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Laiterie Garmy
Affaire Garmy : état d’urgence pour les exploitations

La mise en redressement judiciaire de la société Garmy n’arrange pas la situation des producteurs obligés de vendre à perte leur lait et confrontés à de grandes difficultés de trésorerie.

Sabine Tholoniat et Denis Guérin dénoncent «une mauvaise gestion» de la part des dirigeants de la laiterie Garmy et «une responsabilité de l’actionnariat familial» dans ce déclin.
Sabine Tholoniat et Denis Guérin dénoncent «une mauvaise gestion» de la part des dirigeants de la laiterie Garmy et «une responsabilité de l’actionnariat familial» dans ce déclin.
© C.Rolle

C’est un véritable drame qui se joue en ce moment autour de la laiterie Garmy. Voilà plusieurs mois maintenant que les producteurs de lait subissent de plein fouet les erreurs de gestion accumulées depuis des années par cette laiterie familiale thiernoise.

 

Mauvaise gestion

Sans état d’âme, ses actionnaires et dirigeants décidaient il y a six mois de stopper nette la collecte auprès des producteurs de lait de chèvre et d’appliquer de manière unilatérale et sans préavis une diminution du prix d’achat du lait de vache de près de 20 %, afin de gérer la crise qui frappe leur entreprise. Depuis, la direction persiste à multiplier les décisions aléatoires en direction des producteurs, à commencer par le gel des paiements des collectes de lait durant 50 jours. Un comportement jugé inacceptable par l’association des producteurs de lait Garmy, «aujourd’hui nous en sommes à deux mois et demi de lait offert à la laiterie !» s’insurge Sabine Tholoniat, présidente de l’association. «Les trésoreries des exploitants sont plus que tendues, nous sommes tous très inquiets face à un avenir incertain» surenchérit le vice- président, Denis Guérin. Les producteurs dénoncent une mauvaise gestion et un manque d’anticipation de la part de la laiterie, «jamais nous n’avons pu négocier un quelconque prix avec les dirigeants. Tout a toujours été imposé, même lorsque nous avons créé l’association dans le cadre de la contractualisation laitière, aucune discussion n’était possible, explique Sabine Tholoniat. Résultat ? La situation est devenue intenable et on frise le dépôt de bilan des exploitations».

L’ échéance du 30 août

Le 22 juin dernier, la société Garmy a été mise en redressement judiciaire ; un jugement sera rendu le 30 août. Le temps est long pour les producteurs qui souhaitent qu’une solution soit trouvée rapidement et avant l’échéance de fin août. «Nous avons vraiment le sentiment que les dirigeants et les actionnaires de Garmy jouent la montre contre les producteurs et les salariés de la laiterie dont les salaires ont aussi été gelés.» Les producteurs ont le sentiment d’avoir perdu cinq mois de combat et de repartir aujourd’hui à zéro.

En avril dernier, avec le soutien de l’Udsea et de la Fdpl du Puy-de-Dôme, ils manifestaient leur mécontentement à Thiers et devant les locaux de la laiterie. Ils dénonçaient déjà l’attitude irresponsable de la laiterie Garmy dont les propositions se limitaient à réduire le nombre de producteurs collectés ! «Une aberration et un jeu dangereux qui auraient pour conséquence de tuer toute une filière locale qui représente pas moins de 55 actifs (salariés et associés d’exploitations)» met en garde Denis Guérin. «Les dirigeants de la laiterie veulent entraîner dans leur chute les producteurs. Ils nous ont condamnés comme ils ont condamné aussi leurs salariés en refusant d’évoluer, en laissant partir la valorisation du lait et en préférant se rendre dépendants des aléas du marché» indique Sabine Tholoniat.

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