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Le français Tronico prédit un dispositif d’ovosexage des poussins opérationnel pour fin 2022

Un an d’optimisation de la méthode de sexage sera encore nécessaire pour le PDG de Tronico, qui prévoit deux ans de plus pour l’appliquer à l’échelle industrielle.

Un des premiers prototypes réalisés  dans le cadre des travaux préliminaires d’automatisation du projet de sexage des œufs d’oiseaux (SOO).  © Tronico
Un des premiers prototypes réalisés dans le cadre des travaux préliminaires d’automatisation du projet de sexage des œufs d’oiseaux (SOO).
© Tronico

« D’ici fin 2022, le projet français Soo de recherche d’une méthode de sexage des embryons de poulet devrait déboucher sur une machine compatible avec le fonctionnement d’un couvoir », explique Patrick Collet, le PDG de l’entreprise Tronico, porteuse du projet. Il l’a affirmé à la journée d’information des professionnels de la filière ponte réunis par l’Itavi et le CNPO le 10 décembre à Rennes. Le PDG a insisté sur le fait qu’il fallait laisser aux recherches un temps suffisant pour aboutir. Ces derniers mois l’entreprise a été mise sous pression, à la suite de l’annonce d’un concurrent allemand (Seleggt), largement relayée par les médias, du démarrage de l’ovosexage de 20 000 à 30 000 poulettes commerciales par semaine. La start-up française Poulehouse veut faire encore mieux que son slogan "ne pas tuer la poule " (N.D.L.R. : de réforme) en achetant des poulettes ovosexées chez Seleggt. Et fin octobre, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a annoncé la fin de l’euthanasie des poussins mâles de souches ponte pour fin 2021. Patrick Collet insiste sur le fait que Tronico prendra le temps qu’il faut pour fournir un dispositif qui répondra aux besoins de la filière avec une technologie suffisamment fiable et cadencée (environ 20 000 œufs sexés par heure).

Une méthode « 100 % déterministe »

En termes d’efficacité, Tronico utilise l’ADN comme biomarqueur, ce qui permet de discriminer à coup sûr un mâle d’une femelle. L’ADN est plus rapide et moins coûteux à analyser que les hormones. « La détermination du sexe est fiable à 100 %. » Ce ne serait pas le cas d’un dosage hormonal qui comporte des zones de recouvrement des concentrations entre mâle et femelle, donc un risque d’erreur d’attribution de sexe. « En l’état actuel, ajoute Patrick Collet, nous sommes arrivés à 96.5 % de détectabilité du sexe à 6 jours sur plusieurs centaines d’œufs, le reliquat étant dû à un signal ADN insuffisant. » L’incertitude diminue avec l’âge de l’embryon (7,5 % à 6 jours et 3,5 % à 9 Jours). « Aujourd’hui, notre procédé est au même niveau de performance que celui des Allemands. » L’ADN est prélevé sur un fragment de la coquille de 2 mm2, avec un temps actuel de révélation d’environ trois heures. « Nous avons pour objectif de réduire cette attente à environ une demi-heure, ainsi que de sexer à l’âge de 6 jours et avec moins de mortalité embryonnaire qui est actuellement de 5 %. » Une année supplémentaire sera nécessaire pour affiner le procédé et définir le cahier des charges du dispositif industriel avec les accouveurs. S’ajouteront deux ans pour le construire et le mettre au point. Il faudra notamment étudier une gestion différente des flux d’œufs, avec un stockage temporaire dû à la durée d’analyse. Tronico n’annonce rien sur le coût du sexage, ni sur le modèle économique qui sera proposé avec cette technique brevetée. « C’est encore trop tôt », assure le PDG. L’allemand Seleggt le finance par une plus-value de 2 centimes d’euros sur chaque œuf acheté par le consommateur, ce qui revient aux alentours de 6 euros par poulette sexée.

P. L. D.

 

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