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Bien-être animal : arrêtons de courir derrière l’Europe

Retour sur les objectifs du plan national sur le bien-être animal 2016-2020 avec Frédric Laloy du Bureau de la protection animale intervenu lors des dernières Journées GTV à Reims.

© F.Mechekour

« Le bien-être des animaux  fait l’objet d’une politique d’envergure au niveau européen. La France n’ira pas au-delà : il n’y aura pas d’inflation de normes », a garanti  Frédric Laloy, référent national des animaux de rente (1) lors des journées GTV en mai dernier. Face à l’attente sociétale en matière de bien-être animal, le ministère a mis en place en 2016, un plan comportant 20 actions prioritaires dont plusieurs impactent les animaux d’élevage. « La stratégie de ce plan 2016-2020 repose sur une responsabilisation des professionnels. Elle a été élaborée en co-construction avec les producteurs, les vétérinaires, les scientifiques et les organisations de protection animale, réunis au sein du Comité national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) », souligne-t-il.

Le plan comporte cinq objectifs :

1-Renforcer les connaissances : cela s’est traduit notamment par la mise en place d’un centre national de référence lancé au SIA, et piloté par l’Inra (action 1). Sa création a bénéficié d’un financement de l’Etat de 150 000€. Il a pour missions de partager et diffuser les innovations, d’assurer l’appui scientifique et technique, et d’animer un centre dédié à la formation.

2- Faire des professionnels les premiers acteurs du bien-être, aussi bien les éleveurs que tous les intervenants en élevage, notamment les vétérinaires : sont privilégiées les actions de formation et sensibilisation, et l’accompagnement sur la base de guides de bonnes pratiques. A noter la reconnaissance officielle de la légitimité des vétérinaires à intervenir dans les cas de maltraitance via leur mandatement par l’Etat  (action 6): les modalités pratiques de leur intervention restent à définir courant 2017 .

3- Poursuivre l’évolution des pratiques, en cohérence avec aspects techniques sanitaires environnementaux et économiques : des aides à l’investissement pilotées par les régions sont proposées dans le cadre du PCAE avec des obligations réglementaires en matière de bien-être à respecter (action 7). L’action 8 vise à donner aux éleveurs des outils techniques pour la prise en charge de la douleur.

4- Avancer sur le transport : « La  France est en infraction par rapport au Règlement européen. C’est nouveau, l’animal doit être apte dans des conditions précises : par exemple un bovin avec une boiterie sévère peut être transporté sous réserve d’être isolé. » Un groupe de travail sur « l’abattage d’urgence et l’aptitude au transport » précisera les non conformités au transport durant l’été 2017.

5- Prévenir et être réactif en cas de maltraitance animale : ceci grâce à une détection précoce et une prise en charge plus rapide des animaux en racourcissant les procédures de retrait, un sujet très sensible.

« Avec cette première stratégie, iI s’agit de placer le bien–être animal comme un facteur de durabilité de l’élevage », a conclu Frédric Laloy. L’idée est aussi « d’arrêter de courir derrière l’Europe dont la réglementation s’inspire d’expériences venues d’Europe du Nord. C’est d’être proactif au niveau européen pour que le guide de bonnes pratiques européen (et d’éventuelles nouvelles réglementations) se base sur notre système. »

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