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À la rencontre de David Pabœuf et Pascal Neelz en Ille-et-Vilaine
S’installer en faisant du neuf avec du vieux

Avec l’appui de Huttepain Bretagne, un site de cinq bâtiments Louisiane construits en 1993 a fait peau neuve au moment de sa transmission à la génération montante.

En 1992 dans l’Ille-et-Vilaine, trois collègues techniciens du groupe Doux décident de créer Aviland, un site d’élevage de poulets grand export réalisé sur un modèle qui vingt-deux ans plus tard a attiré David Pabœuf, son nouveau propriétaire. Les cinq bâtiments Louisiane de 1 200 m2 (12 par 100) sont implantés sur un terrain de cinq hectares. Jusqu’en 2014, le site a été dirigé par Pascal Neelz, un des associés, assisté d’un salarié à plein-temps.

Convaincre une banque de miser sur un jeune

« D’origine urbaine, avec des racines agricoles par mes grands-parents, j’ai fait des études agricoles, résume le jeune entrepreneur, âgé de 27 ans. L’élevage m’intéresse en général mais c’est la volaille que je préfère. Quand j’ai su que Pascal voulait vendre, j’ai saisi l’opportunité. » Et pour cause. David habite à 3 km et il connaissait bien l’élevage pour y avoir travaillé un an en 2011. David était connu d’Huttepain Bretagne, l’organisation de production partenaire de Pascal Neelz depuis 2008. À quelques années de la retraite, ce dernier a préféré vendre plutôt que de rénover l’outil. Il avait le choix entre David et une entreprise d’accouvage dont il aurait été le chef d’élevage. À 56 ans, il a voulu « prendre du recul » et devenir salarié de son ex-salarié. « Je vais pouvoir faire un vrai temps plein de 35 heures, plaisante-il, avec un week-end libre par mois. » Pour lui et pour David, « c’est une transmission réussie ». Il restait encore à convaincre une banque, en l’occurrence Banque populaire de l’Ouest. Jeune et sans parent dans le métier, il est difficile de trouver une banque prête à s’impliquer, même si le risque est limité. « Nous examinons le projet global, notamment le partenaire de l’éleveur, souligne Gilles Beillon, directeur de l’agence BPO de Montgermont (35). Avec l’objectif de construire une relation durable. » L’accompagnement, le débouché et les aides de LDC ont lourdement pesé dans la balance. Le jeune homme n’a pas voulu s’engager dans une démarche DJA « longue et pas assez intéressante pour mon type de projet économique », souligne-t-il.

Redonner vie à une vieille structure

Au plan technique, l’élevage était resté tel quel, hormis l’installation des échangeurs de chaleur Lead Le Roy. Conçu pour produire du poulet export, le site ne pouvait plus continuer à élever des volailles selon les normes des années 90. D’autre part, Huttepain Bretagne souhaite travailler avec des élevages polyvalents, capables de s’adapter aux évolutions du marché. « Cette exploitation peut fournir nos outils de Bretagne et de Pays de la Loire en poulets de 1,8 kg ou lourds sexés, ou encore des dindes », précise Guénael Le Sourd, responsable d’Huttepain Bretagne. David a décidé de transformer les cinq bâtiments en ventilation dynamique avec extraction en pignon. Chaque bâtiment est équipé de trois lignes de mangeoires (deux auparavant) de quatre lignes de pipettes et d’une ligne centrale de radiants à gaz. Les rideaux de côté ont été remplacés par des panneaux pleins isolés dans lesquels s’insèrent les trappes d’admission d’air et les baies d’éclairage naturel (3 % de la surface au sol) obturables par l’extérieur. Tous les sols ont été bétonnés, ainsi que des plateformes et des couloirs de circulation entre bâtiments. « On arrive à presque 10 000 m2 de béton », précise David. Il vise le top pour le confort de vie de ses volailles et pour son confort de travail. Au total, l’investissement (achat et rénovation) atteint 175 euros du mètre carré d’élevage, dont 45 euros/m2 pour le béton et les aménagements extérieurs. L’aide directe de LDC Amont est de 163 000 euros, avec l’aide reprise de 10 euros/m2 et le Pack Premium qui encourage des investissements en lien avec les attentes sociétales. LDC finance 40 % du béton, des baies lumineuses, de l’aménagement paysager et du bardage du pignon. À cela s’ajoute une prime au tonnage de volaille pendant cinq ans. David a aussi obtenu 30 000 euros du PCAE. Depuis la mise en route, deux lots de 137 000 poulets de 1,8 kg ont été réalisés avec des résultats au niveau du premier tiers, "mais il reste encore des petits réglages à faire ».

« Viser le confort animal, pour avoir des performances au top »

Parcours

• 2009 Obtention du BTS productions animales, dominante laitière

• De 2010 à fin 2014, salarié (volailles de Janzé et lait, Aviland, paysagiste, station porcine)

• 2014 Aviland est à vendre

•Fin 2014 à fin 2015 Reprise et rénovation de l’exploitation avicole

Une ventilation pour Louisiane rénovés

Une dizaine de Louisiane rénovés sont équipés du programme de ventilation dynamique « mono latérale-pignon » spécialement conçu pour ces poulaillers longs et de petite largeur, explique Yannick Le Corre, directeur commercial de Tuffigo Rapidex. Six ventilateurs progressifs (EC 450) de 7 500 m3/h sont répartis sur un côté. Au démarrage, ils fonctionnent par couple tournant (meilleure répartition d’ambiance), de 40 % à 70 % de leur capacité, avec une entrée d’air par des trappes Kan’air coté opposé.. Au-delà du débit maxi de deux ventilateurs, les deux autres couples s’enclenchent selon les besoins. Le renouvellement minimal est calculé sur le taux de CO2 (4000 à 4500 ppm jusqu’à 10 jours) sur le même principe que l’hygrométrie relative. Afin d’obtenir un bon circuit d’air entrant, des déflecteurs vont être posés au-dessus des trappes pour couper l’angle avec la toiture.

Arrivé à 24 000 m3/h, le programme bascule en extraction longitudinale tout en gardant 50 % en latéral (12 000 m3/h). L’extraction au pignon est assurée par deux ventilateurs progressifs EC 910 (22 500 m3/h maxi) et par quatre turbines tout/rien (de 38 000 m3/h). L’air entre alors des deux côtés. Les deux EC 910 fonctionnent entre 50 et 100 % de leur capacité. Lorsqu’ils arrivent à 100 %, une turbine s’enclenche et ceux-ci reviennent à 50 %, et ainsi de suite avec les autres turbines. À 100 % de l’extraction (4 x 38 000 m3 plus 2 x 22 500 m3) la vitesse d’air calculée est de 1,2 à 1,4 m/sec. Un des Louisiane a été équipé de cinq échangeurs Le Roy progressifs à la place des EC 450, « pour comparer les deux schémas de ventilation » souligne David, qui peut mesurer les consommations d’énergie par bâtiment.

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