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L’Anvol mobilisée pour réduire les importations de poulets

La filière volaille de chair veut à la fois répondre aux attentes sociétales et diminuer les importations françaises de poulets. Deux défis complexes à concilier et dont l’étiquetage de l’origine est l’une des clés.

© P.Le Douarin

Durant les sept premiers mois de 2020, la part du poulet consommé en France issu d’importation a chuté de 4 points, passant de 44 à 40 %. « Mais ne crions pas Cocorico, ce recul n’est qu’artificiel », a relevé Jean-Yves Ménard, président du CIPC. Cette baisse conjoncturelle (et de courte durée) s’explique par l’arrêt brutal de la restauration hors domicile, durant le confinement. Cherchant d’abord du prix, ce segment ainsi que celui de l’industrie agroalimentaire se fournit à 70-80 % en poulet importé. En l’espace de vingt ans, la part du poulet importé dans nos assiettes est passée de 25 % à 45 %. Les efforts de reconquête du marché intérieur entrepris par la filière volaille de chair depuis les années 2010, avec notamment le développement du poulet lourd, ont permis de stabiliser la courbe d’importation mais pas de l’infléchir. Peu conscients de consommer du poulet produit ailleurs, les Français étaient paradoxalement 9 sur 10 en 2019 à préférer consommer de la volaille française (1). Avec la crise sanitaire actuelle, ces attentes ont été renforcées. Dans ce contexte, le Pacte ambition Anvol 2025 présenté en début d’année par la filière volaille de chair est d’autant plus d’actualité. Elle l’a souligné lors d’une conférence de presse organisée en octobre par l’interprofession Anvol.

La souveraineté alimentaire a un prix

L’objectif du pacte est d’offrir des volailles françaises répondant aux différentes attentes des consommateurs, en termes de prix ou d’attentes sociétales, allant de la volaille standard aux productions haut de gamme, en passant par le nouveau poulet European Chicken Commitment. Cela passera de fait par le développement de la production de volailles sous signes de qualité mais également par celui de volailles standard. L’objectif est de reconquérir de 1 % par an la part de poulet importé, en ciblant prioritairement la restauration hors foyer. Le principal levier pour y parvenir est de généraliser l’étiquetage de l’origine pour tous les circuits de commercialisation de volaille. Déjà appliqué en grande distribution, il devrait être étendu en janvier 2021 à la volaille crue en RHD. « Nous souhaitons que l’étiquetage concerne aussi les produits de volailles transformées », indique le président Jean-Michel Schaeffer. « Nous demandons aussi un soutien financier dans le cadre du plan de relance pour accélérer les investissements visant à répondre aux nouvelles attentes sociétales. » Les besoins d’investissement, qui portent essentiellement sur le maillon élevage, s’élèvent à 600 millions d’euros par an. L’enjeu pour la filière est aussi de communiquer davantage auprès du consommateur-citoyen sur les atouts de la volaille française. « Avec une part de 20 % de poulet plein air, la France est le seul pays au monde à avoir maintenu une forte diversité des espèces et des modes de production. Nous sommes prêts à faire évoluer ces modèles en fonction des évolutions de consommation. » Encore faut-il que les attentes respectives du citoyen et du consommateur ne se contredisent pas.

(1) Selon une enquête de l’APVF.

Pacte ambition Anvol 2025

6 objectifs

1 Toutes les attentes du marché couvertes
2 Accès à la lumière naturelle pour 50 % des volailles de chair
3 100 % des élevages engagés dans l’amélioration des bonnes pratiques
4 Une alimentation 100 % durable avec zéro déforestation
5 Réduction de 60 % des antibiotiques entre 2011 et 2025
6 Des exploitations à taille humaine

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