Aller au contenu principal

Betteraves : comment adapter le désherbage au temps sec ?

Pour l’heure, la croissance des betteraves n’est pas menacée par la séquence de sec, mais celle-ci impose de faire preuve de technicité au désherbage face à la moindre efficacité des produits racinaires.

Le temps sec ne pénalise pour l'instant que les plantes menacées de fourchage, mais il impose de privilégier le désherbage à base de produits de contact ou le désherbage mécanique.
© V. Marmuse

L’état d’alerte qui monte pour certaines cultures confrontées au temps sec n’est pas encore d’actualité pour la betterave. « Pour l’heure, les inquiétudes pour la croissance des betteraves se limitent au secteur Beauce/Gâtinais, explique Fabienne Maupas, directrice du Département technique et scientifique de l’ITB. Dans les sols argileux de cette région, la préparation du sol a parfois été moyenne. Avec la formation de fentes de retrait, il y a un risque que la racine tape sur le fond ainsi formé en donnant lieu à du fourchage. Je suis encore raisonnablement optimiste pour les autres secteurs. »

En revanche, la stratégie de désherbage doit tenir compte de ce contexte. « Nous ne sommes pas en conditions limitantes pour la croissance, car à ce stade la betterave a besoin de chaleur et d’ensoleillement, confirme Maxime Allard, responsable régional ITB Champagne-Yonne. La grosse problématique est celle du désherbage, avec des produits racinaires qui ont du mal à faire effet. »

Dans une note du 26 avril, l’ITB préconise « d’augmenter les produits de contact contenant du phenmédiphane de 0,2 l/ha, par exemple du Fasnet SC 1l/ha ou Betanal Tandem 0,8 l/ha ». Puis, « dès le T2, compléter avec des produits efficaces dans ces conditions (Safari de 15 à 20 g/ha Safari Duo Active de 105 à 140 g/ha et/ou Centium 36CS à 0,035 l/ha, sur la flore adaptée) ».

Pour Maxime Allard, il faut dans tous les cas « adapter sa stratégie aux conditions actuelles et intervenir avant la couverture du sol. On peut par exemple utiliser le désherbage mécanique pour limiter le salissement sur l’inter-rang ». La vigilance est particulièrement de mise dans certaines zones de Champagne où le peuplement est hétérogène, suite à des levées difficiles. Les trous qui se forment laissent en effet la place aux mauvaises herbes.

Même constat pour Alexandre Métais, responsable régional Normandie/Val-d’Oise : « Nous sommes confrontés à des difficultés pour maîtriser les adventices, avec des adaptations du désherbage depuis 15 jours », constate le spécialiste. Dans ce secteur, le recours à Safari et à Centium, ainsi que le désherbage mécanique font partie de la panoplie de solutions. L’intervention mécanique est notamment à privilégier au-delà du stade 2 feuilles des adventices.

Si la croissance n’est pas encore pénalisée, le retour des pluies est souhaitable « avant la fin du mois » selon Fabienne Maupas. « À partir de la couverture, s’il n’y a toujours pas d’eau, la situation deviendrait problématique », confirme Alexandre Métais.

Les plus lus

<em class="placeholder">Méthaniseur en injection de la coopérative EMC2 à Landres (54).</em>
Méthanisation agricole : des conditions tarifaires qui pourraient booster les projets

La politique de transition énergétique française ouvre de bonnes perspectives pour la production de biométhane. Mais échaudés…

<em class="placeholder">Georges Laigle, producteur de pommes de terre à Bihucourt (Pas-de-Calais),   
&quot;</em>
Mildiou de la pomme de terre : « Je profite de l’arsenal de produits à disposition pour alterner les solutions sur mes parcelles dans le Pas-de-Calais »

Producteur à Bihucourt (Pas-de-Calais), Georges Laigle utilise une dizaine de produits différents contre le mildiou sur…

<em class="placeholder">Agriculteur déchargeant un sac d&#039;engrais dans son épandeur à engrais.</em>
L’Europe valide la taxation des engrais russes jusqu'à 430 €/t en 2028

Ce 22 mai 2025, le Parlement européen a approuvé l’augmentation progressive, à partir du 1er juillet 2025, des taxes…

<em class="placeholder">Parcelle de blé tendre dans le nord de la France.</em>
Sécheresse dans la moitié Nord : les cultures d'hiver ont besoin de pluies pour atteindre des rendements « dans la moyenne »

Peu de maladies, des cultures d’hiver globalement belles, les récoltes s’annoncent dans la moyenne. Peut-être le temps…

<em class="placeholder">Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, dans son champ de blé au printemps 2025.</em>
« La négociation de ma reprise de terres s’est faite en bonne intelligence avec le cédant »

Antoine Prévost, exploitant agricole à Foucherolles, a saisi l’opportunité de reprendre 35 hectares de terres en plus de son…

<em class="placeholder">Visite d&#039;un essais colza organisé par la coopérative Vivescia.</em>
Colza : « Nous recherchons dans le Grand-Est des variétés calmes à l’automne pour les semis de début août, et des variétés très dynamiques pour les semis plus tardifs »
Étienne Mignot est expert innovation agronomique au sein du groupe coopératif Vivescia. Il explique quelles sont les gammes de…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures