le prix moyen est en baisse pour la troisième année consécutive, avec un prix moyen de 2,85 euros/kg en 2022.

Aujourd'hui, environ 30 % des personnes en Italie achètent des produits bio : « un public déjà considérable, mais qui pourrait encore être élargi », selon les parties prenantes au projet Made in Nature qui mise sur la traçabilité, la durabilité, la biodiversité. 

 

En Europe, l’inflation et l’abondance de labels pénalisent le bio

Lors de la conférence de presse “L'horticulture biologique européenne entre en jeu” organisée fin octobre par le CSO Italy dans le cadre de Made in Nature, les intervenants sont aussi revenus sur la crise du bio sur d’autres pays européens visés par le programme. Des pays qui, bien que disposant de marchés plus établis, font face à des difficultés similaires à celles de l'Italie. 

« En France et en Allemagne également, on observe une contraction de la consommation, due à la fois aux coûts de l'énergie et à l'inflation, a souligné Luca Zocca, directeur marketing de Brio. Au Danemark, cette contraction de la consommation est liée à la crainte des consommateurs de dépenser. En outre, dans tous les pays, il y a une réduction de l'assortiment proposé en magasin, limitant considérablement le choix du consommateur, qui préfère donc le produit local. »

Autre frein évoqué : « l'abondance d'étiquettes et de labels » qui « crée de la confusion chez le consommateur moyen ». « Il est donc nécessaire de reprendre le fil de la communication et d'expliquer clairement ce qui se cache derrière un produit bio. Tout passe également nécessairement par une activité d'information et de promotion précise auprès des citoyens », affirme Vincenzo Finelli, directeur général d'Orogel Fresco.

 

Que faire pour remédier à cette contraction de la consommation bio ?

Informer correctement le consommateur, affirme les acteurs du projet Made in Nature. Ils mettent en avant des outils tels que « une bio identité forte » et les avantages d’une culture bio : respect de la saisonnalité et du territoire, qualités nutritionnelles en termes de « quantité d'antioxydants et de vitamines ».

Et côté transparence et traçabilité : « En plus des indications qualitatives, l'étiquette doit porter le logo communautaire du bio et le code de l'organisme de contrôle qui permet de remonter jusqu'au producteur, jusqu'à l'exploitation agricole d'origine. Ce qui peut aider à distinguer le bio en magasin, c'est précisément la recherche de ces paramètres », souligne par ailleurs Paolo Pari, directeur marketing de Canova

Lire aussi : Marché bio : quelles pistes pour sortir de la crise ? [Bio’N Days 2023]

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