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En période caniculaire, l’équipement fait la différence sur les poulets de Baptiste Dumoulin

Éleveur de poulet standard à Margès dans la Drôme, Baptiste Dumoulin livre son expérience de sa méthode de gestion des coups de chaleur.

Depuis vingt ans qu’ils élèvent des dindes et maintenant du poulet standard depuis 2010, Gilles et Baptiste Dumoulin ont appris à se préparer aux coups de chaleur avec des bâtiments qui ont évolué avec les années. Baptiste a rejoint son père il y a deux ans sur le site créé en 1999 à Margès, à une trentaine de kilomètres au nord de Valence. La création du Gaec de la Réserve a permis de construire deux nouveaux tunnels en dur de 1 500 m2 en ventilation dynamique. Ils sont venus s’ajouter à ceux bâtis en 1999 (1 080 m2 à ventilation statique) et en 2012 (1200 m2 à ventilation statique complétée par des turbines en pignon pour combattre la température).

Un bâtiment statique devenu obsolète

L’été dernier, les maxima ont avoisiné les 42 degrés. « Nous avons principalement eu de la perte dans le vieux bâtiment où nous avons beaucoup de mal à refroidir l’ambiance », explique Baptiste Dumoulin. Par fortes chaleurs, ce tunnel rigide atteint les 35 °C contre 30 °C dans les structures plus récentes. « L’isolant était encore bon lors de l’inspection avec une caméra thermique il y a deux ans, poursuit-il. Mais, nous n’avons pas assez de vitesse d’air. Nous essayons de nous adapter en ouvrant les portails orientés nord/sud en journée, tout en espérant qu’il y ait du vent pour faire circuler l’air. Nous avons aussi six brasseurs horizontaux installés dès le début et munis de déflecteurs qui projettent de la brume (modèle Mixtherm de Tuffigo Rapidex). Mais le refroidissement reste limité. Ce n’est pas une solution adaptée », regrette le jeune éleveur. Dans un avenir proche, le Gaec compte rénover ce bâtiment en intégrant une ventilation dynamique associée à une brumisation à haute pression. Dans un tel contexte climatique, « l’intégrateur Duc nous fait livrer un poussin de moins au m2. Le manque à gagner est certain, mais le bien-être animal est préservé. Nous préférons ainsi assurer le coup pour éviter une mortalité plus importante. »

Couplage ventilation-brumisation dans les poulaillers neufs

En revanche, dans les deux bâtiments démarrés en avril 2018, les risques de surchauffe sont plus facilement gérables. La ventilation dynamique associée à la brume permet un refroidissement de 8 à 12 degrés. Avec les huit turbines de 35 000 m3/h et les deux de 11 000 m3/h installées au pignon, le débit d’air maximum peut atteindre 7 m3/h/kg (pour un chargement à 42 kg vif/m2) alors qu’il fait varier le besoin de renouvellement de 2 m3 au début à 1,2 m3/h/kg vif en fin d’élevage. « Nous avons limité le débit maxi en arrêtant une grande turbine (moins 12 %) pour ne pas rentrer trop d’air chaud et pouvoir le refroidir avec la brumisation à haute pression. On veut surtout éviter de faire rentrer trop de chaud. » La brumisation (capacité de 30 l eau/min) est déclenchée plus tôt. Au lieu de démarrer à +5 °C au-dessus de la consigne de température en situation normale, elle se déclenche à +2 °C par forte chaleur. Elle est délivrée en continu avec une hygrométrie à 45 %, tandis qu’à 70 % elle fonctionne 15 secondes de marche toutes les 30 secondes. « Quand un coup de chaleur est annoncé, nous vérifions tous les réglages : déclenchement de la brume, débit d’air et paliers de ventilation, bon fonctionnement des turbines et de la brume. Nous regardons que tous les volets fonctionnent correctement et nous réglons à nouveau le 1 % d’ouverture. C’est un réglage qu’il faut faire une fois par an, mais que la plupart ne font pas. »

Adapter le rythme des poulets à la chaleur

« Les poulets font l’objet d’une surveillance accru et d’une conduite modifiée. Durant les premiers jours de vie, nous anticipons les périodes de chaleur intense en augmentant la consigne de température d’un degré. Le moment venu, cela permet aux volailles de moins souffrir des coups de chauds. Nous coupons aussi la lumière pour les maintenir calmes durant les heures les plus chaudes, afin d’éviter toute activité et donc une augmentation de leur température corporelle. Nous ne relevons pas les chaînes d’aliment, afin de ne pas créer de mouvements de foule lors de la remise en route. Nous n’employons pas de réhydratant dans l’eau de boisson. Nous faisons attention de passer le moins possible parmi eux pour ne pas les stimuler, mais nous venons les voir régulièrement. »

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