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Editorial Claude Raynaud, président de l’UDSEA Puy de Dôme
« Produire est la garantie de notre revenu »

© Auvergne Agricole

Depuis la nuit des temps, l’agriculture ne cesse d’évoluer et s’adapte pour répondre aux défis qui lui sont demandés. Partant d’une simple cueillette rudimentaire, les évolutions techniques et technologiques ont permis une augmentation de la production et une amélioration des conditions de travail des agriculteurs. Malgré cela, près d’un milliard d’êtres humains souffrent de malnutrition et les prévisions d’accroissement de la population mondiale des prochaines décennies rendent indispensables l’augmentation de la production agricole pour garantir notre indépendance alimentaire. Dans la société, l’agriculture doit aussi, en parallèle de la dimension économique, maintenir les équilibres environnementaux, sociaux et politiques.

Notre métier a un prix. L’agriculteur doit avoir un véritable statut de chef d’entreprise où l’acte de production est un acte économique voué à l’obtention d’un revenu, soit par l’approvisionnement de l’aval au travers des filières, soit par des circuits plus courts. Il ne peut se contenter d’être un aménageur de l’espace ou un protecteur de l’environnement. Ces fonctions, il les accomplit naturellement, car il sait que sans espace ou sans environnement équilibré il ne pourra plus produire et léguera un bien dégradé.

Les accords internationaux aboutissent à un marché mondial dont les cours sont basés sur les zones géographiques les plus productives, où le coût de la main d’œuvre est le plus faible et dans lesquelles intervient le jeu de la spéculation. Pour faire face à cette situation, l’Europe doit se doter d’une politique agricole ambitieuse compensant les handicaps naturels, structurels ou sociétaux pour que son agriculture reste une force économique et un facteur de stabilité.

Cette vision nécessite de mettre en œuvre des moyens pour atteindre ces objectifs. Les jeunes doivent être formés à l’installation, avoir un projet professionnel viable économiquement et socialement et un outil de production performant. La production doit être valorisée par la sécurisation des filières qu’elles soient courtes ou plus longues. L’organisation des producteurs est primordiale afin de contracter avec l’aval et d’adapter la production au marché.

La dispersion résout des cas particuliers, mais ne contribue pas au développement de l’ensemble du secteur concerné. L’agriculture génère de l’emploi, dans les exploitations mais également en amont et en aval. Pour maintenir ce dynamisme, la recherche et l’innovation sont nécessaires pour créer de la valeur ajoutée et maintenir un potentiel agricole fort.

L’agriculteur doit pouvoir exercer son métier en toute responsabilité et consacrer plus de temps à son travail qu’à satisfaire les contraintes administratives qui font de lui un éternel accusé. Les contraintes s’empilent les unes après les autres. Ce n’est plus tenable ! Il ne s’agit pas d’opposer l’environnement et l’agriculture, mais de travailler en intelligence avec des données réelles et non d’imposer une écologie de salon, issue de la réflexion bibliographique de grands penseurs.

La prise en compte de ces thèmes consolidera dans le temps l’économie des exploitations. D’autres sujets y contribueront : l’adaptation de la fiscalité, du social… tous doivent être traités avec le même objectif : faire de l’agriculture un secteur attrayant avec des femmes et des hommes fiers de prendre leur destin en main.

Retrouvez le dossier complet bilan syndical dans l'Auvergne Agricole du 29 novembre.

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