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Diagnostiquer soi-même son niveau de biosécurité

L’outil d’autodiagnostic Pulse de l’Itavi permet aux éleveurs de volailles de chair d’évaluer leur biosécurité et de cibler les améliorations à faire.

Consciente de la forte pression qui était exercée sur les éleveurs du sud-ouest pour appliquer rapidement les règles biosécuritaires, la filière volaille de chair du sud-ouest représentée par l’Airvol (1) a choisi d’opter pour la concertation et la pédagogie. En 2016, elle a sollicité l’antenne régionale de l’Itavi pour élaborer une méthode d’accompagnement capable de pérenniser l’acquis des formations en biosécurité. La réflexion a abouti à la création d’un questionnaire d’autoévaluation baptisé Pulse utilisable par tous et en toutes circonstances. Proposé pour l’instant sous la forme d’un fichier Excel ou d’un imprimé, Pulse aborde sept thèmes importants : le plan biosécurité proprement dit, le sas sanitaire, le nettoyage et la désinfection, la mortalité, les parcours, les intrants, le fumier. Le tout est réparti en 100 questions pour lesquelles l’éleveur est invité à cocher des cases en répondant « avec sincérité », souligne Marion Pertusa, la coordonnatrice Itavi du projet Pulse. « Ce système d’autoévaluation a été conçu comme un outil de progrès, permettant à l’éleveur de se situer et de gérer ses priorités en vue d’obtenir sa conformité réglementaire. Pulse est un moyen de discussion avec les conseillers techniques où les groupes de travail entre éleveurs sur la manière d’envisager les voies d’amélioration. À terme, il pourrait devenir un élément de communication et de traçabilité qui valoriserait la qualité sanitaire des élevages. »

Une application simple sur le terrain

L’outil a été mis à la disposition des éleveurs et des groupements de producteurs du grand sud-ouest après sa validation en février de cette année. Il est aussi accessible à tous les éleveurs de l’hexagone, via le site internet de l’Itavi. Jeune éleveur installé en 2015, Jérémie Joandet a apprécié cette démarche. Il élève des poulets label à Doazon (Pyrénées-Atlantiques) avec le groupement coopératif Volailles d’Albret. « Pulse présente pour moi un réel intérêt. J’ai introduit la volaille sur l’exploitation avec un premier bâtiment label au moment de mon installation. Avec du matériel neuf et sur un site certifié en Label Rouge, l’essentiel des règles de biosécurité existait avant l’arrêté (sas, entrée indépendante sur le parcours). Toutefois, les 20 minutes que j’ai consacrées au questionnaire ont soulevé les points à améliorer, comme la présence du banc dans le sas pour le passage du changement de bottes (la ligne peinte étant insuffisante). Ce sont certes des détails, mais ils m’empêchent d’être conforme à 100 %. » Pour Julie Vogelaer, responsable qualité du groupement, « ce n’est pas la note qui importe, mais la capacité à réagir rapidement. Nous ne nous plaçons pas dans une démarche coercitive de contrôle ; nous travaillons dans un contexte de vigilance permanente de l’élevage. Pulse donne à nos adhérents comme à nos partenaires un instantané du suivi du site. » Jérémie ajoute que « ce dispositif aide à régler soi-même ses problèmes en amont et à choisir ses conseillers éventuels. C’est plus agréable que de subir un contrôle. » Lors des formations à la biosécurité, les techniciens du groupement avaient ressenti une certaine appréhension des éleveurs et des difficultés à évaluer leurs pratiques. Pulse permet de décomplexer l’utilisateur face à ses éventuelles contradictions et l’aide à trouver la solution pratique la plus appropriée pour respecter la biosécurité. Plus qu’un détecteur d’erreurs, l’autodiagnostic aide à donner une vision complète du suivi de sa biosécurité, au même titre que les applications d’aide agronomique employées dans de nombreuses exploitations.

(1) L’association interrégionale des volailles maigres (Airvol) est une interprofession sectorielle (volailles de chair uniquement) et plurirégionale (Occitanie et ancienne région Aquitaine)

Un outil évolutif

Pulse a été bien accepté par les éleveurs des Volailles d’Albret, avec 70 % d’adhérents réceptifs et 20 % « acceptant après explications ». L’outil s’inscrit dans une stratégie à plus long terme. « Dans le cadre d’une démarche santé (alternative bio, sans antibiotique), hygiène (biosécurité) et bien-être (éleveur et animaux), Pulse s’intègre dans une logique de transparence liée à notre démarche interne Label Attitude ». Pour Julie Vogelaer, « le volet biosécuritaire fait partie intégrante de Label Attitude. La capacité d’un éleveur à savoir s’autocontrôler en temps réel, seul ou en groupe de travail, est un véritable atout en termes de traçabilité et de communication vers nos clients et nos consommateurs. » La responsable qualité mesure aussi l’intérêt à faire évoluer l’outil pour l’intégrer dans une pratique régulière de gestion du site et de suivi interne des bonnes pratiques.

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