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Pourquoi diagnostiquer l’éclairage de son bâtiment de ponte

Avoir un bon éclairage conditionne la réussite d’un lot, en poules pondeuses comme en reproductrices. Réaliser un diagnostic de l’installation permet de s’assurer qu’il est homogène et adapté aux besoins des volailles.

L’éclairage artificiel est loin d’être la préoccupation principale lors d’un projet de rénovation ou de construction d’un bâtiment de poules pondeuses. Avoir une bonne implantation de lumière est pourtant essentiel pour maîtriser la ponte, d’autant plus dans les systèmes en volière où la poule est libre de se déplacer.

L’enjeu est d’avoir un éclairage homogène dans le bâtiment, sans zones plus sombres (hormis dans les nids) pour éviter la ponte hors nid, avec une qualité de lumière suffisante et adaptée aux volailles, celles-ci n’ayant pas la même sensibilité que l’humain.

 

 
Franck Picard : « C’est une nécessité de réaliser un diagnostic lumière avant d’engager des travaux dans un bâtiment de poule pondeuse. »
Franck Picard : « C’est une nécessité de réaliser un diagnostic lumière avant d’engager des travaux dans un bâtiment de poule pondeuse. » © P. Le Douarin

 

Pour éviter les mauvaises surprises, il est possible de faire réaliser, en amont de son projet, une étude d’implantation de lumière par des spécialistes en éclairage avicole. C’est la démarche qu’a entrepris Franck Picard en faisant appel à Julien Martineau, de la société Intensity, lors de la transformation en 2019 de ses trois bâtiments de cages aménagées en volière, situés à Bignan dans le Morbihan. « Il ne faut pas hésiter à faire une étude d’implantation avant d’engager des travaux. Ce n’est pas de l’argent perdu ! », assure l’ancien éleveur qui a depuis vendu son exploitation.

Visualisation en 3 D de l’intensité de l’éclairage d’ambiance d’un bâtiment avec volière sur deux étages note : Non compris l’éclairage à l’intérieur des volières

La garantie d’un éclairage efficace

Réalisée à l’aide d’un logiciel et à partir des dimensions du bâtiment et du système de logement prévu, l’étude a abouti à des préconisations d’implantation et de matériels pour l’éclairage d’ambiance, qui ont été suivies à la lettre par l’installateur Matélevage. Les cinq lignes de lampes d’origine ont été réparties sur les trois rangées de volière, selon le calepinage préconisé (hauteur, distance entre lampes).

 

 
Dans ce bâtiment repro, les lignes  d'éclairage ont été repositionnées au-dessus de la zone de grattage et les tubes fluos remplacés par des leds. Le comportement des poules et des coqs s'est amélioré, ce qui s'est soldé par un gain d'œufs fécondés.
Dans ce bâtiment repro, les lignes d'éclairage ont été repositionnées au-dessus de la zone de grattage et les tubes fluos remplacés par des leds. Le comportement des poules et des coqs s'est amélioré, ce qui s'est soldé par un gain d'œufs fécondés. © J. Martineau

 

Les lanternes d’origine ont été gardées tandis que les ampoules fluocompactes ont été remplacées par des ampoules led de couleur jaune (2 700 kelvins) et à haute fréquence pour éviter l’effet scintillement. À cet éclairage d’ambiance, s’ajoutent les lignes de tubes de leds à l’intérieur et sous les volières, fournies par l’équipementier de la volière (Big Dutchman).

« Grâce au diagnostic, j’ai pu réutiliser une partie du matériel existant en le repositionnant (lampes) et ainsi réduire le coût d’investissement d’au moins 50 000 euros pour les trois bâtiments. D’autre part, il m’a assuré un éclairage très efficace et uniforme dont j’ai pu voir les effets sur les volailles. » Les lots de poules blanches ont gardé un très bon emplumement et de bonnes performances au-delà de 95 semaines.

 

 
L'audit d'éclairage est réalisé à l'aide d'un spectromètre.
L'audit d'éclairage est réalisé à l'aide d'un spectromètre. © Intensity

 

« Cela montre que toutes les conditions étaient réunies pour avoir des poules en bonne santé et que l’éclairage n’était pas un facteur limitant. » Convaincu par l’importance de la qualité de l’éclairage, Franck Picard a ensuite réalisé un diagnostic dans ses poussinières au sol. La hauteur des lampes du milieu a été rabaissée et les ampoules halogènes remplacées par des leds de 2700 kelvins. « Sur les lots suivants, le taux de perte à dix jours a baissé de 25 %. Un effet auquel je ne m’attendais pas ! »

Une sensibilité aux variations de lumière

En dehors des projets de rénovation ou de création, Julien Martineau réalise aussi des diagnostics lumières sur des installations en place, lors d’une problématique en élevage. Il intervient principalement en poule pondeuse lors de soucis de picage, d’emplumement, de manque de performances ou de lot hétérogène.

Si le problème de lumière est avéré et une fois les autres causes écartées, il propose alors deux niveaux d’interventions : l’un pour optimiser l’existant sans investissement (modification de l’intensité, de la programmation de l’horloge…) et le second, aboutissant à un réaménagement du dispositif d’éclairage. « Lorsqu’il s’agit d’un défaut de management de la lumière, il faut avancer par étapes, et attendre deux à trois semaines pour observer l’impact d’un nouveau réglage sur les poules », conseille-t-il. 

 

 
Les lignes d'éclairage sous les volières limitent la ponte hors nid.
Les lignes d'éclairage sous les volières limitent la ponte hors nid. © Intensity
Au-delà de l’intensité lumineuse ou de la couleur de la lumière, c’est souvent l’homogénéité de l’éclairage qui fait défaut, notamment sous les volières. « Cela contribue à une mauvaise répartition des poules dans le bâtiment et favorise la ponte hors nid. » Le spécialiste recommande de ne pas dépasser un écart de 20 à 25 lux entre les différents points de mesures dans le bâtiment.

 

Eco

Coût d’un diagnostic lumière : 750 euros HT

Coût estimatif d’un éclairage led installé en pondeuse : de 5 euros par mètre carré (pondoir central avec caillebotis) jusqu’à 16 euros par mètre carré (volière avec éclairage complet y compris dans le jardin d’hiver)

Source : Intensity
 

Sébastien Brillaud, éleveur de poules reproductrices en Vendée

« Un gain de 1 % d’éclosion en uniformisant la lumière jaune »

 

 
Sébastien Brillaud, éleveur de volailles reproductrices
Sébastien Brillaud, éleveur de volailles reproductrices © S. Brillaud

« En volailles reproductrices, le retour sur investissement du dispositif d’éclairage peut être très rapide. Installé à Saint-André-Treize-Voies, j’exploite trois bâtiments de poules reproductrices sur 4 000 m2.

C’est en passant mes deux bâtiments d’un système statique clair à obscur avec une ventilation dynamique en 2019 que je me suis rendu compte que l’éclairage existant n’avait pas une couleur blanche suffisamment homogène.

Ils ont donc été équipés d’un éclairage led de couleur jaune (2700 kelvins), l’un avec des tubes et l’autre avec des ampoules, plus adaptées à la charpente basse du poulailler. Dans ce dernier, la hauteur des ampoules a également été ajustée.

Grâce à l’amélioration du taux d’éclosion (+1 %), cet investissement a été amorti en un an, sachant que j’ai moi-même réalisé l’installation. Puis en 2020, j’ai fait appel à Julien Martineau pour auditer mon troisième bâtiment, tout neuf, suite à des problèmes d’éclosion et de comportement.

Les ampoules led de 5 500 kelvins de couleur trop blanche ont été remplacés en cours de bande par des ampoules jaunes de 2 700 kelvins. L’effet sur le lot a été rapide, avec des animaux plus calmes et des taux d’éclosion revenus à un niveau correct. »

 

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