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Flambée du GNR
Travaux agricoles : les ETA contraintes d’augmenter leurs tarifs de 8 à 15%

Face à la hausse des coûts de production (GNR, matériel, salaires), les entreprises de travaux agricoles doivent revoir le prix de leurs prestations à la hausse. Il en va de leur pérennité, prévient la FNEDT.

Ensilage des maïs
L’année 2021 a été particulière, le coût carburant de l’ensilage a ainsi doublé par rapport à 2020 à 30 euros par hectare.
© Réussir SA

« Notre profession a l’obligation de coller aux hausses de prix du carburant et de l’acier, il en va de la viabilité de nos entreprises », explique Gérard Napias, président de la fédération nationale entrepreneurs des territoires (FNEDT). La hausse nécessaire des tarifs serait de l’ordre de 8 à 15% selon les travaux, indique la fédération. L’ensilage constitue l’un des travaux les plus consommateurs de carburant. Les entreprises de travaux agricoles (ETA) n’ayant pas appliqué de hausse pour les récoltes d’ensilage qui se terminent se mettraient d’ores et déjà en difficulté de gestion, selon la FNEDT. Le secteur des travaux agricoles, forestier et ruraux, qui a représenté 33 655 équivalents temps plein en 2020, subit depuis février une hausse du prix du gazole non routier de près de 40%. Hausse à laquelle s’ajoute la flambée de l’acier qui pèse sur le prix de la maintenance et des machines.

Mi-novembre, pour alléger les trésoreries des entreprises de travaux agricoles, la FNEDT a demandé au gouvernement de déclencher le remboursement anticipé de la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) dès le 1er janvier 2022 sur les consommations de carburant 2021. « Nous n’avons eu aucune réponse du ministère des finances », confie Gérard Napias, regrettant que l’Etat se fasse de la trésorerie sur le dos des entreprises. « Le remboursement devrait donc intervenir en juin 2022, en espérant que ce ne soit pas juillet comme l’an dernier ». D’ici là la FNEDT compte bien se rapprocher à nouveau du ministère des finances pour voir comment le secteur des travaux agricoles pourrait généraliser une indexation au prix du carburant en pied de facture comme cela se pratique dans le transport routier.
 

Une indexation carburant comme dans le transport routier ?

Certaines entreprises de travaux agricoles le pratiquent déjà comme les établissements Gauquelin, situés dans l’Orne. « J’applique une indexation carburant depuis 2018 et c’est d’autant plus pertinent cette année », témoigne Patrice Gauquelin, à la tête de l’entreprise, qui propose aussi des prestations de transport. « Elle est calée sur ce qui se pratique dans le monde des transports. Nous sommes très transparents sur l’indexation, la règle du jeu s’appliquant bien sûr à la hausse comme à la baisse ». « Pour les ensilages de 2020 nous avons redonné 1% de notre chiffre d’affaires à nos clients », explique ainsi le dirigeant, également président des entrepreneurs des territoires (EDT) de Normandie. Il milite auprès des entreprises de la région pour la mise en place d’une telle indexation transparente.
 

Hausse du tarif de base

Mais cette indexation ne suffit pas à compenser les hausses de coûts qui portent aussi sur les matériaux. « Nous allons devoir augmenter notre tarif de base de 2 à 2,5% en janvier 2022 », annonce l’entrepreneur. L’année 2021 a été particulière, le coût carburant de l’ensilage a ainsi doublé par rapport à 2020 à 30 euros par hectare. Et ce du fait de la hausse du GNR mais aussi des difficultés de la récolte qui ont entrainé une hausse de consommation à 36,33 litres/ha contre 30,96 litres/ha en 2020. Une hausse de coût difficile à encaisser.

Selon la FNEDT, 265 000 exploitations agricoles font appel à la délégation de travaux agricoles, soit 60% des exploitations agricoles françaises. 85% des exploitations agricoles font appel à des ETA, 73% des éleveurs porcins et 70% des planteurs de betteraves (selon les derniers chiffres du ministères de l'Agriculture datant de 2016).

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