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« Mon bâtiment de canards prêts à engraisser produit aussi du poulet »

Dans le cadre de la démarche La Ferme, portée par la coopérative Terres du Sud, l’éleveur Hugues de Froment, situé en Dordogne, a aménagé son bâtiment destiné aux canards prêts à engraisser pour élever des poulets de chair. Les premières bandes ont donné des résultats prometteurs.

Au milieu des bois, dans le village de Liorac-sur-Louyre, en Dordogne, l’exploitation de canard prêt à engraisser de Hugues de Froment fait partie des premières à tester la polyvalence des bâtiments. Dans l’atelier de 2000 m2, les canards prêts à engraisser ont cédé la place aux poulets de chair. La démarche, baptisée La Ferme et portée par la coopérative Terres du Sud, a pour objectif de lever des fonds auprès des clients et fournisseurs afin de soutenir l’aménagement de bâtiments existants et la construction de nouveaux poulaillers. 

Lire aussi : "Le mouvement La Ferme veut mobiliser l’aval"

Une adaptation au contexte sanitaire

Le besoin de diversifier les productions se faisait sentir depuis une dizaine d’années déjà, alors que plusieurs épidémies ont secoué les filières : « Dès l’épisode de grippe aviaire en 2016, alors que les bâtiments d’élevage de canards étaient adaptés pour la claustration, l’idée commençait à germer de les rendre polyvalents », se rappelle Éric Sarlandie, responsable technique palmipèdes chez Terres du Sud.

Pour Hugues de Froment, qui a repris l’élevage de brebis de son père, la question s’était déjà posée lors de la crise sanitaire de 2022-2023, alors qu’il venait de se lancer dans l’élevage de canards prêts à engraisser depuis deux ans. « Il y a un seul hiver où je n’ai pas confiné, souligne-t-il. À ce moment, j’ai demandé à la coopérative d’essayer une autre production. » À l’automne 2024, Terres du Sud lui propose de tester deux bandes de poulet de chair pendant l’allongement de la période de vide.

Des changements pour l’eau et l’alimentation

Les investissements, pris en charge à 100 % par La Ferme, ont permis d’installer une chaîne d’alimentation supplémentaire, ainsi qu’une rangée de pipettes. « Les poulets vont s’abreuver indifféremment aux pipettes pour les canards et celles conçues pour eux. Ils les salissent à peu près de la même manière et il n’y a pas de gaspillage », constate l’éleveur, qui note une légère différence pour l’alimentation : « Les assiettes pour canards sont plus profondes et les poulets ont tendance à monter dedans. Ils vont autant aux assiettes pour poulets qu’à celles pour canards », estime l’éleveur qui reste vigilant sur le débit de descente, les assiettes pour palmipèdes stockant plus d’aliments.

Hugues utilise la même litière de paille. « Les poulets la salissent moins vite. J’utilise un rail de paillage, que je déplace sur des longueurs limitées pour ne pas créer de mouvement de panique. » Les poulets demandent du chauffage à + 30 °C sur une plus longue durée, ce qui augmente la charge en gaz.

De premiers résultats prometteurs

Les résultats technico-économiques de la première bande semblent prometteurs. « Les poulets avaient 30 g d’avance sur la courbe théorique à 10 jours (densité de 18 poulets par mètre carré), détaille Pauline Vernet, responsable performance élevage de la coopérative. Par rapport à la moyenne des éleveurs, leur poids moyen en sortie était supérieur de 200 g. Le GMQ s’élève à 60 g, avec un indice de consommation équivalent à la moyenne. Le taux de saisie est inférieur de 0,8 %. La marge brute par mètre carré et par lot est supérieure de 1,70 euro par rapport à la moyenne des éleveurs. » Ces résultats restent à confirmer : « La première bande est partie sur une base sanitaire saine », relève Éric Sarlandie.

Si l’essai est concluant, l’éleveur pourra envisager une deuxième vague d’investissements pour adapter le bâtiment à une production de poulet estivale. « Pour le moment, on se limite aux saisons froides. Il faudrait un système de ventilation et de brumisation en plus pour l’été », précise-t-il.

Une organisation du travail à affiner

Le bâtiment accueillera à nouveau des canards à l’automne, augurant une nouvelle phase de test pour apprécier leur adaptation aux aménagements faits pour les poulets. Cette pause sera aussi précieuse pour l’éleveur, pour qui la charge de travail a été plus élevée. L’exploitation en EARL compte aussi l’atelier brebis et une production de noyers en démarrage. L’éleveur emploie un salarié à trois quart-temps et son père en cumul emploi retraite à temps partiel. « Les poulets m’ont demandé un temps de travail quotidien plus élevé que les canards », reconnaît-il. Il a besoin de se familiariser avec cette nouvelle production, mais se dit satisfait de la prise en charge de l’aménagement via la démarche La Ferme, qui assure une sécurisation de ses revenus.

 
Rédaction Réussir

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