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Alexis Le Rossignol, humoriste France Inter inspiré du bon sens paysan

Auteur d’une chronique humoristique chaque semaine sur France Inter, Alexis Le Rossignol aime à parler du monde rural et nous explique pourquoi.

Alexis Le Rossignol, dans la campagne
Alexis Le Rossignol, humoriste, auteur d'une chronique sur France Inter
© Alexis Le Rossignol

Né dans les Deux-Sèvres et ayant grandi à Nueil-les-Aubiers, Alexis Le Rossignol est un humoriste connu pour ses chroniques sur France Inter dans l’émission La Bande originale présentée par Nagui, sa chaîne vidéo Youtube et ses spectacles. Le 17 novembre dans sa chronique intitulée Miaou, il évoque Réussir porc, revue qu’il feuilletait quand il était jeune, l’occasion pour Reussir.fr d’interviewer ce spécialiste de l’humour décalé qui aime parler du monde rural.
 

Est-ce vrai que vous lisiez les revues Réussir Porc quand vous étiez jeune ?

Alexis Le Rossignol : On les avait à la maison. Mon père les laissait trainer dans les toilettes. Quand tu es gamin et que tu vois les photos de gorets et de truies c’est toujours un peu rigolo. Je les emmenais à l’école et au collège pour les montrer à mes potes.


Votre père était dans la filière porcine, c’est ça ?

Oui il était chez Nucleus, une boîte de génétique porcine. Il collaborait parfois dans Porc Magazine ou Reussir Porc et aimait bien laisser trainer les revues où il était dedans.
 

Vous êtes né dans les Deux-Sèvres, quand on regarde vos sketchs on sent une sensibilité aux sujets agricoles et alimentaires…

C’est vrai, je suis dans un type d’humour basé sur l’observation du quotidien, les petites choses, les habitudes, le bon sens paysans, les offres spéciales dans les supermarchés… J’aime parler cuisine également. Ca m’a toujours interpelé.

Quand j’étais enfant j’accompagnais parfois mon père faire des inséminations artificielles

Quand j’étais enfant j’accompagnais parfois mon père faire des inséminations artificielles et trier des bêtes, j’adorais ça. J’ai fait des stages dans des fermes. Pendant les vacances avec mes potes, on vidait des poulaillers, j’ai aussi cueilli des melons…
 

Diriez-vous que vous faites de l’humour rural ?

Pas uniquement, mais effectivement, c’est un humour qui parle aux gens de Province. Quand j’évoque par exemple les repas du dimanche et les tours de jardin.


Votre sketch « Alexis Rossignol résout la crise agricole » où vous parlez des manifestations d’éleveurs de porc en Bretagne contre Leclerc et où vous proposez la mise en place d’un « soliscore » a dû recevoir un écho favorable dans la filière…

Oui dans cette chronique je rappelle aux gens que les agriculteurs qui polluent ne le font pas par plaisir et que les agriculteurs pointés pour maltraitance animale ne le font pas par plaisir. J’ai eu des discussions quand j’étais plus jeune avec mon père, dans lesquelles il m’expliquait avoir participé au remembrement voulu par De Gaulle.

Je crois et j'espère que tout agriculteur aime ses bêtes

Il fallait produire beaucoup, et l’agriculture intensive était le modèle à suivre, et il y avait une certaine fierté à embrasser cette agriculture moderne. Aujourd’hui il y a une pensée bobo qui n’est pas dans la réalité. Je crois et j’espère que tout agriculteur aime ses bêtes. Mais les gens ignorent que certains fonctionnements sont les mêmes depuis des dizaines d’année. On ne devient pas bio du jour au lendemain.


Sur France inter, vous vous adressez à un public plutôt urbain, vous leur véhiculez quel message ?

J’essaie de porter la voix des gens un peu caricaturés. Mais je ne suis pas pour autant pour l’élevage intensif, comme les méga-porcheries industrielles chinoises. Je suis en faveur du bien-être animal, mais je mange aussi de la viande.

Je dis qu’il faut du temps pour que les choses changent. Je crois qu’il faut faire attention à ne pas tomber dans une pensée trop binaire, avec d’un côté des gentils, et de l’autre des méchants.


Vous avez évoqué les méga-bassines vous qui êtes des Deux-Sèvres, un sujet délicat…

Oui c’est dans ma chronique « enfin, on parle des Deux-Sèvres » mais mon rôle est de trouver l’angle marrant. Je dis que nous sommes coincés entre la Vienne et la Vendée, c’est-à-dire entre le Puy du Fou et le Futuroscope mais que pour une fois on parle de nous… merci les méga-bassines !


Comprenez-vous que le monde agricole puisse être exaspéré par les propos de votre collègue Hugo Clément, qui a aussi une chronique sur France Inter ?

Je constate une chose : le milieu agricole préfère aussi parfois se trouver une tête de turc plutôt que de se remettre en question. Certes on peut toujours dit « c’est le petit bobo bien coiffé qui vient nous faire la leçon » mais il ne dit pas que des conneries. Il fait aussi avancer la cause animale. Il y a quand même des trucs scandaleux. Quand j’accompagnais mon père, on avait une pile pour faire avancer les cochons. Ce qui aujourd’hui est interdit ! J’ai aussi vu des castrations à vif. Je dis que quand on est dans le métier, parfois on ne se rend pas compte. Moi-même je me souviens que quand il me donnait la pile je leur mettais parfois des coups gratuits. Il faut que l’agriculture évolue.

Mais tout le monde doit se remettre en question : autant celui qui pointe du doigt publiquement l’agriculteur que l’agriculteur qui nie tout en bloc. Le terrain d’entente entre les deux n’est pas facile à trouver. Chacun doit mettre de l’eau dans son vin.

Mais on est allés sur un sujet de fond là, mon travail reste de faire de l’humour, pas de la politique !

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