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Agrivoltaïsme : un nouveau dispositif combine production d'énergie et irrigation dans la Somme

À Brouchy dans la Somme, la société TSE a installé une « canopée agrivoltaïque » sur une parcelle de 3 hectares de grandes cultures. Le dispositif est équipé d’un système d’irrigation automatique économe en eau.

Les dispositifs d’agrivoltaïsme se déploient sur le terrain. Dernier en date, le projet de la société TSE inauguré le 21 septembre à Brouchy dans la Somme. Des panneaux solaires s’inclinant automatiquement grâce à des trackers sont installés à 5 mètres de hauteur et couvrent une parcelle de 3 hectares, à la façon « d’une canopée agricole », comme le nomme TSE.

L’emprise au sol est très faible grâce à un système de câbles entre des poteaux distants de 27 mètres, qui permettent le passage des engins agricoles sans encombre. Originalité du dispositif de Brouchy : il est complété par 114 arroseurs (canons) permettant une irrigation optimisée avec un pilotage automatisé et un arrosage selon les besoins de la culture mesurés via des sondes et capteurs.

Grâce à l’ombre apportée aux panneaux sur la culture, l’économie d’eau en irrigation sera de 20 à 30 % en volume par rapport à un champ classique. TSE estime l’économie de coût à 380 euros par hectare et par an, par rapport à l’utilisation d’un enrouleur. Quant aux panneaux eux-mêmes, ils fournissent une électricité pour une puissance de 2,9 MWc, l’équivalent d’une consommation de 1 650 habitants. Cette électricité est revendue en l’occurrence par TSE à un industriel local pour ses propres besoins énergétiques, bioMérieux.

Une réponse possible aux stress hydriques et thermiques

Situés sur l’exploitation de Benoît Bougler (450 hectares de grandes cultures et maraîchage), les 3 hectares comportaient du maïs fourrage en cette première année de fonctionnement. Le dispositif qui se veut avant tout expérimental, n’a rien coûté à l’agriculteur. Pour l’emplacement, celui-ci reçoit 4 500 euros de loyer (selon le journal télévisé TF1) par an. Benoît Bougler voit en l’agrivoltaïsme une solution face au changement climatique. « Une des réponses possibles aux perturbations environnementales qui se manifestent par des stress thermiques et hydriques sur mes cultures. Ces dernières années, elles ont souffert de fortes amplitudes thermiques et surtout de longues périodes sans eau impactant la croissance végétale et les rendements », souligne-t-il. Le producteur a déjà des panneaux photovoltaïques sur ses bâtiments depuis 2009.

L’installation fait l’objet d’expérimentations sur neuf ans pour étudier l’effet de la canopée agricole, avec une parcelle témoin de 2 hectares à côté sans agrivoltaïsme. Le maïs était au stade remplissage des grains sur les 3 hectares avec panneaux, et un peu plus en avance (stage grain laiteux) sur la parcelle témoin.

D’autres cultures seront testées les années suivantes : blé, pommes de terre, orges, haricot, pois protéagineux, etc., avec un suivi agronomique (dates des stades, bioagresseurs, rendements, qualité…) et agro-climatique. L’inauguration du site s’est faite en présence de Kadri Simson, commissaire européenne à l’Énergie, qui « a vu de ses propres yeux, comment l’agriculture et la production d’énergie renouvelable peuvent aller de pair. »

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