« On se prépare à des jours difficiles… »
Les signaux des marchés laitiers internationaux ne portent guère à l’optimisme pour les prochains mois. Décryptage de la situation française et européenne avec l’Idele.
Dans un webinaire de l’Institut de l’élevage (Idele), Gérard You, chef du service économie des filières, a dessiné des prévisions plutôt pessimistes pour la filière laitière dans les semaines et mois à venir. Les facteurs de déséquilibre du marché devraient s’intensifier.
En collecte, avant la pandémie, les livraisons de lait françaises étaient dans la moyenne des cinq dernières années, légèrement au-dessus (+ 1,2 %) au premier trimestre 2020. Une productivité avec un cheptel plutôt réduit (- 1,5 % de vaches laitières au 1er février 2020/février 2019) mais portée par un prix du lait incitatif.
Pas de freinage
de la collecte dans l’UE
« Les grands groupes laitiers et PME ont envoyé des signaux plutôt faibles, d’autres ont activé des incitations à la baisse par le prix, d’autres, notamment dans les zones de montagne où les AOP fromagères sont très présentes, ont adressé des signaux forts, voire très forts, avec des ODG (organismes de défense et gestion des AOP) qui ont acté des baisses importantes de fabrication », décrit l’expert : - 8 % pour les AOP du Jura, - 20 % dans les Alpes, - 30 % pour le saint-nectaire…