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AgriJobbing : les petites missions ponctuelles contractualisées en toute sérénité

Embaucher pour des tâches agricoles de courte durée ? L’appréhension de la « paperasse » ou d’être en relation avec des interlocuteurs peu rodés à l’agriculture peuvent faire renoncer les employeurs potentiels. Xavier Bourgeois a eu l’idée de faciliter l’intérim agricole. A la manière du Cesu (chèque emploi service) pour les particuliers, il propose aux agriculteurs des contrats adaptés pour des missions ponctuelles, en simplifiant au maximum les démarches de l’embauche.

 

Avec AgriJobbing, Xavier Bourgeois propose une solution pour la gestion des collaborateurs occasionnels en agriculture.
© X. B.

A l’étude depuis près d’un an, la start-up AgriJobbing a vu véritablement le jour au mois de juin. Son concepteur, Xavier Bourgeois, a attendu la fin du confinement pour lancer le site agrijobbing.com qui propose l’établissement et la signature en ligne de contrats d’intérim adaptés au monde agricole. Le principe est simple annonce Terres et Territoires : « une première inscription sur le site au moins 48 heures avant la première journée de travail effective. L’employeur renseigne les informations le concernant, puis est rappelé par les services d’Agrijobbing pour préciser oralement le reste : nom et coordonnées de la personne embauchée, tâche à accomplir (chauffeur de tracteur, aides pour les récoltes, traite,…) … »

Xavier Bourgeois est responsable dans une station d’expérimentation de produits phytosanitaires, un secteur qui a besoin ponctuellement de main d’œuvre occasionnelle. A titre personnel, il lui arrive aussi de donner un "coup de main" chez un voisin agriculteur. Il connaît donc bien le monde agricole et a souvent observé les difficultés à embaucher du personnel pour des missions ponctuelles. Alors, l’idée lui est venue de créer ce site. Il nous en dit plus en répondant à quelques questions.

Réussir - Quels sont vos clients principaux et quels types de travaux sont majoritairement contractés ?

X.B. - « J’ai envie de faire quelque chose pour le monde agricole et je vise en premier lieu les agriculteurs qui souhaitent faire travailler quelqu’un sur leur exploitation. La mission la plus fréquemment demandée est celle de chauffeur d’engins, pour les moissons, la récolte des pommes de terre… Dans le secteur de l'élevage, il y a aussi beaucoup de demande pour des "aidants réguliers" qui viennent travailler sur une exploitation un jour par semaine par exemple. Les contrats que je propose ne concernent pas la main d’œuvre saisonnière, pour les récoltes de fruits à la main par exemple, qui travaille sur des contrats plus longs. Ils sont destinés à des missions ponctuelles, de quelques heures seulement éventuellement. Les employés sont "intérimaires" et peuvent tout à fait avoir un autre métier. »

Réussir - En quoi vos contrats sont-ils adaptés au monde agricole ?

X.B. - « Je travaille moi-même avec un prestataire en Intérim pour avoir des contrats aux normes et j’assure la communication pour le monde agricole que je connais bien. Les clients agriculteurs m’envoient simplement un mail ou un SMS. A partir de ces messages, je peux rédiger un contrat avec une description détaillée de la mission. Ca va très vite. Je sais ce qui est demandé et le client n’a pas besoin de m’expliquer de A à Z. C’est facile pour eux, pratique et rapide. »

Réussir - Quels sont les salaires pratiqués par vos clients pour la rémunération de leurs employés ?

X.B. - « Le salaire brut est pratiquement toujours le SMIC horaire, c’est-à-dire 10, 15 € de l’heure. Mon coefficient, qui inclut les charges sociales, est de 1, 75. Pour 8 h de travail effectué par l’employé, la facture pour l’employeur sera donc de 8 x 10,15 X 1,75. Soit un total de 142 € pour cet exemple. Et  ces sommes sont déductibles des impôts, ce qui peut donc dans bien des situations rendre le système très avantageux. »

Réussir - Pensez-vous pouvoir inciter à embaucher des collaborateurs occasionnels ?

X.B. - « Je propose une formule qui permet de sécuriser la pratique du "coup de main". Les contrats peuvent se signer très rapidement, éventuellement le jour de l’embauche, et se régler en ligne ou par SMS. Les démarches sont aussi simples pour l’agriculteur que celles du particulier avec le Cesu, le "chèque emploi service". Je veux que la chose soit aussi facile. Pour moi, toutes ces personnes qui travaillent dans le secteur agricole occasionnellement sont aussi de très bons ambassadeurs de notre secteur. Dans mes prochains projets, je compte développer un outil de mise en relation entre jobbers et agriculteurs : le "Tinder du tracteur". Affaire à suivre donc. »

Pour plus d'informations : AgriJobbing, Xavier Bourgeois, 07 52 23 53 30.

 

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