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« Élever les poulettes en volière ne s’improvise pas »

Précurseur de la poulette élevée en volière, Xavier Le Helloco dresse un bilan technique de huit années d’expérience.

Xavier Le Helloco, fort de huit ans d'expérience. « Avant de se lancer, il faut vraiment bien réfléchir au temps, au choix du matériel et à la rentabilité. »
© P. Le Douarin

Agriculteur à Allineuc dans les Côtes-d’Armor depuis 18 ans, Xavier Le Helloco est installé sur une exploitation laitière d’une trentaine de vaches. Et depuis huit ans, il mène en bande unique un élevage de poulettes de 4 170 m2, dont 2 600 m2 en volière à plateaux (Jumpstart de Vencomatic) et 1 570 m2 au sol. En Bretagne, il fut l’un des premiers à se lancer dans cette activité, après avoir repris l’élevage familial de poulet de chair. Chaque bâtiment de 1 300 m2 peut produire sans difficulté des lots de 33 000 poulettes (26 par m2 de sol) et en un seul tenant. « Comparativement à un élevage au sol, élever en volière n’a rien à voir, en termes d’élevage, d’organisation et de temps de travail », résume l’éleveur. Xavier estime qu’il consacre trois fois plus de temps à la volière. Une poussinière au sol est nettoyée, lavée et préparée en cinq à six jours. Il en prévoit une vingtaine avec sa volière, en détaillant les opérations : dépoussiérage, démontage et sortie du matériel, vidage des fientes accumulées, lavage du bâtiment, de la structure et du matériel, rentrée du matériel, désinfection, remontage du système, préparation de la mise en place des poussins.

Trois fois plus de temps en volière

Les interventions réclament aussi plus de temps et de personnel, avant et pendant, pour préparer, surveiller et manipuler les volailles. En dépit de ces temps supplémentaires, Xavier préfère travailler en volière. « C’est techniquement plus intéressant, avec une somme de détails à suivre. Par exemple, les poulettes ne doivent jamais avoir accès à de l’eau et à de l’aliment au même niveau. Je dois les éduquer à occuper les trois dimensions, en réglant le matériel et en analysant leurs comportements. » Mais réussir l’éducation des poulettes prend du temps. « Tous les soirs, au moment de l’extinction des feux, il faut vingt à trente minutes par volière, pour s’assurer que tous les oiseaux remontent sur les plateaux. » Pour Xavier, c’est incontournable. « Les trois dernières semaines sont les plus stressantes. » Et pas question de déléguer ce travail.

Pas de différences de performances

« En termes d’homogénéité, de poids, d’indice de consommation, de mortalité, j’obtiens les mêmes résultats qu’au sol. J’ai moins de souci de conjonctivite en volière. Cette poulette est capable de s’adapter à tout. Elle sait tout faire. » Le retour des destinataires des poulettes est excellent. « J’apprécie d’entendre qu’elles remontent bien dans les niveaux et que le taux de ponte au sol ne dépasse pas les 2 % au pic de ponte. » Fera-t-il une troisième volière ? Pas pour l’instant, car cela exigerait d’arrêter le lait ou d’embaucher. De plus, il produirait 100 000 poulettes qui sont plus difficiles à caser dans un planning « J’envisage éventuellement d’installer des plateaux mobiles. C’est moins onéreux qu’une volière et cela permet d’élever plus d’animaux sans surcharge de travail. »

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