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« Nos poulets sont moins substituables, et c’est tant mieux ! »

En devenant éleveur labelisé Initiative Tierwohl (ITW), Philipp Beckhove éleveur en Rhénanie du nord Westphalie n’a pas accru son bénéfice. Il a seulement compensé son surcroît de contraintes.

« Produire un poulet sous cahier des charges ITW ? C’est assez simple ! », lance Philipp Beckhove, 49 ans.

À Senden, près d’Osnabrück (Rhénanie du nord Westphalie), il est à la tête de quatre bâtiments pouvant accueillir chacun quelque 40 000 poulets. Il explique : « avant j’étais à 39 kg/m² pour un objectif de 2,8 kg en 42 jours. Aujourd’hui, le poids visé à la sortie reste le même, mais je suis descendu à 35 kg en moyenne sur trois lots. Je détasse un quart de l’effectif à 32 jours à 1,9 kg. Je peux bien piloter mon nombre d’animaux. Un bâtiment moins rempli, c’est plus agréable, surtout en fin de lot ».

L’éleveur n’a pas eu à changer de génétique (Ross 308), mais il n’exclut pas que l’évolution constante du cahier des charges ITW le lui demande un jour. Il est tenu de s’approvisionner auprès d’un seul accouveur et d’un seul fournisseur d’aliment. Il est libre de son schéma vaccinal et recourt à des antibiotiques en moyenne une fois tous les deux lots.

« Je couvre mes frais, sans améliorer ma marge »

Philipp a adhéré au cahier des charges ITW en 2015. « Les associations de protection animale mobilisent efficacement pour leur cause. La société y est de plus en plus sensible. Je dois donc mieux faire mon travail. Le bien-être va devenir le passage obligé pour tout éleveur. Selon moi, ITW a été bénéfique pour l’élevage allemand. La grande distribution ne jure plus que par cela. ITW impose l’étiquetage sur le mode de conduite depuis son deuxième programme 2018-2021. Nos produits deviennent moins remplaçables, et c’est tant mieux ! ».

Dans son cas, Philipp n’a pas eu besoin d’ajouter un jardin d’hiver à ses bâtiments. « Personne n’accorde plus de permis de peur que les émissions d’ammoniac n’augmentent encore dans une région où la densité en porcs et en volaille est déjà forte », commente-t-il. Il a d’abord touché une prime de deux centimes par kg vif. « C’était juste. Elle a été revalorisée à 2,75 centimes. Là, je couvre mes frais, mais sans améliorer ma marge. L’IC est descendu à 1,51 et la mortalité oscille entre 2 et 2,5 %. Cela me satisfait » dit-il. Philipp n’a pas contractualisé ses achats d’aliment. « Mais l’abattoir Rotkötter avec lequel je travaille a aussi augmenté son prix de reprise, donc ma marge est restée la même ».

C. Reibel

 

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