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« Nous avons misé sur des bâtiments mixtes canard-volailles »

Bellavol a organisé une porte ouverte au Gaec Bauchet en Vendée qui dispose de deux bâtiments polyvalents canard-volailles de chair. Un type de bâtiment intéressant au plan sanitaire et qui permet de limiter les vides.

« Quand je me suis installé en 2005, il y avait déjà sur l’exploitation des bâtiments mixtes où mon père élevait des poulets, dindes et canards sur paille, indique Emmanuel Bauchet, associé avec son frère Sylvain et son oncle Fabrice du Gaec Bauchet, à Les Landes-Génusson, en Vendée. Élever plusieurs espèces est intéressant au niveau sanitaire. De plus, il y avait déjà des bovins au moment de la crise de l’ESB. Avoir plusieurs productions permet de surmonter plus facilement des crises sanitaires ou économiques. » Jusqu’en 2011, le Gaec a fonctionné ainsi avec deux bâtiments mixtes en volaille. « La seule difficulté était que nous n’arrivions pas à avoir les deux bâtiments vides en même temps. »

lire aussi : « Mon bâtiment de canards prêts à engraisser produit aussi du poulet »

Des caillebotis sur un sol bétonné

En 2011, puis en 2019, quand il a dû remplacer les anciens poulaillers, le Gaec a choisi de construire des bâtiments mixtes, permettant d’élever à la fois du canard de Barbarie, mais aussi du poulet et de la dinde. « Notre objectif était de produire surtout du canard, précise Emmanuel. Notre statut ICPE permettait de monter à 40 000 canards. Comme nous avions augmenté la surface à 225 hectares, nous n’avons pas de problème d’épandage. Nous nous étions posé la question d’un racleur. Alterner les espèces permet toutefois de casser le microbisme et de limiter notamment les problèmes de parvovirose en canard. Cela donne aussi plus de souplesse et permet de mieux répondre à la demande et ainsi de réduire les vides sanitaires. » Le Gaec dispose aujourd’hui d’un bâtiment mixte de 1200 m² datant de 2011 et d’un bâtiment mixte de 1300 m², construit en 2019. Les deux ont un sol bétonné. Quand ils élèvent des canards, les caillebotis sont posés sur la dalle et le lisier s’écoule par gravité vers un caniveau au fond du bâtiment, puis vers une fosse. « Quand nous vidons le bâtiment pour passer à du poulet ou de la dinde, nous enlevons les caillebotis avec un valet de ferme pour les laver et les stocker dehors sur palettes, explique Emmanuel. Puis nous poussons le lisier avec un rabot monté sur le valet de ferme. » L’enlèvement et le stockage des caillebotis se font en une demi-journée à quatre personnes. Leur installation nécessite autant de temps. « Par rapport à un bâtiment spécialisé canard, cela représente 32 heures de main-d’œuvre en plus. Mais nous n’avons pas l’entretien d’un racleur. » Quand ils élèvent du poulet ou de la dinde, le fumier des deux bâtiments, qui sont en tout plein-tout vide, avec huit jours d’intervalle maximum, est sorti entre les deux bâtiments sur une dalle bétonnée.

 

<em class="placeholder">Quand ils ne servent pas, les caillebotis sont stockés à l’extérieur sur palettes. </em>

Du matériel supplémentaire

Les deux bâtiments sont en lumière naturelle, aménagée dans le premier, d’origine dans le second. Chacun compte trois lignes de pipettes poulet, qui conviennent aussi au démarrage des dindons et des canards, et trois lignes d’abreuvoirs pipettes pour les dindons et les canards, avec un dispositif permettant le trempage du bec des canards. Ils disposent de quatre lignes d’assiettes Leroy qui conviennent aux trois espèces, de quatre rampes de lumière, pour faciliter l’élevage des dindes, et de la brumisation. Le second bâtiment a été amélioré par rapport au premier, avec la présence de récupérateurs d’air, qui limitent l’ammoniac et le CO2 et permettent des économies de gaz et de litière, des panneaux plastiques en bas des murs pour faciliter le nettoyage, et l’utilisation de matériel inox, qui préserve l’installation quand il y a des canards et facilite le nettoyage. « Tout a été réfléchi à l’avance avec Bellavol pour que les bâtiments soient polyvalents tout en limitant les investissements, indique Emmanuel. Les surcoûts sont liés aux lignes de pipettes supplémentaires, à l’utilisation de l’inox, à une rampe de néons en plus, à la brumisation, à un silo en plus pour les poulets… »

Des bâtiments plus souvent pleins

Au final, les 2 500 m² de poulailler permettent de produire 40 000 canards par an ou 18 500 dindes et dindons ou 54 000 poulets, avec par exemple un lot de poulets et deux lots de dindons ou trois lots de canards et un lot de poulet. « Avec des bâtiments polyvalents, en acceptant d’élever ce que recherche Bellavol, les bâtiments sont plus souvent pleins. Les vides sanitaires sont en général de trois semaines. Nous pouvons aussi un peu adapter les plannings. L’été, nous enlevons les dindons début juillet, pour faciliter les vacances. Et nous évitons d’avoir des vides aux périodes de vêlage, à l’automne et au printemps, et lors des semis, des ensilages… pour limiter les pics de travail. Il y a plus de souplesse quand on peut élever plusieurs espèces. » Chaque associé a un week-end entier de libre sur trois et un week-end où il ne travaille que le samedi matin. « Actuellement, nous ne produisons que du poulet ou de la dinde, précise Emmanuel. Notre dernier lot de canards date de juin 2024, car il y a beaucoup de canard de chair en stock. Bien sûr, cela ne valorise pas la fosse. Mais si on est bon techniquement dans les trois espèces, comme il y a aujourd’hui moins d’écart de rentabilité entre elles, on peut gagner sa vie. Cela permet aussi de varier le travail. Les modèles de consommation évoluent et l’agriculteur doit s’adapter. »

« Plus en phase avec les besoins du marché, les bâtiments polyvalents sont plus souvent pleins »

Bellavol accompagne la transformation des canardiers en bâtiment mixte

30 % du parc de canardiers fournissant Bellavol est de type polyvalent. Face aux difficultés du marché du canard maigre, Bellavol encourage et accompagne désormais la transformation des bâtiments spécialisés canards en bâtiments mixtes volailles de chair. La première étape est la vérification du statut ICPE de l’exploitation. « L’idéal est que la mixité permette de garder le même classement », souligne Damien Frappier, chargé de développement de Bellavol. Il faut ensuite définir la mixité souhaitée (canard, dindon, pintade, poulet du quotidien, poulet alourdi) selon le bâtiment et le statut ICPE et faire estimer les travaux de transformation nécessaires. « Les travaux à réaliser sont très variables selon le bâtiment, son ancienneté, le type de ventilation et d’abreuvement…, constate Damien Frappier. Le coût peut ainsi varier de 24 euros le mètre carré pour un bâtiment récent dynamique à 119 euros le mètre carré pour un bâtiment ancien statique. Il faut une étude au cas par cas. » Enfin, la dernière étape est d’étudier la rentabilité économique de la transformation selon le coût des travaux et la marge brute/m²/an selon la rotation. « Par rapport à du canard de Barbarie seul, la marge reste cohérente », assure Damien Frappier.

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