Les points clés pour gagner du calibre d’œufs
La préparation des poulettes est un levier fort sur lequel agir pour atteindre le poids d’œuf, auquel s’ajoutent le management de la pondeuse et son alimentation.
La préparation des poulettes est un levier fort sur lequel agir pour atteindre le poids d’œuf, auquel s’ajoutent le management de la pondeuse et son alimentation.
Depuis deux ans, les producteurs d’œufs expriment davantage de difficultés à atteindre leurs calibres d’œufs. Plusieurs facteurs pourraient expliquer cette tendance : « Une plus forte récurrence des coups de chaleur induisant une chute de consommation et donc de calibre, des passages viraux de plus longue durée, le passage au 100 % bio mais aussi l’évolution de la génétique », suggère Malaurie Chanet, de Provimi, lors des Journées Optiponte.
« Les efforts de sélection des dernières années se sont traduits par une amélioration des performances des poules pondeuses en termes de nombre d’œufs (pic de ponte, persistance, précocité), avec en contrepartie une baisse du calibre. » La base de données Optiponte Pro de la firme services le confirme. « Sur les lots de poules rousses, toutes souches et productions confondues, le taux de ponte a gagné 1,5 % entre 2016 et 2021 (passant de 87,92 à 89,51 %) tandis que le poids moyen d’œufs (PMO) a perdu 1 g en moyenne. »
L’élevage de poulettes déterminant
Il existe toutefois plusieurs leviers sur lesquels on peut agir pour augmenter le PMO. Cela passe par le management et la nutrition en bâtiment de ponte (voir encadré) mais surtout par la gestion des poulettes en élevage. « On peut rattraper un manque de poids d’œufs en phase de ponte mais les moyens d’action restent limités si on a une poulette trop légère, qui a eu un dégressif lumineux trop rapide et qui a été stimulée trop tôt, » poursuit Pierre Le Rossignol. La gestion des poulettes est donc déterminante sur le calibre, ce qui souligne l’importance d’une bonne coordination entre l’éleveur de poulettes et le producteur d’œufs.
Ajuster l’âge de la maturité sexuelle
L’un des principaux leviers d’action en phase de poulettes est de jouer sur le programme lumineux. « Plus l’atteinte du plateau lumineux se fera lentement (dégressif lumineux lent), plus l’âge des poules aux premiers œufs sera retardé (maturité sexuelle) et le poids d’œuf sera élevé », explique Malaurie Chanet. On considère qu’une semaine de précocité équivaut à une baisse d’un gramme du poids d’œuf.
De même, le poids de la poulette à la maturité sexuelle influence le PMO. « Pour les souches brunes, une poulette plus lourde de 100 g aux premiers œufs permet de gagner un gramme environ de poids d’œuf. » Au-delà du poids moyen des poules, il est primordial d’avoir une bonne homogénéité de poule pour obtenir une taille d’œuf uniforme.
Enfin, un autre levier est de développer la capacité d’ingestion en réalisant des vides de chaîne. « L’idée est d’inciter les poulettes à manger rapidement et en quantité pour ingérer le plus de nutriments et pondre des œufs « boîtables » plus rapidement. » C’est en effet le poids des premiers œufs qui va conditionner le potentiel de poids d’œufs sur l’ensemble de la carrière de la poule.
Trois facteurs influençant le calibre en bâtiment de ponte :
1. La température dans le bâtiment. Entre 23 et 27 °C, le PMO diminue de 0,2 g par degré supplémentaire puis de 0,4 g à partir de 28 °C. L’entrée en ponte en période estivale est plus complexe. « Il faut jouer sur les vitesses d’air et la brumisation pour réduire la température ressentie et stimuler la consommation », conseille Pierre Le Rossignol. Une autre solution appliquée par certains producteurs consiste à humidifier l’aliment avec un système de buses.
2. La granulométrie de l’aliment. Distribuer un aliment avec une mouture plus grossière permet de gagner 0,2 à 0,5 g de poids d’œufs. Les particules de moins de 0,5 mm sont difficilement ingérées. Lorsque la proportion de fines est trop élevée, la poule consomme moins et voit son poids d’œuf diminuer.
3. La formulation de l’aliment. Plusieurs leviers nutritionnels peuvent être combinés pour augmenter le calibre (de 0,5 g jusqu’à 2 g selon le levier). Il s’agit notamment de l’équilibre en acides aminés, de l’apport d’acides aminés soufrés, de l’augmentation du taux de protéines et de l’énergie sous forme de matières grasses.