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Bovins et équins, une bonne complémentarité

Un colloque sur la mixité bovin-équin dans les troupeaux, organisé par la Chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine, s’est déroulé le 5 avril à la Souterraine. Les atouts de la cohabitation des deux espèces ont été largement démontrés notamment lors d’une visite d’élevage.

Plusieurs études sont en cours pour préciser les types de conduite d’élevage possibles.
Plusieurs études sont en cours pour préciser les types de conduite d’élevage possibles.
© G. Mathieu/CDA 19

Sur le million d’équidés présents en France, on dénombre seulement 60 000 chevaux de trait. Près d’un de leurs propriétaires sur deux a une activité mixte bovin/équin. Une association qui présente de nombreux avantages que la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine a choisi de mettre en avant lors d’un colloque sur la mixité des troupeaux. Le premier intérêt de la mixité est d’ordre sanitaire. Bovins et équins ne sont en effet pas sensibles aux mêmes parasites, les strongles, notamment, ne passent pas de l’un à l’autre. En revanche, l’excrétion des parasites puis la contamination des prairies ont lieu à la même époque, soit août-septembre puis septembre octobre. Faire pâturer les deux espèces ensemble au printemps et jusqu’à la fin de l’été est donc possible.

Un atout dans la gestion de l’herbe et du pâturage
La mixité du troupeau présente d’autres avantages en particulier pour la gestion du pâturage. En effet, les deux espèces ne pâturant pas les mêmes plantes, les associer permet de ramener le taux de refus global à environ 5 % (contre 10 % pour les bovins seuls et 20 % pour les équins seuls). La chambre d’agriculture de la Creuse s’est d’ailleurs livrée à un petit calcul sur cette question. Sur le Gaec du Chaudron qui a introduit des chevaux de trait bretons dans son troupeau bovin il y a une dizaine d’années, réduire de 5 % les refus sur 200 ha permettraient de gagner assez de quantité de matière sèche pour nourrir 11 UGB en plus. D’autre part, on constate que les troupeaux mixtes améliorent le couvert végétal. Les équins, consommateurs de graminées, hétérogénéisent le couvert tandis que les bovins contrôlent la flore dominante. La mixité facilite également le travail de l’éleveur : rajouter des équins dans un lot de bovins permet de conduire un pâturage tournant sur des parcelles plus grandes. En outre, les chevaux peuvent hiverner aisément sans frais supplémentaires. Enfin, moins de refus, c’est aussi moins voire plus du tout de broyage. Avec un coût de broyage d’environ 37 euros par hectare, c’est une économie non négligeable. Des simulations ont été réalisées pour évaluer les performances technico-économiques d’un système bovin-équin. Dans le contexte actuel de diminution de la main d’œuvre, d’augmentation des surfaces et des charges, la mixité semble intéressante. Les différentes simulations ont en effet montré des revenus confortés après l’introduction de chevaux dans le troupeau. Il faut toutefois faire attention à ne pas mettre en péril l’autonomie fourragère de l’exploitation.

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