Assemblée générale de la Cnaoc : quelles réponses aux questions des viticulteurs ?
Pour son assemblée générale, la Cnaoc a invité tous les viticulteurs de France à co-construire le programme en posant leurs questions en amont, et à suivre les interventions. Voici ce que nous en avons retenu.
Pour son assemblée générale, la Cnaoc a invité tous les viticulteurs de France à co-construire le programme en posant leurs questions en amont, et à suivre les interventions. Voici ce que nous en avons retenu.
Ce mardi 25 novembre, pour l’assemblée générale de la Cnaoc, de nombreux interlocuteurs se sont donc succédé au micro. Plusieurs thématiques étaient au programme : la reconquête du consommateur, la résilience économique de la filière, la simplification et la stabilité réglementaire, ainsi que l’AOC de demain. Voici les points saillants qui en sont ressortis.
Tout d’abord, le commissaire à l’agriculture Christophe Hansen a abordé l’ouverture de nouveaux marchés export. Interpelé sur le fait que les programmes sont inaccessibles aux petits vignerons, il les a exhortés à candidater aux voyages des missions économiques à l’étranger. « Les viticulteurs qui nous ont accompagnés au Brésil ont tous décroché des contrats intéressants, a-t-il rapporté. L’appel à candidatures pour la Thaïlande sera bientôt ouvert, je vous invite à vous y inscrire ! »
Bientôt une campagne marketing unique pour tous les vins de France
De son côté, Bernard Farges, président du Cniv, est intervenu sur le marketing. Il a dévoilé la création d’une campagne de communication unique, mise au point par les services marketing des différentes interprofessions avec une agence, à destination des jeunes. « La campagne est sur la table, a-t-il indiqué. Elle a été présentée lors de l’AG du Cniv il y a quelques jours. Nous attendons encore les retours de certaines interprofessions. »
Pour sa part, Gérard Bertrand, viticulteur et négociant languedocien, était convié sur la thématique de la commercialisation. Il a tout d’abord encouragé les viticulteurs à résister à l’hygiénisme. « Il faut être agressif, ne rien lâcher sur nos principes, a-t-il plaidé. Il faut être fiers de nos racines et mener le combat. Notre destinée est entre nos mains. » Avant d’ajouter : « Il faut mettre beaucoup plus de moyens dans le monde pour communiquer, afin de gagner des parts de marché. Mettons 150 ou 200 millions d’euros par an pour la conquête des marchés, et les courbes s’inverseront. »
Il a également appelé les négociants à investir dans la R & D et à prévoir l’avenir ; les banques à aider au financement des stocks des vignerons.
Parler d'une voie commune en organisant des assises et réunions collégiales
Le négociant a par ailleurs invité la filière à se prendre en main. « Cet été, Jacques Gravegeal s’insurgeait sur les importations de vins espagnols, a-t-il décrit. Fin juillet, j’ai proposé qu’on organise une réunion avec les différentes enseignes de la GD, pour leur proposer une offre française sur le segment d’entrée de gamme. Mais je ne suis pas concerné et n’ai donc pas organisé le rendez-vous. Et personne d’autre ne l’a fait. » Un constat qui ricoche sur les propos du sénateur Henri Cabanel. Interrogé sur la mesure qu’il retiendrait de son rapport sur la viticulture, il a évoqué l’organisation d’assises de la viticulture. « Il doit y avoir une unanimité de toute la filière de l’amont à l’aval, en incluant la GD, afin de trouver une solution », a-t-il martelé. Reste à savoir qui en sera l’initiateur.
2026, année de la fusion entre la DAI, la déclaration des stocks et la DRM
La simplification administrative était également au programme, par le truchement de Thibaut Fiévet, sous-directeur fiscalité de la DGDDI. Ce dernier a annoncé la fusion de la DAI, de la déclaration des stocks et de la DRM pour 2026. Ainsi qu’une liaison entre Gamma et Ciel pour 2027, afin d’éviter les re-saisies pour les viticulteurs. L’amélioration des liens entre Vitiplantation et le CVI est également au programme tout comme un compte fiscal unique. « Mais ce n’est pas si facile » a-t-il concédé.
Les différentes couleurs de vin, pas toutes sur le même pied d'égalité
Krystel Lepresle, déléguée générale de Vin & Société, a dévoilé les résultats d’une étude sur les comportements des consommateurs. Une hiérarchie implicite façonne leurs comportements vis-à-vis du vin. Le rosé se situerait en bas de la pyramide : un vin « frais, léger, en adéquation avec la légèreté des plats d’été ». Ouvrir une bouteille de ce type de vin ne nécessiterait pas de connaissance particulière de la Dive bouteille, son image étant moins qualitative que celle des blancs et des rosés.
Les blancs arrivent à la seconde marche de la pyramide, avec des vins jugés « passe-partout » en termes d’association avec des plats ou de contexte, plus accessibles et moins exigeants que les rouges.
Les rouges figurent en haut de la pyramide. Pour les consommateurs, il s’agit de vins haut de gamme, associés à la gastronomie et nécessitant une bonne connaissance. Ce qui explique peut être pour partie le désamour actuel pour ce type de produit.