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Résultats des lots de volailles de chair de 2018
Enquête avicole 2018 : Hausse des marges brutes malgré le poids des charges variables

L’enquête avicole des chambres d’agriculture sur les volailles de chair montre une amélioration des marges liée à une bonne productivité. Le poulet lourd voit ses charges variables augmenter tandis que la dinde retrouve des couleurs.

En poulet lourd comme en standard, les frais de chauffage et de litière ont augmenté.  © A. Puybasset
En poulet lourd comme en standard, les frais de chauffage et de litière ont augmenté.
© A. Puybasset

Chaque année, les chambres d’agriculture du Grand Ouest et des Hauts-de-France recueillent les résultats d’élevages de volaille de chair, représentant pour 2018 l’équivalent de 718 000 m2 de surface, soit 741 poulaillers (318 éleveurs). Loin d’être représentative de la ferme France, cette enquête, unique en la matière, a le mérite d’être un bon indicateur de l’évolution annuelle des performances technico-économiques. Ce qui en ressort globalement, c’est une amélioration de la marge poussin aliment annuelle dans pratiquement toutes les espèces, grâce à une augmentation de la productivité. La marge brute progresse elle aussi, mais de façon moindre sous le poids des charges variables. Ce tableau général cache toutefois des dynamiques différentes selon les productions.

 

En poulet export, la liquidation de Doux a finalement eu peu d’effet sur la durée des vides sanitaires (12,5 jours en moyenne). « Les marges sont quasi stables grâce à une amélioration des critères techniques (IC, taux de perte), tandis que les charges de gaz et de main-d’œuvre progressent », détaille Christian Nicolas, de la chambre d’agriculture de Bretagne. Ce qui marque toutefois, c’est le taux de saisies qui continue de croître (il atteint 2,5 %). Faut-il y voir les limites d’un système de production basé sur une densité soutenue, un abattage précoce et un vide sanitaire raccourci, même si c’est ce dernier qui explique en partie les 25 % des lots ayant les meilleures marges brutes (rotation élevée) ? L’impact de la nouvelle souche export ne sera visible qu’à partir de la prochaine enquête avicole.

En poulet standard, la productivité a augmenté grâce à un raccourcissement des vides sanitaires (6,9 lots/an) et une hausse du poids moyen. L’IC continue de baisser (1,646 pour un poids moyen de 1,88 kg à 37 jours). La marge poussin aliment annuelle gagne plus de 3 €. La marge brute ne progresse pas autant du fait de l’augmentation des charges variables (+ 7 % par lot), de chauffage notamment.

 

Le poulet lourd sexé se démarque par une amélioration de l’ensemble des critères techniques (IC, taux de perte, saisies, GMQ) et de la productivité (vides sanitaires plus courts). La marge brute annuelle progresse pratiquement de 5 % malgré l’augmentation des dépenses de gaz et de litière qui s’expliquent notamment par les exigences de certains cahiers des charges en termes de pododermatites. « Les charges variables atteignent 4,10 €/m2/lot, soit deux fois plus qu’il y a vingt ans », fait remarquer le conseiller avicole. En poulet non sexé, la marge poussin aliment annuelle reste inférieure à celle du poulet sexé (+5 €/m2). En revanche, il n’y a quasiment plus d’écart en termes de marge brute, là aussi du fait de l’effet du poste litière.

 

En dinde médium, tous les indicateurs sont positifs, malgré l’augmentation des vides sanitaires visible sur le dernier trimestre 2018. Plus facile à élever qu’il y a quelques années, cette production voit ses résultats techniques progresser avec un indice de performances atteignant 418 (+8,5 % en deux ans). La marge dindonneau aliment atteint une moyenne de 23,50 €/m2/lot. La marge brute annuelle grimpe de plus de 3 €. Comparée aux productions de poulets, la dinde est celle qui rapporte le plus de marge brute ramenée au kilo vif, dépassant cette année celle du poulet standard.

En canard, malgré des accidents sanitaires qui ont fortement pénalisé certains lots, les performances techniques progressent globalement. La marge brute annuelle gagne près de 2 €/m2.

 

En poulet label, les critères techniques se dégradent sauf le taux de pertes. La marge poussin aliment augmente à l’inverse de la marge brute, du fait d’une forte hausse des charges variables (gaz, frais de santé, main-d’œuvre, cotisation du groupement…).

 

Les charges fixes, calculées à partir d’un échantillon d’élevages spécialisés en aviculture, augmentent à 21 €/m2/an, du fait d’une hausse des annuités et des autofinancements (signe d’une dynamique de construction et de rénovation de poulaillers) tandis que les autres postes sont stables ou en baisse. Le solde disponible, calculé en tenant compte de l’inflation à partir des résultats des bâtiments produisant du poulet et de la dinde standard, atteint 10,08 €/m2/an, en légère baisse depuis deux ans.

Les frais de gaz et de litière pèsent sur les charges variables

 

 

Relancer la dynamique d’installation

Grâce à la récente dynamique de construction de poulaillers, la part des bâtiments neufs (moins de cinq ans) représente désormais 11 % du parc enquêté contre à peine 3 % il y a une décennie. Mais à l’opposé, les bâtiments de plus de 20 ans, atteignent pratiquement 65 %. Il en est de même pour l’âge du capitaine. Les éleveurs de plus de 50 ans représentent aujourd’hui près de 60 % des enquêtés. Ces chiffres illustrent deux des enjeux auxquels doit faire face la filière avicole : le renouvellement des bâtiments et l’installation des jeunes. « S’installer sans aide n’est pas possible. Les éleveurs investissent massivement pour s’adapter aux nouvelles attentes sociétales mais cette transition ne pourra se faire que si ces efforts sont valorisés en termes de rémunération », ont appuyé les responsables professionnelles Sylvaine Dano et Isabelle Leballeur. La volaille souffre aussi d’un déficit d’images. « C’est pourtant un métier agréable, adapté aux femmes et qui gagne à être connu. Les filières doivent se monter attractives pour renouveler les générations. »

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