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Un logiciel en coconstruction avec des viticulteurs-pilotes

Lauréate 2019 du programme régional d’accompagnement VitiREV, la start-up Ekylibre développe un logiciel open source de gestion intégrée du secteur vitivinicole en faisant appel à des viticulteurs. Nous avons assisté à l’une des réunions de travail.

Pour mettre au point Ekyviti, la déclinaison vitivinicole de sa solution de gestion globale en open source, proposée depuis quatre ans pour tous les secteurs de production, Ekylibre a constitué un groupe d’une dizaine de viticulteurs-pilotes. "Notre objectif, explique Frédéric Auriol, responsable du projet, est de développer un ERP, autrement dit, un logiciel de gestion intégrée spécifique au secteur vitivinicole, de la vigne à la bouteille, pour faciliter la gestion technico-économique et réglementaire de son exploitation." Les viticulteurs-pilotes ont accès à un outil de gestion de projet collaboratif en ligne pour définir leurs besoins spécifiques. Chacun peut s’y connecter quand il veut, via l’application mobile ou depuis son ordinateur. Les demandes sont prises en charge par l’équipe d’Ekylibre qui les affine en rediscutant, si nécessaire, avec le viticulteur "auteur". Les besoins les mieux notés par les viticulteurs, et les moins coûteux en temps de développement sont définis comme prioritaires. Tous les quinze jours, de nouvelles fonctionnalités sont livrées par les développeurs et testées par les viticulteurs-pilotes. Les réunions sont complétées par des échanges via le web.

Qualifier le parcellaire et assurer la collecte des données

Un des premiers gros chantiers sur lequel planchent les viticulteurs-pilotes est d’identifier le parcellaire des exploitations et de simplifier l’intégration des données et activités spécifiques (conversion, restructuration, labellisation…). "J’ai déjà pas mal travaillé sur ce point, précise Julien Lesueur. Les densités, la forme de la parcelle, la surface plantée et non plantée, les tournières, les manquants sont des points très importants à envisager si l’on veut ensuite travailler correctement la gestion technique et économique." Autre chantier important : la définition de toutes les interventions et leur découpage en plusieurs phases (préparation, passage sur le terrain, temps de transport…).

Le mode de récupération des données "terrain" soit en temps réel, soit en différé est aussi une question sur laquelle les viticulteurs vont être sollicités pour tester des outils de récupération de données géolocalisées, soit via une application mobile soit via un tracker GPS fixé sur les outils. Quant à l’intérêt de saisir en temps réel, Cédric Dupuy relativise. "Je souhaite surtout optimiser les parcours ou encore pouvoir constater rapidement si une allée de traitement a été oubliée pour pouvoir corriger au plus vite." Pour la saisie des données, les deux viticulteurs se disent très intéressés par le projet d’assistant vocal Duke le hibou mené en parallèle par Ekylibre (voir Réussir Vigne n° 266). Le projet Ekyviti comprend un troisième volet de R&D qui vise à assurer l’interopérabilité avec un ensemble assez large de solutions présentes sur le marché (logiciels, OAD, capteurs, robots…).

"Cette façon d’avancer en ajustant les besoins des viticulteurs et nos capacités de réaction permet aussi de recaler les besoins au fur et à mesure", explique Frédéric Auriol. Il vise une sortie de l’outil d’ici à deux ans".

Témoignage : Cédric Dupuy, 30 ha de vignes, à Gensac La Pallue en Charente.

"Je veux alléger mon suivi de traçabilité"

"Actuellement j’assure du mieux possible avec des relevés à la main et un tableur excel. Cela vaut pour la vigne et la production de Cognac pour laquelle je distille et je stocke, mais aussi, pour mes 75 ha de céréales. C’est de plus en plus lourd à gérer d’autant que j’ai intégré une démarche HVE depuis 2018. Le projet m’intéresse aussi pour la gestion purement technique et la prévision des investissements. Je crois que toutes les fonctionnalités prévues dans Ekyviti vont me servir comme la facturation et l’enregistrement des stocks."

Témoignage : Julien Lesueur, 69 ha de vignes pour le Cognac, 195 ha de céréales et une cinquantaine de vaches allaitantes, à Sainte-Sévere en Charente.

"Je cherche avant tout un outil technique"

"j’ai besoin d’une solution flexible pour travailler sur l’ensemble de mes ateliers. Mon objectif est d’avoir une traçabilité plus opérationnelle avec une saisie des données facilitée et plus rapide. Je cherche avant tout un outil technique plus que de gestion. Je veux par exemple pouvoir faire le lien entre les interventions à la vigne et la qualité du vin dans une cuve avant distillation. "

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