Conseil régional
1.100.000 euros pour accompagner les éleveurs
La région soutiendra les agriculteurs auvergnats, victimes de la sécheresse, à hauteur d’un peu plus d’un millions d’euros. Reste à trouver la clé de répartition de cette enveloppe.
Troisième du genre, la conférence régionale agricole a été quasiment intégralement consacrée à la sécheresse printanière et à ses conséquences pour les éleveurs auvergnats. Rendements fourragers en baisse, pâturage précoce et difficultés de repousse sur certaines parcelles, la fin du printemps et le début de l’été ont été compliqués à gérer pour les agriculteurs. Et l’hiver risque d’être d’autant plus dur que les stocks de fourrages ont été difficiles à constituer de manière autonome. D’où le recours à des commandes de pailles massives, qui forcément vont grever un peu plus les trésoreries des exploitations. Dans ce contexte, la profession avait alerté les pouvoirs publics à plusieurs reprises et participé à deux réunions organisées par la région, l’une en juin, l’autre en août.
Pas de précipitation
Sur ce dossier, comme l’a rappelé le président du Conseil régional, René Souchon, la région « a voulu prendre le temps pour mettre en place une action juste et efficace (…) en fonction des ressources dont nous disposons qui ne sont pas celles de 2003 ». Mardi dernier, c’est finalement une enveloppe d’1,100 million d’euros que le président a proposé d’affecter au « dossier sécheresse». Plutôt hostile à une aide directe à l’affouragement et ayant essuyé le refus des banques face à une éventuelle prise en charge de coût du report d’annuités d’emprunt, la région a proposé que cette somme abonde le fonds de gestion des risques en agriculture.
Ce qui revient, selon Patrick Escure, président de la FNSEA Auvergne à octroyer « moins d’un euro par UGB ». Sans compter que « certains agriculteurs ont eu des pertes sur le fourrage et ne sont pas forcément éligibles au fonds de calamités donc de fait, ils seront exclus du dispositif », a précisé Jacques Chazalet,président de la Chambre d’agriculture d’Auvergne.
Les opérations collectives
Autant dire que cette clé de répartition paraît dérisoire pour la profession. « Entre un million d’euros et 20 millions d’euros, un juste équilibre aurait pu être trouvé », a estimé Patrick Escure. Sur le montant, René Souchon s’est voulu catégorique, « si on ne met qu’un million c’est qu’on ne peut pas plus(1) », en revanche, sur l’utilisation, le président s’est montré plutôt ouvert, invitant l’ensemble des acteurs (région, départements et profession notamment) à se réunir autour d’un groupe de travail « pour essayer de trouver la solution la plus juste et la plus équitable ». Pour la FNSEA Auvergne, il serait opportun d’accorder « un soutien aux opérations collectives d’où qu’elles viennent de manière à réguler le prix de la paille ». La profession ne lâche pas non plus sa proposition initiale : une aide à l’affourragement de l’ordre de 20 euros/tonnes. Un compromis devra donc être trouver « entre contraintes budgétaires et efficacité économique et sociale pour les éleveurs ».
1- A deux reprises, le président du Conseil régional a précisé que les 1.100.000 euros sont le fruit de redéploiement en priorité sur le budget agricole.
Un peu moins de la moitié de la paille est arrivée
En Auvergne, depuis le 8 août, 6 trains au départ des gares de Châtres (Aube) ou de Mourmelon (Marne) ont approvisionné les départements de Haute-Loire et du Cantal depuis les gares d'Arvant et de Brioude. L'acheminement de la paille par train va se poursuivre pour ces deux départements. D'autres trains sont également prévus dans les prochains jours pour les agriculteurs du Puy-de-Dôme et de l'Allier sur les sites respectifs d'Issoire (Puy-de-Dôme) et de Saint Loup (Allier).
La profession agricole a ainsi pu profiter de l'acheminement de 1.100 tonnes de paille en Haute-Loire et de 850 tonnes dans le Cantal.
De nouveaux trains sont attendus jusqu'au 24 octobre pour desservir les gares d’Arvant et Brioude. Parallèlement aux trains, les convois de paille sont nombreux à arriver par la route en Auvergne. Dans les quatre départements, les besoins en paille sont de l’ordre de 150.000 tonnes. Un peu moins de la moitié a été livrée à ce jour.