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Parasitisme : des composés naturels pour gérer les coccidies des volailles

Depuis 2021, la coopérative dromoise Valsoleil a généralisé l’utilisation d’une solution à base de plantes et d’huiles essentielles pour lutter contre les coccidioses en poulets bio et label rouge.

Le lot de poulets jaunes bio vaccinés a nécessité des traitements de l’eau de boisson pour cause d’entérite et de coccidiose. Le lot utilisant Forcix PY a eu une ...
Le lot de poulets jaunes bio vaccinés a nécessité des traitements de l’eau de boisson pour cause d’entérite et de coccidiose. Le lot utilisant Forcix PY a eu une croissance plus régulière, avec uniquement une acidification de l’eau de boisson.
© Valsoleil

« La coccidiose est le premier fléau parasitaire en aviculture, a rappelé Fabrice Laurent, de l’Inrae intervenant à la réunion technique organisée sur cette thématique par la firme service Idena. Sa maîtrise repose sur l’emploi de substances chimiques. Mais l’apparition de résistances à ces anticoccidiens et les attentes de la société pour des produits plus naturels amènent à vouloir réduire leur usage. » La vaccination, bien qu’efficace, a aussi des limites, du fait de son coût, de valences incomplètes et de performances amoindries. D’où la recherche d’alternatives mettant en jeu les substances naturelles produites par les plantes.

Fin 2018, la coopérative drômoise Valsoleil a mis en place des essais d’utilisation d’une solution à base de plantes pour la gestion des coccidies (Forcix PY d’Idena), dans deux bâtiments de 480 m2 dédiés à l’expérimentation en poulets bio. « Depuis leur construction en 2014, nous pratiquions la vaccination contre les coccidioses, donc sans anticoccidien dans l’aliment », explique Sylvain Vérité, détenteur de cet élevage avec sa compagne et responsable technique volailles de chair à Valsoleil.

Sylvain Vérité, Sylvain Vérité, responsable technique volailles de chair à Valsoleil. « Forcix PY permet de gérer la coccidiose sur le long terme sans dégradation des ...
 

Mais il y avait des passages d’entérites et il y eut une recrudescence d’Eimeria brunetti, une coccidie non couverte par le vaccin. « Nous avons testé des solutions botaniques du marché, mais sans succès. Mi-2018, nous avons donc décidé d’expérimenter la solution Forcix PY. » L’essai a démarré en décembre sur des poulets jaunes bio. « Les objectifs étaient de tester une alternative à la vaccination, de réduire les passages d’entérites et de limiter la prévalence de coccidies non couvertes par la vaccination, comme Eimeria brunetti » précise le technicien.

Extension progressive à toutes les volailles

Forcix PY a été comparé à un vaccin comprenant cinq souches atténuées de coccidies sur 4 800 poulets jaunes bio dans chaque lot. « Le lot vacciné a nécessité des traitements de l’eau de boisson pour cause d’entérite et de coccidiose, rapporte Sylvain Vérité. Le lot utilisant Forcix PY a eu une croissance plus régulière, avec uniquement une acidification de l’eau de boisson. » Au final, le lot supplémenté a réalisé un GMQ supérieur (+0,4 g/jour à 81 j), avec un indice de conversion (corrigé à poids constant) amélioré (-0,086) et un coût de traitement inférieur (190 € contre 240 € pour le vacciné).

Le second essai réalisé en inversant les bâtiments a confirmé les premiers résultats. « Au vu de ces données, la coopérative a choisi depuis fin 2019 de généraliser à l’ensemble du planning bio l’utilisation de Forcix PY LS (LS : version à large spectre), qui a aussi une activité sur Clostridium perfringens » indique Sylvain Vérité. Forcix PY LS a aussi été mis en place en poulet jaune labellisé. La vaccination a été arrêtée en bio, ainsi que les anticoccidiens en label rouge.

 

 
Parasitisme : des composés naturels pour gérer les coccidies des volailles
© DR

En poulettes bio, les effets d’une supplémentation de Forcix PY ayant été les mêmes (GMQ et IC améliorés par rapport aux lots vaccinés), celui-ci est aussi appliqué en poulettes bio et pour leur démarrage de ponte. Une réflexion est aussi en cours pour le poulet certifié. « Forcix PY permet de gérer la coccidiose sur le long terme sans dégrader les performances, assure Sylvain Vérité. Il n’y a pas plus d’entérites qu’avec un additif anticoccidien et cela pour un coût identique (5,40 €/t en label rouge). Son utilisation donne plus de souplesse à l’usine d’aliment et limite la problématique des contaminations croisées. » Le technicien souligne toutefois l’importance de bien gérer la présentation des aliments, notamment les moutures avant granulation, et d’avoir un traitement d’eau permanent et efficace avec ajout d’acidifiant.

"L'utilisation de la solution Forcix PY donne plus de souplesse à l’usine d’aliment et limite la problématique des contaminations croisées, pour des performances et un coût identiques qu’avec un additif anticoccidien "

Sylvain Vérité, responsable technique volailles de chair à Valsoleil

Le saviez-vous ?

Les producteurs de volailles de la coopérative drômoise Valsoleil disposent de 550 000 poules alternatives (plein air, label rouge et bio), ainsi que de 145 000 m² de volailles de chair (standards, bio, label rouge, certifiées). La coopérative détient deux usines d’aliment, bio à Chabeuil (Ucabio) et conventionnel à Crest (Ucab), ainsi qu’un centre de conditionnement d’œufs à Montéléger.

Soixante actifs botaniques testés à l’Inrae

L’Inrae développe des tests in vitro pour évaluer l’effet sur les coccidies d’extraits de plantes, huiles essentielles et substances aromatiques et comprendre à quels stades du cycle parasitaire ils agissent.

 

Idena proposait une solution botanique pour gérer les risques liés aux coccidies depuis 2003. À sa demande, l’Inrae a réalisé des essais depuis 2017 sur 60 actifs. « 25 ont une action sur au moins une des phases du cycle d’Eimeria tenella, l’invasion des cellules épithéliales, le développement ou la sporulation », rapporte Fabrice Laurent.

Fabrice Laurent de l'Inrae. « L’Index de sélectivité aide à sélectionner les actifs les plus prometteurs, qu’il convient ensuite d’évaluer in vivo, en prenant en ...
 

Suite à ces travaux, la firme service a élaboré une nouvelle version de sa solution Forcix PY, avec une présentation en poudre s’utilisant dans l’aliment durant toute la durée d’élevage et une autre liquide à ajouter dans l’eau pour une intervention rapide. Les essais d’Idena en station, mais en condition sanitaire d’élevage, ont montré des performances peu différentes d’un programme anticoccidien (chimique et ionophore). En conditions encore plus contraignantes (inoculation de coccidies et vaccination non atténuée), les résultats du lot Forcix étaient significativement supérieurs à ceux du groupe vacciné, avec une amélioration des performances et une réduction de l’excrétion d’oocystes.

 

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