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Des bâtiments avec davantage d’espace et de lumière pour les dindons

Avec le soutien de sa coopérative Le Gouessant, Jérémy Fillon élève ses dindons en densité réduite dans deux bâtiments en lumière naturelle et accès à une aire extérieure d’exercice.

Pour Jérémy Fillon, la baisse de densité permet d'atteindre le potentiel génétique, ce qui lui procure une plus-value liée au poids unitaire supérieur . © P. Le Douarin
Pour Jérémy Fillon, la baisse de densité permet d'atteindre le potentiel génétique, ce qui lui procure une plus-value liée au poids unitaire supérieur .
© P. Le Douarin

Après un an de recul, Jérémy Fillon ne regrette pas d’avoir opté pour un schéma atypique en « brood and move » : tous ses dindonneaux sont démarrés dans une poussinière. À 28 jours, « au plus tard compte tenu de la densité initiale », souligne l’éleveur, seuls les mâles sont transférés dans deux bâtiments d’engraissement. « Sur ce quatrième lot, les dindons font entre 15,5 et 16 kg en dix-septième semaine. À cet âge, ils prennent 200 g par jour. Ils ont une dizaine de jours d’avance. » Salarié avicole depuis 2006, installé à Lanouée (Morbihan) en 2013, Jérémy Fillon a pris le risque d‘innover lors de l’extension de son site comprenant un bâtiment dynamique de 1000 m2. Il a ajouté deux ateliers de 1250 m2 à ventilation statique bilatérale avec rideaux (modèle California de Serupa), avec en plus sur un côté un parc d’exercice de 280 m2, bétonné, couvert et grillagé. La coopérative Le Gouessant, qui est très active en dinde avec un planning moyen de 55 000 têtes par semaine, a accompagné son projet. « Il est plus intéressant d’évaluer cette méthode en continu que ponctuellement. Un autre de nos éleveurs pratique ce schéma, précise Mickaël Alexandre, responsable du pôle chair. Par ailleurs, c’est une manière de répondre aux attentes sociétales qui mérite d’être tentée. » Avec 17 à 18 000 oiseaux démarrés (sexe ratio de 50/50), Jérémy loge de 4300 à 4400 mâles par bâtiment, c’est-à-dire 3,45 oiseaux par mètre carré intérieur et 2,8 avec le jardin d’hiver. « Jusqu’à 80 jours, on ne voit pas beaucoup de différence de croissance, mais ensuite elle s’accélère vraiment car les dindons ont plus d’espace", souligne l’éleveur. Il constate toujours un écart de poids significatif (jusqu’à 500 g) entre ses bâtiments contigus mais positionnés en T.

Trois lots par an et poids unitaire élevé

Quant au jardin d’hiver, il reste ouvert en permanence à partir de 60 jours en saison chaude et de 95 jours en saison froide. « Un matin, j’y ai retrouvé mes dindons par moins 4 ° C, en pleine forme et semblant contents d’y être. » L’éleveur apprécie cet élevage en semi-plein air, autant que ses dindons qu’il bichonne. À commencer par le chauffage poussé à 30 °C lors du transfert, pour donner du confort et permettre de récupérer de ce stress inévitable. « Ma consommation de gaz varie à chaque lot, mais je tourne autour des 700 kg par bâtiment d’engraissement. » L’état de la litière est aussi primordial. Il utilise 200 à 300 m3 de paille broyée répandue avec une pailleuse Dussau achetée en 2015 « pour gagner du temps ». Il ne lésine pas sur la quantité pour réduire les « gros doigts », d’autant plus que ce critère (comme les griffures) est un indicateur de bien-être valorisé depuis peu dans certains abattoirs. Sur le plan économique, Jérémy et sa coopérative ont établi la rentabilité prévisionnelle avec trois lots par an. C’est possible en démarrant la poussinière avant le départ des mâles. « Mon objectif était de 60 euros de MPA par mètre carré la première année il est presque atteint. » Sur les trois premiers lots, en produisant environ 60 kg vif/m2 (femelles comprises), sa marge MPA se situe entre 18 et 20 €/m2 sur 3500 m2. « Surtout, insiste Jérémy, il ne faut pas abattre avant la 18e semaine. » Plus lourds, ses dindons sont payés plus chers du kilo, grâce à la grille du contrat avec la coop (jusqu’à 29,5 euros de plus-value par tonne). "Les demandes de l’aval évoluent peu à peu vers plus de bien-être animal", estime Mickaël Alexandre. « La question est de savoir s’il faut être force de proposition face aux nouveaux enjeux ou bien rester attentiste. Notre coopérative fait le choix de s’engager dans une démarche de progrès, afin d’intégrer les attentes sociétales dans des schémas économiquement rentables. À terme, l’exemple de Jérémy pourrait être suivi, notamment par des jeunes. »

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