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Betteraves : des variétés tolérantes à un herbicide pour combler les lacunes du désherbage conventionnel

La technologie innovante Conviso smart combine un nouvel herbicide avec des variétés de betteraves tolérantes au produit. Elle apporte une solution dans les parcelles où le désherbage est compliqué. Dans les autres cas, le désherbage chimique conventionnel n’a pas dit son dernier mot.

Désherbage de la betterave sucrière. Tracteur, pulvérisateur, rampe, dans une parcelle de betteraves sucrières. Application d'un désherbant. Utilisation de produits ...
L'herbicide Conviso one ne peut être utilisé que sur les variétés tolérantes Conviso smart.
© V. Marmuse

Une surface de 12 000 à 15 000 hectares de betteraves en 2024, après 3 200 hectares en 2023, et un objectif de 40 000 hectares en 2025, fixé par Bayer Cropscience : les variétés de betteraves de technologie Conviso smart sont appelées à se développer significativement. Ces betteraves ont été rendues tolérantes à l’herbicide Conviso one (thiencarbazone-méthyl + foramsulfuron) développé par Bayer. L’intérêt principal de cette technologie consiste à apporter une solution de désherbage aux agriculteurs pénalisés par une forte concurrence d’adventices ou de betteraves sauvages.

Les semenciers KWS et Vanderhave ont été les premiers à proposer des variétés avec cette technologie. En 2024, ils seront rejoints par Betaseed et Florimond Desprez. La France est autorisée à semer ces variétés inscrites au catalogue européen à condition qu’elles aient été testées par le réseau SAS/ITB. « Cette technologie Conviso smart vise prioritairement les parcelles difficiles à désherber et/ou infestées de betteraves sauvages dont la concurrence empêche de produire du rendement, voire la mise en culture de la betterave, précise William Huet, responsable agronomique chez Cristal union. Elle permet également de conquérir de nouveaux planteurs désireux de désherber de manière simplifiée des parcelles fortement infestées. »

Patienter jusqu’au stade 2 feuilles vraies du chénopode

La semence Conviso smart et l’herbicide Conviso one ne peuvent être utilisés qu’ensemble. « L’herbicide est appliqué en deux passages à la dose de 0,5 l/ha + huile. Pour éviter le contournement de résistance et assurer la durabilité de la technologie, il doit impérativement être associé à un autre partenaire chimique, à base de phenmédiphame et d’éthofumésate », prévient Mylène Striebel, chef de marché chez Bayer Cropscience.

Ces recommandations font l’objet d’une charte de durabilité conçue par la filière betterave-sucre et signée par l’agriculteur. « Celui-ci s’engage à suivre toutes les préconisations vis-à-vis de l’utilisation de l’herbicide Conviso one et à éliminer l’ensemble des betteraves montées du champ, explique William Huet. En contrepartie, notre service agronomique s’engage à accompagner ces agriculteurs pour que cette nouvelle pratique soit efficace et durable. » La technologie s’accompagne d’une stratégie de désherbage différente de l’approche traditionnelle. L’agriculteur doit patienter pour déclencher le premier traitement au stade 2 feuilles vraies du chénopode. Le renouvellement de l’herbicide s’effectue a minima dans les 10 jours qui suivent.

« Avec le système Conviso smart, l’agriculteur gagne du temps, manipule moins de bidons, réalise des économies de passage, assure Mylène Striebel. De plus, il diminue considérablement ses IFT herbicides, en moyenne de 3,5 avec un programme herbicide standard à 1,6 avec Conviso one, une solution intéressante pour les planteurs souhaitant s’engager dans la certification HVE. »

Le désherbage traditionnel tient toujours sa place

En France, le potentiel de rendement d’une variété Conviso smart est, en moyenne, de 4 à 8 tonnes par hectare moins élevé par rapport aux meilleures variétés classiques. Ce qui rend cette technologie coûteuse malgré l’économie du nombre de passage d’herbicide. Le service agronomique de Cristal union et les semenciers s’accordent à dire qu’un planteur qui désherbe correctement ses betteraves pour un coût maximum d’environ 220 euros par hecatre n’a pas d’intérêt économique à utiliser cette nouvelle technologie. Si la technologie Conviso smart permet de désherber de nombreuses dicotylédones, hormis la véronique, elle est en revanche interdite dans les parcelles où il y a présence de graminées résistantes aux herbicides inhibiteurs de l’ALS (cette recommandation est stipulée dans la charte de durabilité).

La technique représente une alternative au désherbage conventionnel qui conserve tout son intérêt dans les situations sans betteraves sauvages ou avec un bon contrôle des adventices. Toutefois, des matières actives très utilisées comme le phenmédiphame sont en cours de réexamen au niveau européen, faisant planer le risque d’une non-réautorisation. Les firmes phytosanitaires poursuivent par ailleurs l’homologation d’autres spécialités herbicides.

Du désherbage localisé possible avec Conviso one

Dans le cadre de ses expérimentations, Bayer Cropscience a testé le désherbage localisé avec l’herbicide Conviso one et réalisé deux binages. Les résultats sont satisfaisants et correspondent à ceux d’un désherbage avec le produit appliqué en plein. D’après le service agronomique de Cristal union, la localisation permet de n’utiliser que 40 % de la dose herbicide préconisée en plein, réduisant ainsi l’IFT à 0,81.

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